Les Œuvres et les Hommes/Les Philosophes et les Écrivains religieux (1860)/L’Internelle Consolacion

Les Œuvres et les Hommes
Amyot, éditeur (1re partie : Les Philosophes et les Écrivains religieuxp. 445-457).


L’INTERNELLE CONSOLACION[1]


Voici un de ces ouvrages que la critique n’est pas obligée d’ajuster, en se pressant, au passage. Un pareil livre ne passe pas. Il existe depuis 1441 à peu près, et il est bien probable qu’il vivra autant que le sentiment du christianisme qui l’a inspiré, et que le sentiment de la langue charmante dans laquelle il a été traduit. C’est le livre de l’Internelle Consolacion, sorti au XV siècle de l’Imitation de Jésus-Christ. Traduction, imitation, paraphrase de cet ouvrage célèbre dans la langue naïve et primesautière que le Moyen Age a créée, ceci, tel qu’on nous l’exhume, et tel que ces MM. Moland et d’Héricault le publient, nous paraît supérieur, non-seulement à toutes les traductions que l’ on a faites, depuis, de l’Imitation, mais, le croira-t-on et n’est-ce pas là une de ces choses qui vont paraître d’une singularité un peu forte à beaucoup d’esprits ? supérieur au texte même si vanté de l’original.

En effet, l’Imitation de Jésus-Christ est regardée presque par tout le monde comme un incomparable chef-d’œuvre. Ce livre de moine, écrit dans le clair et profond silence d’une cellule, a rencontré la Gloire, cette fille de la foule et qui passe comme sa mère (Sic transit gloria mundi), mais qui, pour lui, s’est arrêtée. Ce n’était pas assez. De la gloire à la popularité, il n’y a que quelques marches… à descendre. De glorieux, le livre est devenu populaire. Et ce n’était pas assez encore, il a pris les colossales proportions d’un lieu commun.

Or, le lieu commun, cette chose respectée, c’est la gloire devenue momie, c’est son embaumement pour l’immortalité, et qui y touche semble faire du paradoxe et du sacrilège. Nous l’oserons pourtant aujourd’hui, puisque l’occasion s’en présente. Nous oserons regarder dans cette gloire pour en chercher le mot, s’il y en a un au succès d’un livre universellement accepté par les gens pieux et même par les impies.

Les chrétiens, qui veulent, eux, imiter Jésus-Christ, n’ont pas travaillé seuls à ce succès. Les philosophes, qui n’ont pas précisément la même visée, y ont travaillé autant que les chrétiens. Étaient-ils vaincus par le charme qui s’exhalait de ce livre d’une simplicité si pénétrante ? Quelques bonnes âmes un peu badaudes l’ont cru peut-être, mais non, ils n’étaient pas vaincus !

C’est Fontenelle, cette belle autorité religieuse et même littéraire, qui a écrit le mot fameux et qu’on cite toujours quand il est question de l’Imitation : « L’Imitation est le premier des livres humains, puisque l’Évangile n’est pas de main d’homme. » Seulement rappelons-nous que, quand il grava cette ingénieuse incription lapidaire pour les rhétoriques des temps futurs, il s’agissait de la traduction de monsieur son oncle, le grand Corneille, et que, sans cette circonstance de famille, l’Imitation lui aurait paru moins sublime. De plus, avec tout son esprit, Fontenelle disait deux bêtises dans son mot fameux, si ce n’est trois, ce pauvre Tyrcis !

D’abord l’Évangile n’est point écrit des mains de Jésus-Christ, mais de la main de saint Mathieu, de saint Luc, de saint Marc et de saint Jean, et d’ailleurs, Jésus-Christ était aussi un homme. Inspirés, oui, martyrs plus tard, c’est-à-dire témoins, les évangélistes ne sont que des hommes… inspirés ! et par ce côté, le mot de Fontenelle est pourpré et faux comme l’est un madrigal. Il n’en était pas un pourtant. — C’était une précaution. On sait s’ils s’entendent en précaution, messieurs les philosophes.

Fontenelle, impie et lâche comme toute la secte qu’il précédait et dont il est un des ancêtres, écrivait alors Mero et Énégu ou Rome et Genève, et le sournois se préparait avec son mot sur l’Imitation, un bouclier contre Louis XIII et la Régente. Saint-Evremond, qui ne valait pas mieux que Fontenelle par la moralité réfléchie ou par la moralité instinctive, mais qui lui était très-supérieur par le talent, Saint-Evremond était plus hardi, mais il était en Angleterre, — cet asile contre la France toujours.


Mais, faux par l’accessoire, le mot est faux aussi en lui-même. L’Imitation n’est point et ne saurait être le premier des livres humains, car il n’est pas humain de confondre la cité domestique et la cité monastique, comme le faisait le vieux Tyrcis, qui ne comprenait pas plus l’une que l’autre, et comme le feraient tous ceux, qui ne verraient pas que l’Imitation est une œuvre exclusivement monacale. Pour qui la lit, en effet, avec le genre d’esprit et d’attention qui pénètre les livres, celui-ci, pâle, exsangue, d’un amour exténué, avec son expression bien plus métaphysique que vivante, s’adresse formellement et essentiellement à des moines, tournant le dos au monde proprement dit ; voulant rendre le correct plus correct, proposant — et il ne faut pas s’y tromper, car la méprise serait grossière — la vie parfaite et de conseil, et non pas la vie de précepte. Si l’on avait dit de l’Imitation qu’elle était le premier des livres de Moine, l’erreur eût été moindre, mais ce n’eût pas été le vrai encore.

N’y eût-il que la grande Sainte Térèse, — et il y en a d’autres, — il est des mystiques d’un ordre bien plus translucide, bien plus embrasé, bien plus enlevant que l’auteur de l’Imitation, quel qu’il ait été… On dit même, chose étrange et assez ignorée ! que son mysticisme ne parut pas toujours sûr à Rome ; un jour on l’y a signalé comme inclinant vers l’erreur qui s’est appelée Jansénius — sur cette terrible question de la nature et de la grâce. Mais le succès couvrit tout de son bruit, et il n’est pas jusqu’au nom du chancelier Gerson, sur le compte duquel on mit ce livre d’ascétisme doux, qui ne dut lui être une fière réclame, comme nous disons maintenant, après le deuxième Concile de Constance. C’est à lui encore aujourd’hui, à Jean Gerson, dont ils ont fait un grand portrait, trop flatté, dans leur introduction, que MM. Ch. d’Héricault et Morand attribuent l’honneur de ce livre, malgré les germanismes qui révèlent évidemment une autre main.

Du reste, ce nom même était inutile. Rigoureusement parlant, le ton seul du livre suffisait pour expliquer son succès, car le monde est pour les livres ce qu’il est pour les hommes. Il ressemble à l’ombre du poëte persan : fuyez-le, il vous suit ; suivez-le, il vous fuit. Et voilà pourquoi surtout le monde s’est précipité, sans l’atteindre, vers cette ombre vague de moine blanc, masqué jusqu’aux yeux de son capuchon, et qui fuit tout là-bas, dans les entre-colonnements d’on ne sait plus quel monastère ! L’ombre blanche est restée pour jamais une ombre fuyante. Quelles que soient les raisons d’affirmer la personnalité de l’auteur de l’Imitation, elles ne sont pas telles cependant qu’on puisse les admettre en toute certitude, et cet inconnu que quelques-uns appellent : Jean Gerson, d’autres A. Rempis, d’autres encore Jean Gersen, abbé de Verceil, n’en est pas moins toujours un anonyme de l’histoire. On ne l’a point assez remarqué, le monde, cet ennuyé et ce capricieux, aime à la fureur les contrastes. Il aime les langages étranges et étrangers, et cette voix de moine en était une, par son calme même. Le monde, puisqu’il s’agit de son goût pour une œuvre qui ne fut jamais faite pour lui, lit avec avidité l’Imitation, et ne veut pas lire l’Évangile, et les raisons de cela ne viennent pas de l’Imitation. L’Évangile est littérairement barbare, parabolique, miraculeux, ardemment imagé, et il ne se comprend bien qu’à l’Église et dans la lumière de l’enseignement sacerdotal, tandis que l’Imitation, nous l’avons dit, est métaphysique et décolorée comme le verre d’eau claire qu’on boit sans avoir soif et qui ne nourrit pas davantage. D’un autre côté, comme l’Imitation place la vertu très-haut, le monde y applaudit, pour se dispenser d’y atteindre. C’est si haut, que c’est impossible, et l’on se rassied dans la vie commode, en jetant à l’idéal intangible le regard le plus tranquillement résigné… à la perte de cet idéal.

Telles sont, en fait, les raisons de cette popularité mondaine d’un livre qui a sa valeur sans aucun doute, mais que l’opinion a exagérée. L’opinion a fait de l’Imitation un livre essentiel, et sans nier ses mérites raffinés en piété pratique, cela est-il juste, cela est-il sage à une époque comme la nôtre, où tant d’esprits inclinent, hélas ! à se créer une Église sans sacrements, et un Evangile sans surnaturel ? .. Une pareille disposition effraie assez les esprits qui étudient les pentes du siècle, pour donner le courage de réagir contre un livre, bien plus utile à des ascètes avancés dans la voie de la perfection chrétienne qu’à des gens du monde vivant dans les réalités et les épaisseurs de ce temps. Nous voudrions poser la question à qui aurait autorité pour y répondre, mais nous ne la résolvons pas. Seulement, si nous n’entrons pas plus avant dans ce point de vue pratique, qu’il est impossible de ne pas ouvrir quand il s’agit d’un livre chrétien, il nous reste à connaître le côté littéraire de l’Imitation comme œuvre humaine, et nous allons l’examiner.


Eh bien ! par ce côté-là comme par l’autre, par la forme comme par le fond, l’Imitation n’est pas en rapport avec l’admiration traditionnelle qu’elle a inspirée. Un homme de nos jours, tout ensemble métaphysicien et poëte, et dont l’habitude n’est pas de céder aux influences du monde qui l’entoure, a dit de l’Imitation qu’elle avait été laissée sur le seuil du Moyen Age pour donner l’envie d’y pénétrer. S’il avait parlé en ces termes de l’Internelle Consolacion dans sa langue artiste et populaire, le mot aurait peut-être été vrai, mais appliqué au texte latin de l’original, un tel mot n’est plus que poétique. Non, l’Imitation ne traduit pas le Moyen Age avec cette puissance qu’il est impossible d’y résister. Cette vignette de l’âme et de Jésus-Christ qui ressemble à la patiente enluminure des marges d’un missel n’égale pas, sous son latin de cloître, harmonieux et limpide, les figures idéales, mais si profondément touchantes dans leur sainteté émaciée et splendide, de frère Ange Fiesole (un moine aussi), le plus profond interprète du Moyen Age, ni même les lignes expressives et nettes d’Overbeck, aussi loin pourtant que l’homme l’est de l’ange, du monastique Angelico.

Dans l’Imitation, rien de pareil. Toute intention y est diminuée. L’Évangile y est sous le précepte, mais comme le feu derrière un écran, comme la vérité derrière un voile, comme le Sinaï derrière un poëte sonore et pur. On dirait du Lamartine, maintenu par la règle, avec des adjectifs de moins et une simplicité plus austère. Quant à la profondeur, qu’on a souvent prétendu y voir, ce n’a jamais été qu’un mirage, car ce qu’elle est le moins peut-être, cette conversation intérieure d’un cœur presque vierge dans un coin de chapelle, c’est d’être un livre fouillé et profond. Pour les âmes circoncises qui habitent la thébaïde des monastères, ce qui est dit dans l’Imitation de l’amour et des autres passions humaines peut sembler des découvertes terribles et le cœur humain montré jusque dans ses fondements, mais qui a passé par les vieilles civilisations, qui a lu les moralistes modernes n’est ni révolté ni surpris de cette balbutie. Ceux qui ont reçu les coups du monde et les morsures du monde trouvent ce livre sans forte connaissance du fin fond du cœur. Il ne descend pas dans cette vase saignante, et c’est, en somme, un innocent enfantelet de livre, même dans sa conception du péché.

Telles sont les qualités et les défauts de l’Imitation, que nous retrouvons aujourd’hui, avec des qualités qui s’ajoutent aux siennes dans cette langue aimable de l’Internelle Consolacion, bien préférable, selon nous, au latin décharné et abstrait de l’original. La langue du XVe siècle plus étoffée, plus concrète, plus vivante enfin, a un mouvement, une mollesse et des images que l’ascétique auteur de l’Imitation se serait peut-être interdites comme un péché et qui ôtent à sa pensée la rigidité et sa frigidité monacales. Comme on voit tout ce que l’on veut dans les livres qu’on aime, l’imagination de ceux qui sont épris de l’Imitation y a mis aussi de la tendresse, mais il n’y en a pas plus que dans tous les livres d’oraison, et même il y en a beaucoup moins. On a pris le ton du genre pour une qualité individuelle du livre et de l’auteur.

Eh bien ! dans la langue de l’Internelle Consolacion, s’est coulée cette tendresse absente et cette grâce chaste dont le livre manquait primitivement. La pensée droite et byzantine du moine a trouvé une draperie flottante qui lui va bien. Il n’en est que mieux à genoux sur sa dalle d’y traîner cette robe à longs plis… Ici donc, et pour la première fois, voici une traduction qui ajoute à la valeur de l’original. L’écrivain de l’Internelle Consolacion, qui a partagé la destinée de l’auteur de l’Imitation (l’anonyme convenant comme le silence de leur règle à ces hommes humbles qui ne vivaient, comme disent les saintes Chroniques, que sur la montagne de l’éternité, in monte œternitatis), l’écrivain ignoré de l’Internelle Consolacion ne s’est point attaché à la glèbe du mot à mot de son auteur. Il n’en a pris que l’esprit même et l’a vêtu comme un pauvre qu’on veut réchauffer. Avec sa langue feuillue et abondante, il s’est roulé autour de la pensée simple et nue de l’original, et il a fait de cette pensée sèche ce que la guirlande de pampre et de vigne fait d’un thyrse qui, primitivement, n’était qu’un bâton.


Ainsi nous n’hésitons point à le répéter, de toutes les traductions qui ont été faites du livre de l’Imitation, et elles sont nombreuses, depuis celle du chancelier de Marillac, rééditée de nos jours, et dans laquelle on a une naïveté bien inférieure à celle de la traduction du XVe siècle, jusqu’à celle que s’imposa M. de Lamennais (il était chrétien alors) pour mortifier, je crois, son génie, la meilleure, celle-là qui complète le mieux son auteur en le traduisant, est celle que MM. d’Héricault et Moland nous ressuscitent aujourd’hui ; toutes les autres ne valent pas le texte parce qu’elles veulent seulement nous le donner. Malgré le succès qui s’est attaché à l’entreprise de M. de Lamennais comme s’il était de la destinée de l’Imitation, ce livre heureux, de créer des succès a ces traducteurs eux-mêmes, combien n’avons-nous pas souffert de voir le génie éclatant et sombre de l’auteur de l’Indifférence se débattre dans un genre de travail si antipathique à sa nature ! Le parti qu’il a pris d’être simple, en traduisant cette simplicité, l’a fait verser dans ce que nous appelons l’inconvénient de l’Imitation, c’est-à-dire la métaphysique.

S’il en est ainsi de Lamennais, que pouvons-nous dire de Beauzée le grammairien et de Le Maistre de Sacy le janséniste ? Quant à Corneille, ce n’est pas un traducteur, quoiqu’il ait voulu l’être : c’est Corneille. Il y a des choses cent fois dignes de l’auteur de Polyeucte dans sa paraphrase, mais c’est précisément pour cela qu’il ne traduit pas ce livre d’ombre fait par une ombre qui n’a qu’une voix comme un souffle, — la voix de l’esprit, — et qui semble sortir d’un in pace. Le génie de Corneille déborde tout, et l’agrafe de son vers ne le retient pas même à son auteur, — évidemment cet homme-là n’est pas fait pour suivre. L’écrivain quelconque de l’Internelle Consolacion déborde aussi son texte, mais il ne le transforme pas, il ne le transfigure pas avec cette toute-puissance qui fait qu’il n’y a plus là que du Corneille. Il l’orne, il l’atourne, il l’amollit, il lui communique de certains charmes, mais il ne le dévore pas comme Corneille, pour en jeter, après, les cendres aux vents.


Les éditeurs actuels de l’Internelle Consolacion, MM. Charles d’Héricault et Moland, connus déjà par des travaux d’une érudition qui ne se contente pas de rechercher, mais qui pense, ont fait précéder leur travail d’une introduction très-fermement écrite, dans laquelle ils ont agité toutes les questions littéraires qui se rattachaient, soit à l’Imitation elle-même, soit à l’Internelle Consolacion, qui en est sortie. Quoique touchées en bien des points avec compétence et sagacité, ces questions n’ont pas cependant été amenées par les spirituels éditeurs au point de lumière qu’ils auraient souhaité et qu’une critique plus minutieuse que la nôtre pourrait exiger. Nous sommes, nous, très-coulants sur ces sortes de questions : quel fut l’auteur de l’’Imitation ? quel fut l’auteur de l’Internelle Consolacion, ces deux anonymes ?

Pourvu que nous ne tombions pas dans le système rasé de bien près par les éditeurs, à la page 14 de leur Introduction, dans cette immense bourde allemande qui a décapité Homère et qui répugne à la constitution même de l’esprit humain, que nous importe de savoir si l’Imitation s’appelait A. Kempis ou de toute autre réunion de syllabes. C’est une question de bal masqué. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce fut un moine, comme Homère fut un poëte, un moine dont l’individualité n’eut probablement de nom que devant Dieu, et ce qu’il y a de certain encore, c’est que ce ne fut point Gerson, malgré la croyance des éditeurs, mêlée pourtant d’un invincible doute. Gerson, à notre estime, ne fut ni l’auteur de l’Imitatio Christi, ni celui de l’Internelle Consolacion. Les germanismes du texte latin le prouvent suffisamment pour l’Imitation, et pour l’Internelle Consolacion, le génie de Gerson lui-même, qui n’eut jamais le moelleux et le laisser-aller du livre délicieux, remis en lumière aujourd’hui.

Il n’y a pas de mal, d’ailleurs, à ce qu’un peu de mystère et de l’esprit du Moyen Age restent sur ces points en litige. Le génie du Moyen Age est essentiellement silencieux. Ces hommes, qui vivaient les yeux au ciel ou baissés sur la poussière de leurs sandales, se souciaient bien de cette bavarderie qu’on appelle la Gloire, et des commérages que l’Avenir devait faire, un jour, sur leur tombeau !


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE DES ÉCRIVAINS RELIGIEUX ET DES PHILOSOPHES.

  1. Éditée par MM. Moland et d’Héricault.