Les Facéties érotiques de Bebelius/03
3. — LE BOUC[1]
Un de ces frères mendiants qu’on nomme Beghards ou Lollharts faisait l’ermite dans une forêt de chez nous. Il était, surtout auprès des femmes, en odeur de sainteté profonde. Mais, un soir, au cabaret, comme nous disions merveilles du personnage, Michel, qui n’a pas confiance en la moinerie, se leva et repartit :
— « Quelle preuve avez-vous de sa sainteté ? Sa longue barbe ? Alors, vous êtes des sots ! Si la piété se reconnaissait à la longueur de la barbe, le bouc serait un ange ! »
- ↑ Livre I, 30. De Lolhardo.