Les Cantilènes/Le burg immémorial

Premières Poésies : 1883-1886Société du Mercure de FranceLes Syrtes. Les Cantilènes (p. 205-206).



le Burg immémorial, de ses meurtrières
Semble darder un œil dur sur les temps mal-nés,
Et de ses porches les silences obstinés
Recèlent les serments gardés et les prières.

Au jardin de la Fée où les échos sont tus
Du prime éveil qui se résorbe en l’immuable
Baume, elle, contre la vie irrémédiable,
S’ouvre la fleur dispensatrice des Vertus.


Et c’est ici le beau Palais de la Huée
Où dansent les Coulpes en toquet de grelots.
— Tel le Burg, gésir d’austère silence clos ;
fleurir en soi, telle la Fleur insexuée.