Les Flagellants et les flagellés de Paris/Conclusion

Charles Carrington (p. 295-296).


CONCLUSION




J’ai dit au début de ce livre : La flagellation, c’est l’apéritif de l’amour.

Cela a pu paraître un paradoxe à mes lecteurs. Néanmoins, rien n’est plus vrai, si on prend la peine de l’expliquer scientifiquement.

Pour pratiquer le coït, il faut la production d’une érection suffisante qui, à l’état normal, dans un corps sain et jeune, est provoquée par une action réflexe, — sensation de la peau, la vue d’objets apparents et palpables, effet d’imagination, souvenir d’une personne amie, attouchements, violents désirs, etc., etc.

Le centre de l’érection, qui réside dans la moelle sacrée,est sollicité par des excitations périphériques provenant soit des glandes séminales, soit exercées sur les nerfs sensibles, soit sur ceux du cerveau surexcité par des pressions érotiques ou physiologiques. Or, le cerveau n’est-il pas le moteur, le conducteur de tous nos sentiments et de toutes nos sensations ?

Lui, oblitéré, atrophié ou détruit, rien n’existe !

Témoin le fait de la paralysie générale, de l’ataxie locomotrice, de l’hémorrhagie cérébrale, toutes maladies qui annihilent toutes fonctions.

C’est ici que le bulbe est pour nous l’agent principal.

Pour résumer : l’action principale, le cerveau (le bulbe), secondairement action réflexe, les nerfs sensitifs et sensibles qui, soit par contact, soit par compression, font vibrer le centre.

Donc, notre cerveau est une machine, centre de toutes les impressions. Lui atteint, rien n’existe ; c’est une machine difficile à abattre, sauf dans les cas foudroyants, et c’est aussi une machine difficile à mettre en mouvement pour satisfaire les passions d’une imagination dépravée ou usée par les excès.


FIN