Les Callipyges/Tome 2/Chap. 4

(Émile Desjardins)
Au dépens de la Compagnie (p. 60-74).

CONFÉRENCE
sur
LA SÉVÉRITÉ DANS LE CHÂTIMENT
tenue chez
Mrs. SWITCH.

Séparateur


Mrs. SWITCH.

Certaines maîtresses de pension ont le tort de confondre la sévérité avec la cruauté. Un châtiment mérité peut être sévère sans être cruel. Si, pour des motifs graves, nous sommes obligées d’appliquer une correction rigoureuse, nous ne manquons pas de moyens efficaces sans recourir à la cruauté.

On peut faire sentir vivement la verge à un derrière qu’on corrige, sans l’endommager. Une flagellation progressive amène la peau à un degré de sensibilité extraordinaire ; des cinglées furieuses, appliquées à ce moment-là, entameraient la chair à chaque coup, et vous seriez obligée de suspendre vos rigueurs, après avoir martyrisé un petit coin de l’énorme champ de bataille ; la victime aura ressenti un moment de cuisantes piqûres sur une parcelle de son gros cul coupable, la douleur s’apaisera bientôt, et le souvenir disparaîtra avant les traces. En continuant à cingler méthodiquement, sagement, en distribuant adroitement les coups autant que possible parallèlement, immédiatement les uns au-dessus ou au-dessous des autres, suivant qu’on monte ou qu’on descend, vous aurez une vaste surface à couvrir ; vous pouvez faire voyager les verges pendant vingt minutes, et la peau du derrière ainsi flagellée est tout entière soumise à une cuisson très-douloureuse, vous pouvez recommencer sans danger pour le satin que vous n’entamerez pas, si vous maniez sagement la verge, et cette seconde distribution sera une vraie torture pour la coupable, qui ressentira longtemps après le châtiment les bons effets de la verge.

Si la coupable est incorrigible, on peut reprendre la correction le lendemain, ou même la faire durer plusieurs jours. Mais, dans ce dernier cas, je recommanderais l’emploi du martinet ; les lanières, sans entamer la peau, causent des souffrances intolérables ; non-seulement on peut cingler sans inconvénient les parties les plus sensibles de la chair ; ainsi, la surface interne des cuisses, dont l’épiderme est plus doux et plus sensible que la peau des fesses, peut très-bien supporter quelques coups de lanières, qui piquent vivement cette partie tendre et sensible.

Des mégères féroces se servent, dit-on, de martinets, dont les lanières sont munies de petites pointes métalliques ; je ne puis pas croire à une semblable cruauté inutile, à moins que chez les peuples sauvages ; d’autres ne laissent leur victime, que quand leur postérieur est haché comme de la chair à saucisses ; d’autres enfin usent une cravache sur le cul de la coupable. Puisque nous parlons de la cravache, je dirai que je ne dédaigne pas d’en faire quelquefois usage, mais dans de très rares occasions, comme supplément, pour terminer par quelques cinglées une correction, qu’on veut rendre mémorable.

Le jalousie fait aussi commettre des atrocités ; on a vu des femmes jalouses faire mourir leur rivale sous le fouet. Je comprends qu’une femme justement irritée se venge, mais il faut un terme à la vengeance, comme il en faut à tous les châtiments. Des maris jaloux fouettent quelquefois leurs moitié, ou la font fouetter terriblement, J’ai été appelée à prêter mon concours à une correction de ce genre, dont je vais raconter les détails. Si la sévérité est indispensable dans certains cas, aucune raison ne justifie la cruauté, qui d’ailleurs ne réussit presque jamais. Le cas, dont je vais vous entretenir en est une preuve.

Le noble lord de la Cité, soupçonnant la fidélité de son épouse, la surveilla ou la fit surveiller, si bien qu’il acquit la preuve de son infortune. Sans faire d’esclandre, il voulut la punir de ses écarts. Sans me dire le motif qui le guidait, il me proposa de venir fouetter sa moitié chez lui tous les jours, pendant une semaine, du lundi au samedi inclusivement ; fidèle observateur de la loi du Seigneur, il lui faisait grâce du dimanche.

À l’heure indiquée, le lundi, je me trouvai sur les lieux. On me conduisit dans une chambre isolée, où lord X. m’attendait en compagnie de sa noble épouse. Il avait fait ample provision de verges ; j’en comptai six faisceaux, noués de rubans de plusieurs couleurs sur une table.

— Vous voyez ces verges, me dit lord X. ; pour gagner la somme promise, vous devez les user sur le derrière de lady X., que voici, à raison d’une par jour.

Je me gardai bien de refuser, non pour le gain, que je me promettais de mettre dans le tronc des pauvres, mais parce que la flagellation d’un cul de femme, surtout d’une dame titrée, récalcitrante, est un vrai régal de gourmet, et que le sujet de mes expériences était une ravissante lady, dans la fleur de la jeunesse et de la beauté, avec deux grands yeux bleus purs et limpides, et une série de protubérances qui promettaient d’exquises rondeurs.

La noble dame se prêta d’assez bonne grâce cependant à la préparation indispensable, forcé sans doute par la présence du mari. Elle s’agenouille devant un fauteuil sur un coussin épais, appuyant la moitié du corps sur le velours du siège ; le mari l’enjambe, se met à cheval sur les reins, relève les vêtements de la dame, qu’il avait obligée à se parer de ses plus beaux atours, défait le pantalon, le rabat, et prend la chemise dans la main gauche, découvrant un superbe fessier blanc, puis, d’une main ferme, il laisse retomber une claque formidable, qui froisse le satin et qui arrache un cri à la dame.

— Ceci n’est rien, Milady ; la dame que voilà va vous faire goûter de ces bonnes petites verges achetées à votre intention, et dont vous me direz des nouvelles.

Je prends à son commandement un paquet de belles verges vertes, et je commence aussitôt mon office, inclinée vers la mappemonde. J’applique légèrement les premières cinglées, ne voulant pas brutaliser le superbe reposoir, je m’arrange de façon à faire beaucoup de bruit sans trop de mal. Mais quand j’ai couvert de roses incarnadines ce beau satin neigeux, ma passion dominante l’emporte sur tout autre sentiment et je traite ce noble derrière comme le vulgaire fessier d’une bourgeoise, ou d’une petite pensionnaire, fouettant sévèrement le beau coupable.

Le mari, qui croyait d’abord à une plaisanterie de ma part, commence à sourire d’un air de joyeux contentement, et quand sa noble épouse se tortille et gémit affreusement, il ne se possède plus de joie. Pendant une heure je continuai mon savant exercice, rougissant progressivement le satin meurtri, sans jamais l’entamer. Enfin les brins de bouleaux volent par la chambre, et quand je laisse la belle lune empourprée, tordue par la douleur, au milieu des hurlements de la victime, je n’ai plus à la main qu’un tronçon usé.

Le lendemain, la correction recommença sur le postérieur redevenu blanc. Cette fois le noble lord obligea son épouse, à tenir elle-même son pantalon ouvert, la menaçant d’une cravache dont il faisait siffler l’air, chaque fois que les doigts lâchaient les bords. La victime, penchée sur le bord du lit, offrit son beau fessier dans toute sa plénitude ; j’étais aussi plus à l’aise pour fouetter, n’étant pas obligée de me pencher vers l’objet de ma sollicitude. Les belles fesses étaient cramoisies quand je jetai le tronçon usé.

Le troisième jour la dame reçut les verges sur les genoux de son mari ; le quatrième, il me la tint sous son bras ; le cinquième, je dus la fouetter sur mes cuisses comme une petite fille.

Le dernier jour, dès que je suis arrivée, lord X. ordonne à sa femme de quitter tous ses vêtements, ce que la pauvre femme fait le plus maladroitement du monde, n’ayant pas l’habitude de se défaire elle-même, en devenant de la couleur d’un habit de horse-guard. Elle dut quitter son pantalon et retirer sa chemise ; la pauvre dame tremblait de honte et de frayeur quand elle resta toute nue, avec ses bas de soie gris perle, et ses élégants petits souliers vernis. Le noble lord avait dans sa moitié un ravissant corps de femme, pourvu d’appas faits au tour, au juste point : des seins ronds et menus, de quoi remplir la main d’un honnête homme, sculptés dans l’albâtre, ornés de boutons de rose, qui vont bientôt éclore, un peau d’une blancheur éblouissante, à faire pâlir les lis ; une jolie toison dorée et frisée ombrageait l’église mystérieuse.

Dès qu’elle est nue, il l’entraîne vers un fauteuil, la fait agenouiller sur le bord, l’attache par le haut du corps et par les bras avec des cordons de soie, qui font le tour du fauteuil. Tout en me demandant, un peu surprise, le but de ces précautions, inusitées les jours précédents, je commence sur le ravissant postérieur mon piquant exercice, toujours légèrement, rosant à peine le blanc satin. Soudain, lord X. sans dire mot, me prend les verges des mains, s’installe devant la croupe, et de toute la force de son bras musculeux il cingle rudement les tendres fesses, qui bondissent sous la terrible caresse et rougissent jusqu’au sang, tandis que la patiente, qui ne s’attendait pas à cette virulente apostrophe, pousse un cri perçant, suivi de cris déchirants, sous l’avalanche des furieuses cinglées que lui applique son noble époux.

En dix minutes de ce violent exercice, le cul empourpré fut tout écorché, le sang coulait sur les cuisses, que le tigre ne ménageait pas, non plus que le centre coupable, qui saignait, bâillant tout meurtri sous les cruelles piqûres. Quand le bourreau jeta les verges, encore bonnes, les fesses palpitantes se secouaient violemment, égrenant des gouttes de sang, et lady X. hurlait de douleur.

— Vous auriez grand besoin de mes leçons, madame, me dit mylord X., pour apprendre à châtier les femmes coupables ; votre méthode assurément est excellente pour les postérieurs de vos jeunes pensionnaires, mais ici elle ne vaut rien. Maintenant, je suis sûr que madame mon épouse n’aura plus besoin de goûter des verges, grâce à l’état dans lequel j’ai mis son derrière coupable ; si, au contraire, je vous avais laissée terminer la besogne, comme à votre ordinaire, j’aurais dû dévaliser le fournisseur de ces utiles et salutaires bijoux. Quand j’aurai des enfants à faire élever, je vous les enverrai, Madame Switch : mais je puis, comme vous le voyez, me charger des épouses coupables.

Huit jours après, lady X. venait me remercier de mes bons offices, et me demandait de vouloir la laisser assister, cachée avec une de ses amies, à quelque séance de la verge. Je soupçonne fortement cette amie d’usurper les habits de notre sexe, et d’être l’amant imberbe de la noble dame, bien guérie, comme vous le voyez, par la cruauté de son mari.

Mrs Switch s’absente un moment, et revient avec une belle jeune fille blonde, qui compte seize printemps. Son visage rose pâlit quand elle se voit au milieu d’une assemblée de curieuses, qu’elle ne comptait pas trouver là ; puis, ses joues deviennent du plus bel incarnat. Grande, svelte, élancée, elle a un joli haut de corsage, et paraît avoir au bas de sa fine taille une chute de reins, agréablement bombée.

— Vous savez ce qui vous attend, miss Julie pour votre insubordination habituelle. Vous refusez d’obéir à tout le monde ici, excepté à votre maîtresse, dont vous redoutez la sévérité, ayant eu l’occasion d’en éprouver les effets. Ça n’a pas été suffisant, il paraît, puisque je dois renouveler mes arguments frappants. Je vous promets, mademoiselle l’indisciplinée, que cette fois vous en garderez longtemps le cuisant souvenir. La honte de montrer votre derrière nu à ces dames, qui vont se moquer de vos sanglots, car vous allez pleurer, je vous l’assure, et la cuisante douleur des verges, nous aideront, j’espère, à vous guérir de vos défauts invétérés.

Tournez le dos à ces dames ; ce n’est pas vos grimaces qu’elles veulent voir ; c’est l’effet de la verge sur un postérieur indiscipliné. Relevez vos jupes, Miss Julie. Allons, faut-il que je vous aide ? Bien, restez ainsi.

La jolie fille obéit à contre-cœur, relève ses jupes sur ses reins, exhibant dans son joli pantalon ballonné un aimable rebondissement. Mrs Switch s’avance, prend la grande fille sous son bras gauche, la fait pencher, de façon à mettre bien en évidence le renflement de la toile. Elle repousse la chemise dans le haut, et ordonne à la coupable de tenir son pantalon grand ouvert. Celle-ci écarte les bords, et aussitôt apparaît un joli postérieur, à la chair blanche et rose, pas trop gros, dodu à point.

Elle reçoit, sans se plaindre, une grêle de claques, qui rougissent promptement la peau ; les jambes serrées nous empêchent de voir entre les cuisses ; mais bientôt la violence des gifles lui fait écarter les fesses, les cuisses s’entr’ouvrent, et on aperçoit la petite fente vermeille, ornée de petits cheveux blonds frisés.

Mrs. Switch fait un signe à Mrs. Flog, qui vient tenir la jeune fille courbée en deux ; puis, passant derrière la fouetteuse, descend le pantalon jusqu’aux chevilles. Elle se redresse, la verge levée sur la chair frémissante ; les coups retombent méthodiquement, claquent sur les globes arrondis, qu’ils marquent de sillons rouges. La jeune fille se tait toujours, mais son derrière parle pour elle, montrant à sa façon qu’il ressent vivement les piqûres de la verge.

Mrs. Switch, s’animant à la vue des plaisantes mines du ravissant derrière, accentue la violence, les hémisphères se secouent convulsivement ; clic, clac, la patiente commence à geindre douloureusement, clic, clac, le cul bondit, clic, clac, les fesses s’élargissent et se rétrécissent ; on voit les mouvements identiques des petites lèvres, auxquelles les muscles du postérieur communiquent les secousses de la mappemonde flagellée.

La patiente se tord sous la douleur et se débat si violemment, qu’on doit l’emporter sur l’ottomane, où on l’attache, étendue sur le ventre. La maîtresse, insensible aux cris de détresse et aux sanglots de la coupable, fustige toujours la belle lune, qui s’empourpre et se zèbre de raies livides. Clic, clac, les verges retombent pendant dix minutes, sans interruption ; la cuisson est terrible, car malgré le peu de sévérité des cinglées en ce moment, Miss Julie se tord et hurle comme une écorchée.

Après une heure de cet exercice, la fouetteuse n’a plus qu’un tronçon de verges dans la main ; tout le postérieur est violet et la victime, qu’on ne fouette plus, ne cesse de sangloter et de gémir tout le temps qu’on laisse exposé à nos regards lubriques son gros cul palpitant.

Quand on l’emporta vingt minutes plus tard, elle hurlait encore.

Demain samedi rendez-vous au five o’clock tea de lady Plentiful.



Séparateur