Les Femmes célèbres contemporaines françaises/Altenheym

, Alfred de Montferrand, Lesguillon
(p. 337-356).
Mme B. d’Altenheym.
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On mourant de langueur, de ses accords changés
Traine en soupirs plaintifs les refrains prolongés.

Dors, mon petit enfant ; l’abre qui t’environne
« Ouvre toutes ses fleurs dans l’air pour ta couronne ;
« L’aurore a des rayons plus doux que ceux du soir.
Dors ; tes yeux bleus demain s’ouvriront pour me voir ;
. Demain viendra le jour ; mais mon âme en prière,
« Dans ton regard aimé cherchera la lumière.
Silence, flots légers ; oiseaux, chantez plus bas :
« J’écoute mon enfant qui ne me parle pas. »

Au golfe d’Albenga, la lune belle et pâle,
S’avançant sur les mers en reine orientale,
A travers les rameaux d’un grand melrose en fleur,
Laissait tomber du ciel ses perles de blancheur.

Tous les esprits qui ont le sentiment poétique auront déjà reconnu, à ces deux pièces, quel poëte est Mme d’Altenheym ; et certes, à une autre époque, il n’y aurait pas eu assez de couronnes pour ce modeste front de vingt ans. Et c’est pour ainsi dire dans les errata de son volume qu’elle a relégué de pareils trésors !… Mais on irait les chercher comme l’or jusque dans les mines du Pérou. La Pluie de fleurs, Sapho, la Vision, le Peintre de la coupole, etc., etc., sont des compositions qui, par la suavité des formes et la réalité poignante des sentiments, justifient à merveille leur titre de : Mélodies de l’ame.

Sans doute il y a peu de prose et peu de vers dans le seul ouvrage qu’ait encore publié Mªe d’Altenheym ; mais honneur aujourd’hui à qui n’apporte qu’une pierre précieuse à la monstrueuse Babel de nos bibliothèques ! Et souvenons-nous, en relisant les Filiales, que les anciens auraient donné mille amphores de liqueur vulgaire pour une goutte de nectar.

Émile Deschamps.