Charles Delagrave (p. 17-26).

IV

LES CHAUVES-SOURIS

Paul. — Les chauves-souris, de quoi se nourrissent-elles, s’il vous plaît ? qui de vous trois pourra me le dire ?

À cette question de l’oncle, Émile parut se recueillir, fermant les yeux et se grattant le front ; mais aucune idée ne vint. Jules et Louis ne surent non plus que répondre.

Paul. — Personne ne le sait, tant mieux ; vous aurez alors la satisfaction de le trouver vous-mêmes d’après la forme des dents. Regardez attentivement cette image, qui représente, plus grand que nature, le râtelier d’une chauve-souris. Les incisives, si petites, si faibles, qu’on voit à la mâchoire inférieure, sont-elles faites pour ronger des matières végétales à la manière de celles du rat et du lapin ? Pourraient-elles couper ces aliments tenaces ?

Jules. — Certes non ; elles sont trop faibles pour être bien utiles. Et puis ces deux crocs aigus annoncent, ce me semble, un animal carnassier.

Paul. — Les canines longues et pointues l’annoncent en effet, mais les molaires l’affirment peut-être encore davantage. Avec leurs couronnes à dentelures fortes et tranchantes, s’emboîtant si bien dans les creux à bords aigus de la mâchoire opposée, ces molaires sont-elles destinées à triturer du grain, h broyer patiemment des matières filandreuses ?

Jules. — Non. C’est le râtelier d’un carnivore, et non le moulin à trituration d’un herbivore.

Louis. — J’en suis sûr maintenant : la chauve-souris se nourrit de proie.

Émile. — C’est un chasseur avide de carnage. Le chat n’a pas des dents plus féroces d’aspect.

Paul. — Tout cela est fort juste ; les dents vous ont très bien appris le trait principal des mœurs de la bête. Oui, la chauve-souris est un chasseur, un mangeur de proie vivante, un petit ogre à qui toujours il faut de la chair fraîche. Reste à savoir le genre de gibier qui lui convient. Évidemment ce gibier doit être proportionné à la taille du chasseur. La tête d’une chauve-souris n’est guère plus grosse qu’une forte noisette. La gueule, il est vrai, est fendue d’une oreille à l’autre, et peut, quand elle bâille en plein, engloutir des bouchées que ne feraient pas soupçonner les faibles dimensions de l’animal. N’importe, la chauve-souris ne doit s’attaquer qu’à de très petites espèces. Que peut-elle poursuivre dans les airs lorsque, après le coucher du soleil, elle voltige, allant et venant sans cesse ?

Jules. — Les moucherons peut-être, les papillons du soir ?

Paul. — Effectivement, voilà sa proie. La chauve-souris ne se nourrit que d’insectes. Tous lui sont bons : scarabées à dures élytres, maigres cousins, papillons grassouillets, les papillons crépusculaires surtout, phalènes, bombyx, teignes, pyrales et autres, enfin ces ravageurs de nos céréales, de nos vignes, de nos arbres fruitiers, de nos étoffes de laine, qui, attirés par la clarté, viennent, le soir, se brûler les ailes aux lampes des habitations. Qui pourrait dire le nombre des insectes que les chauves-souris détruisent quand elles font la ronde autour d’une maison ! Le gibier est si petit, et la faim du chasseur est insatiable.

Observez ce qui se passe dans une calme soirée d’été. Attirés au dehors par la douce température des heures crépusculaires, une foule d’insectes quittent leur retraite et viennent, convives des fêtes de la vie, se jouer ensemble dans les airs, chercher leur nourriture, s’apparier. C’est l’heure où les sphinx volent brusquement d’une fleur à l’autre pour enfoncer leurs longues trompes au fond des corolles suant le miel ; l’heure où le cousin, avide du sang de l’homme, fait bruire son chant de guerre à nos oreilles et choisit sur nous le point le plus tendre pour y plonger sa lancette empoisonnée ; l’heure où le hanneton quitte l’abri de la feuillée, déploie ses ailes bourdonnantes, et vagabonde par les airs à la recherche de ses pareils. Les moucherons dansent en joyeuses bandes que le moindre souffle déplace ainsi qu’une colonne de fumée ; les phalènes et les teignes, en habit de noces, les ailes poudrées de poussière d’argent, les antennes étalées en panaches, prennent leurs ébats ou recherchent des endroits favorables pour y déposer leurs œufs ; le scolyte sort de ses galeries sous l’écorce de l’orme ; la calandre rompt sa cellule creusée dans un grain de froment ; les alucites s’élèvent en nuées des tas de blé ravagés et s’envolent vers les champs mûrs de céréales ; les pyrales explorent, qui les pampres de la vigne, qui les poiriers, les pommiers, les cerisiers, toutes affairées d’assurer le vivre et le couvert à leur calamiteuse progéniture.

Mais au milieu de ces peuplades en liesse, voici tout àDents de la chauve-souris.
Dents de la chauve-souris.
coup venir le trouble-fête. C’est la chauve-souris qui, d’un essor tortueux, va et revient, infatigable, monte et descend, apparaît et disparaît, piquant une tête d’ici, piquant une tête de là, et chaque fois happant au vol un insecte, aussitôt broyé, aussitôt englouti. La chasse est bonne. Moucherons, scarabées, papillons, abondent ; de temps à autre un petit cri de joie annonce la prise d’une phalène dodue. Et tant que le permettent les lueurs mourantes du soir, l’ardent chasseur poursuit ainsi son œuvre d’extermination. Enfin repue, la chauve-souris regagne quelque sombre et tranquille retraite. Le lendemain et toute la belle saison, la même chasse recommence, toujours aussi ardente, toujours aux dépens des insectes seuls.

Pour vous donner une idée du nombre de ravageurs, de papillons crépusculaires surtout, dont les chauves-souris nous délivrent, je vous citerai le passage suivant emprunté au célèbre naturaliste français Buffon, celui qui a su le plus éloquemment parler des animaux. Il faut vous dire que les chauves-souris ont l’habitude de se retirer en bandes nombreuses dans les vieilles tours, les grottes, les carrières abandonnées. C’est là qu’elles passent les heures du plein soleil, appendues immobiles à la voûte, pour en sortir à la tombée du jour. Le sol de ces retraites finit par se recouvrir d’une couche épaisse de déjections qui permet de juger du genre d’alimentation des chauves-souris et de l’importance de leurs chasses. Or voici ce que dit Buffon d’une grotte hantée par les chauves-souris :

« Étant un jour descendu dans les grottes d’Arci, je fus surpris d’y trouver une espèce de terre d’une singulière nature. C’était une couche de matière noirâtre, épaisse de plusieurs pieds, presque entièrement composée de portions d’ailes et de pattes de mouches et de papillons, comme si ces insectes se fussent rassemblés en nombre immense et réunis dans ce lieu pour y périr et pourrir ensemble. Ce n’était autre chose que de la fiente de chauve-souris amoncelée pendant des années. »

Jules. — Voilà un curieux terreau, uniquement composé de débris d’insectes.

Paul. — J’ajouterai que parfois ce terreau de mouches et de papillons est assez abondant au fond des vieilles carrières et des cavernes pour que l’agriculture le prenne en considération et l’utilise comme un engrais d’une puissante énergie. On le nomme guano de chauves-souris.

Louis. — Pour former de pareils entassements, c’est donc par millions et millions que les chauves-souris détruisent les insectes ?

Paul. — Cinq à six douzaines de mouches ou de papillons suffisent à peine pour le repas du soir d’une chauve-souris ; quelques hannetons se présenteraient-ils encore qu’ils seraient happés avec satisfaction. Si la bande des chasseurs est nombreuse, jugez des milliers de ravageurs détruits en une saison. Après les oiseaux, nous n’avons pas de plus vaillants auxiliaires que les chauves-souris ; aussi vous recommanderai-je hautement ces précieuses bêtes, qui pendant notre sommeil, alors que nous rêvons peut-être de nos fruits, de nos blés, de nos raisins, font en silence une guerre d’extermination aux ennemis de nos récoltes, et détruisent chaque soir par myriades hannetons, phalènes, tordeuses, teignes, pyrales, arpenteuses, enfin la plupart des espèces qui menacent toujours de nous affamer, si d’autres que nous ne font bonne garde.

Émile. — La chauve-souris, je le vois, nous rend de grands services ; c’est égal, elle est bien laide, et puis on dit que son toucher donne la gale.

Paul. — On en dit bien d’autres, mon petit ami. On dit que la chauve-souris, de ses dents pointues, blesse les chèvres à la mamelle, pour sucer à la fois le sang et le lait ; on dit qu’elle ronge les saucisses et le lard pendus sous le manteau de la cheminée ; on dit que son entrée soudaine dans une maison est présage de malheur. J’ai vu des gens jeter de hauts cris parce qu’une chauve-souris les avait étourdiment frôlés du bout de l’aile ; j’en ai vus d’effarés et blêmesHanneton.
Hanneton.
de frayeur parce qu’ils avaient trouvé l’innocente bête accrochée par une patte aux rideaux du lit.

Il faut ici, comme en bien d’autres choses, mes chers enfants, faire une large part à l’imbécillité humaine, pour qui l’erreur est plus familière que la vérité. Si vous étiez assez grands pour me comprendre, j’ajouterais que lorsqu’on s’accorde à dire d’une chose que c’est noir, il convient de s’informer d’abord si par hasard ce ne serait pas blanc. Nous sommes tellement bourrés d’idées fausses, que très souvent l’opposé de la croyance vulgaire est précisément le vrai. Voulez-vous des exemples ? Ils abondent.

Le soleil, disons-nous en général, d’après de grossières apparences, tourne de l’orient à l’occident autour de la terre immobile ; non, dit la science, c’est-à-dire l’examen raisonné ; non, c’est la terre au contraire qui tourne d’occident en orient devant le soleil immobile. — Les étoiles, disons-nous encore, sont de petits points brillants, des lumignons allumés sur la voûte du firmament ; non, riposte la science ; non, les étoiles ne sont pas de faibles étincelles ; ce sont des astres énormes, comparables pour l’éclat et la grosseur au soleil, lui-même un million et demi de fois plus gros que la terre. — La chauve-souris, répète-t-on d’un commun accord, est un être malfaisant, hideux, venimeux, de mauvais présage, qu’il faut écraser sans pitié sous le talon. Non, affirme la science, mille fois non ; la chauve-souris est une créature inoffensive, qui, loin de nous faire du tort et de nous présager des malheurs, nous rend un service immense en sauvegardant les biens de la terre contre leurs innombrables destructeurs. Non, nous ne devons pas la poursuivre de notre haine et la tuer impitoyablement ; nous devons, au contraire, l’estimer et la respecter comme un de nos meilleurs auxiliaires. Non, la pauvre bête ne mérite pas la triste réputation que l’ignorance lui a faite ; son toucher ne communique ni les poux ni la gale ; sa dent ne meurtrit pas la mamelle des chèvres et ne souille pas nos provisions de lard ; son irruption fortuite dans un appartement n’est pas plus à craindre que celle d’un papillon. Tout au contraire, je voudrais, quant à moi, fréquemment avoir sa visite le soir dans ma chambre à coucher ; je serais bientôt délivré des cousins qui me harcèlent. Tout bien considéré, nous n’avons rien, absolument rien à lui reprocher, et nous lui sommes redevables de très importants services. Voilà ce que l’examen raisonné répond aux préjugés de l’ignorance. Désormais, si vous l’osez, écrasez la chauve-souris sous le talon.

Louis. — Je m’en garderai bien, maintenant que je sais de quelle foule d’ennemis la chauve-souris nous délivre.

Jules. — C’est dommage que ce soit une bête si hideuse.

Paul. — Hideuse ! voilà un gros mot sur lequel j’espère vous faire revenir.

Jules. — On ne pourrait nier que la chauve-souris ne soit affreusement laide.

Paul. — Peut-être si.

Émile. — Je serais bien curieux de savoir comment pourrait se tourner en beauté l’affreuse forme de la bête.

Paul. — Discuter avec vous du laid et du beau, mes enfants, n’est pas entreprise que je puisse aisément mener à bien ; pour me suivre en un pareil sujet, il vous faudrait une maturité d’esprit que votre âge ne comporte pas. Seriez-vous de grandes personnes, que peut-être l’entente serait encore impossible entre nous, car ce n’est pas avec les yeux du corps que doivent se juger le laid et le beau, mais bien avec ceux de la raison, mûrie par la réflexion et l’étude, et libre des entraves des premières impressions en général entachées d’erreur. Hélas ! combien peu possèdent cette clairvoyance intellectuelle qui sait imposer silence aux opinions légèrement conçues pour contempler les choses dans toute la sérénité du vrai ! À s’en tenir au simple témoignage des yeux, fortifié en nous par l’habitude de chaque jour, nous appelons beaux les êtres dont la structure générale offre une certaine conformité avec celle des animaux qui nous sont le plus familiers et nous ont fourni les premières idées, désormais notre modèle pour juger. Nous appelons laids ceux quiChauve-souris.
Chauve-souris.
s’éloignent de la configuration commune ; si l’écart est considérable, ils sont hideux. La raison franchit le cercle étroit de nos impressions premières ; elle s’élève au-dessus de mesquines appréciations, et se dit : « Rien n’est laid, venant des mains de Dieu ; tout est beau, tout est parfait en soi, puisque tout est l’œuvre du Créateur, perfection et beauté souveraines. »

La forme d’un animal ne doit pas se juger d’après le plus ou le moins de ressemblance avec les formes qui nous sont familières et nous servent de termes de comparaison, mais bien d’après son aptitude au genre de vie pour lequel l’animal est créé. Où la structure est en parfaite harmonie avec les fonctions à remplir, là pareillement est la beauté. À ce point de vue élevé, le laid n’existe plus. Je me trompe, il n’existe que trop, mais dans le monde moral seul. L’intempérance, la fainéantise, le sot orgueil, le vice enfin, voilà vraiment le laid, voilà le hideux. À vrai dire, hors de là je ne le connais plus. Que ne puis-je d’un bond, mes bien-aimés enfants, vous élever à ces hauteurs où l’esprit se complaît dans l’infinie variété des êtres, et trouve en chaque créature un aliment nouveau à son admiration ; que ne puis-je, devançant l’âge, vous ouvrir à l’instant les trésors du savoir, où vous puiserez un jour, je l’espère, avec toute l’ardeur que je m’efforce d’éveiller ; vous verriez alors combien s’amoindrit, s’anéantit le laid imaginaire, pour faire place à une réelle perfection.

Je reviens à la chauve-souris, sinon avec l’espoir de vous la faire trouver belle, du moins avec la certitude de vous intéresser à sa remarquable structure. Je gage d’abord qu’aucun de vous ne sait au juste ce qu’est une chauve-souris.

Émile. — C’est un oiseau.

Jules. — C’est un vieux rat qui a pris des ailes.

Paul. — Vous venez l’un et l’autre de dire une sottise. Voilà bien comme nous sommes tous. Nous parlons à tort et à travers des bêtes et des gens, accordant à l’un notre estime, poursuivant l’autre de nos mépris, sans savoir ce qu’ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils valent. Vous ignorez le premier mot de l’histoire de la chauve-souris, et vous accablez le pauvre animal de gros mots injurieux.

La chauve-souris n’a rien de commun avec les oiseaux, dont elle ne possède ni le bec ni les plumes ; ce n’est pas davantage un rat qui sur la fin de sa vie aurait acquis des ailes. C’est bel et bien une créature spéciale, qui naît, vit et meurt avec des ailes, sans appartenir en rien à la parenté des oiseaux. Son corps a la grosseur, le poil et quelque peu la forme de celui de la souris ; ses ailes sont nues, chauves. De ces deux caractères associés vient le nom de chauve-souris.

Les animaux les plus parfaits en organisation ont pour signe distinctif des mamelles, qui fournissent le lait, première nourriture des petits. Ces animaux ne donnent pas la becquée à leur jeune famille, comme le font les oiseaux ; ils n’abandonnent pas leur progéniture à toutes les chances de la bonne ou de la mauvaise fortune, sans le moindre souci de son avenir, comme le font les stupides races des reptiles et des poissons : ils l’élèvent avec des soins maternels, d’une incomparable tendresse ; ils la nourrissent quelque temps du lait de leurs mamelles, ils l’allaitent. De toutes les espèces soumises dans le jeune âge à l’allaitement, de toutes les espèces douées de mamelles, les savants forment un groupe qu’ils nomment classe des mammifères[1]. J’ajouterai que ces animaux ont, dans l’immense majorité des cas, le corps couvert de fourrure, de poils, et non de plumes ou d’écailles. Les plumes appartiennent aux oiseaux, les écailles aux reptiles et aux poissons. Comme exemples de mammifères, nos animaux domestiques, bœuf, chien, chat, mouton, chèvre, cheval et d’autres, vous viennent sans doute à l’esprit.

Émile. — J’ai bien remarqué, pour ma part, avec quels soins la chatte élève sa famille. Tandis que les petits chats pétrissent les mamelles avec leurs mignonnes pattes roses, comme pour faire venir plus aisément le lait, la chatte les lave avec la langue, et exprime par un doux ronron sa maternelle satisfaction.

Paul. — Eh bien, la chauve-souris est un mammifère aux mêmes titres que la chatte ; comme la chatte, elle a le corps défendu du froid par une fourrure, elle a des mamelles pour allaiter ses petits. Le nombre des mamelles est très variable d’une espèce animale à l’autre, plus grand chez les espèces dont la famille est nombreuse, moindre chez les autres ; et cela doit être, afin que les nourrissons trouvent tous à teter à la fois. La chauve-souris n’en a que deux, placées sur la poitrine, et non sous le ventre. Elle n’élève qu’un petit chaque fois. Émile admire avec raison l’amour de la chatte pour ses petits chats ; cependant la chauve-souris est une mère encore plus tendre. Quand elle sort le soir pour chercher de quoi manger, au lieu d’abandonner son nourrisson dans quelque trou de mur après l’avoir repu de lait, elle l’emporte avec elle, cramponné à la poitrine, et c’est appesantie par ce fardeau qu’elle poursuit les rapides phalènes au vol. La recherche d’une proie est moins fructueuse, plus pénible sans doute ; n’importe : la mère affectionnée préfère ne pas quitter un seul instant la débile créature, qui tranquillement continue à teter pendant les évolutions de la chasse. L’obscurité venue, la chauve-souris gagne sa retraite, se suspend au plafond par un ongle et maintient son nourrisson en l’enveloppant de ses ailes fermées.

Jules. — Ce trait de mœurs n’est déjà pas si mal ; je commence à trouver la chauve-souris moins hideuse.

Paul. — Je viens de vous le dire : le laid est fils de l’ignorance, il s’amoindrit à mesure que le savoir s’étend. Mais je continue.

  1. Du latin mamma, mamelle ; fero, je porte.