Traduction par Edmondo Fazio alias Edmond Fazy.
E. Sansot (p. 36-37).

17. — LE TALION[1]

Un paysan était un fort grand jaloux. Il disait :

— « Moi vivant, malheur à qui touchera ma femme ! »

Or, traversant une forêt en compagnie de la jouvencelle qui a des joues rouges et de belles fesses, il rencontre un cavalier. Celui-ci met aussitôt pied à terre, menace notre paysan, et le force à lui garder son cheval et son manteau, pendant qu’il perfore la femme, par devant, par derrière et par haut, sur place.

Le cavalier parti, la coquine fait semblant de se fâcher :

— « Eh bien ? Grand lâche ! Ce brigand m’a violée sous tes yeux, et tu n’as pas bougé ! »

— « Tais-toi ! Je me suis cruellement vengé. Œil pour œil. Dent pour dent. J’avais mon couteau dans ma manche, et j’ai criblé son manteau de trous ! »

  1. Livre II, 17. De quodam pulcherrimo vindictæ genere.