Les Chants du bivouac/Serrons les Rangs
SERRONS LES RANGS !…
Les Celles roux aux robustes épaules,
Les tiers Gaulois et les Francs valeureux
Ont fécondé le sol des vieilles Gaules
En le baignant de leur sang généreux :
Ils sont à nous ; ils sont notre héritage
Ces champs, ces bois, ces coteaux et ces prés
Où des bandits, pleins de haine et de rage,
Lièvres peureux, tremblants, se sont terrés !
Serrons les rangs, amis,
Toujours unis !
Tous au combat, soldats,
Du même pas !
Plus hauts les fronts,
Les cœurs, les Âmes
Et ces infâmes
Nous les vaincrons !
Serrons les rangs, vivants
Et triomphants
Et plus encor, mourants,
Serrons les rangs !
Le front déjà baigné de Gloire,
Vers la Victoire
Courants
Serrons, serrons les rangs !
Ah ! que de fois au cours de son Histoire
Quand on croyait tout sombré, tout perdu,
Notre Pays du fond de la nuit noire
A vu surgir le sauveur attendu :
C’étaient, jadis, un Bayard, une Jeanne ;
C’étaient, hier, un Kléber, un Marceau…
Et quand, sur Lui, de nouveau la mort plane,
C’est, aujourd’hui, Joffre et de Castelnau !
Gloire à nos chefs ! Jurons tous de les suivre
Jusques au but qu’ils nous désigneront !
Plutôt mourir, mourir dix fois, que vivre
Demi-vaincus avec la Honte au front.
Cœur contre cœur, entonnons, triomphante,
La Marseillaise aux farouches élans
Et nous verrons reculer d’épouvante
Attila Deux et ses guerriers sanglants !
- ↑ Musique d’accompagnement chez M. G. Ondet, éditeur, 83, Faubourg Saint-Denis, Paris.