SAINT VALENTIN GUÉRIT UN JEUNE HOMME ÉPILEPTIQUE

TABLEAU[1] DE BARTHÉLEMY ZEYTBLOOM (VERS 1490), MUSÉE D’AUGSBOURG

Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une scène de possession, nous ne saurions passer sous silence ce tableau d’un maître apprécié qui a représenté un malade au milieu de la crise convulsive.

Le jeune malade est à terre, renversé dans un spasme opisthotonique, ne portant que sur la tête et sur l’extrémité des talons. La tête renversée en arrière continue l’inflexion du corps, la bouche est entr’ouverte. Tout le corps ainsi courbé en arc de cercle est dans une attitude bien vraie et certainement observée sur nature ; cette figure doit être rapprochée du remarquable dessin de Ch. Bell dont il sera question plus loin (Voy. p. 51). Sans entrer ici dans de longs développements nous dirons que cette forme d’arc de cercle, ainsi que la position des bras étendus en croix se rapproche bien plus de l’hystérie que de l’épilepsie. Mais, quelle que soit la nature de la convulsion, l’apparence flaccide des mains ouvertes ne paraît avoir aucune raison d’être. Elles sont en contradiction avec le spasme répandu sur tout le corps, et ce serait le seul point répréhensible de la composition. Encore pourrait-on supposer pour disculper le peintre qu’il a choisi le moment où le miracle commençant à s’effectuer, la contracture d’abord généralisée a déjà quitté les membres supérieurs.


  1. Nous devons la connaissance de ce document à l’obligeance du Dr P. Marie.