Les Chants du bivouac/Les Vandales

Texte établi par Avec une préface de M. Maurice BarrèsLibrairie Payot et Cie (p. 141-144).


LES VANDALES














 


 

LES VANDALES

À Louvain.

Avec méthode et patience,
En brûlant l’Université,
Qui fut — Belgique ! — ta fierté,
Ils ont cru vaincre la Science !…
De tes livres, nul ne subsiste,
Mais qu’importe, va, c’est en vain
Qu’ils s’acharnèrent sur Louvain :
La Science acquise persiste !

À Reims.

Ils ont brûlé la Cathédrale
De nos vieux Saints et de nos Rois,
Croyant supprimer à la fois,
Vingt siècles de Gloire ancestrale.
Mais que flambe, et s’écroule, et meure
Le Reliquaire des Aïeux…
Qu’importe, ô Reims ! plus furieux,
Notre farouche Orgueil demeure !

À Sampigny.

Ils ont bombardé le cottage
Du trop bon Lorrain Poincaré…
De le savoir tant exécré,
Nous l’en chérissons davantage !
Et puis, qu’importe ! Après la Guerre,
Tous les nids seront reconstruits :
Debout sur les foyers détruits,
L’Âme familiale « espère » !