Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 82-83).

54. — LES VŒUX DU FRANCISCAIN[1]

Un frère mineur, ou, comme on dit, un moine de la non-observance de Saint François, faisait bonne chère, à Tübingen, en notre compagnie.

Égayé par Bacchus, notre Franciscain raconte son histoire : il s’est trouvé à la guerre de Vérone, avec l’empereur Maximilien, et il brûle de retourner au camp. Puis, il nous décrit ses paillardises et ses bougreries, en détail. Je l’interromps :

— « Mon frère, je croyais que vous aviez fait vœu de chasteté »…

— « Taisez-vous, et regardez-moi vos laïques : le théologien n’est qu’un ivrogne, un fornicateur ou un ladre ; le jurisconsulte est l’injustice personnifiée, et le médecin ne sait pas se guérir soi-même quand il tombe malade. Au surplus, voici mes trois vœux : j’ai juré la pauvreté… au bain, l’obéissance… à table, et la chasteté… à l’autel ! »

  1. Livre III, 100. De quodam fratre minorum.