Les Chants du bivouac/Guillaume s’en va-t-en Guerre

Théodore Botrel

Les Chants du Bivouac

Texte établi par Avec une préface de M. Maurice Barrès, Librairie Payot et C^ie, 1915 (p. 33-38).

GUILLAUME
S’EN VA-T-EN GUERRE

 

 

GUILLAUME S’EN VA-T-EN GUERRE

Sur l’air de « Malbrough ».

Guillaum’ s’en va-t-en guerre
(Colossal, ya, ya, colossal)
Comme un tigre en colère
Ou comme un vieux chacal, (ter.)

Il possède une Armée
(Colossale, ya, ya, colossale)
Qui n’est disciplinée
Qu’ par la « schlague » nationale.

Il possède un’ Marine
(Colossale, ya, ya, colossale)
Dont l’Anglais, j’imagine,
S’ra bientôt l’Amiral !

Il possède un Kronprinz…e
(Colossal, ya, ya, colossal)
À qui notr’ soixante-quinze
Bouche un coin magistral !

Du « front » jusqu’à « l’arrière »
(Colossale, ya, ya, colossale)
Taillons-lui-z-un’ croupière,
Qu’il en crèv’, l’animal !

Qu’ Madame à sa tour monte
(Colossale, ya, ya, colossale)
Et qu’un corbeau lui conte
Le grand deuil impérial ;

« Maudit par tout’s les mères,
(Colossal, ya, ya, colossal),
J’ l’ai vu porter-z-en terre
Par ses quat’ Maréchals :

L’un portait son épée
(Colossale, ya, ya, colossale)
Quoique de sang trempée,
Ce n’est qu’un vieux « bancal » ;

L’autre son casque à pointe
(Colossal, ya, ya, colossal)
Et sa cuirass’ disjointe
Par le grand coup final ;

L’ troisièm’ portait sa veste
(Colossale, ya, ya, colossale !!!)
Et le dernier qui reste
Ne portait que peau d’ balle !

La cérémonie faite,
(Colossale, ya, ya, colossale)
Les Quat’-z-Alliés, en fête,
Dans un chant triomphal

Ont dit leur Joie profonde
(Colossale, hurrah ! colossale !)
D’avoir purgé le Monde
De ce monstre infernal ! »