Les épisLa Cie J.-Alfred Guay (p. 77-78).


Au petit oiseau voyageur


SUR MER, À BORD DU « CHÂTEAU LÉOVILLE »


Petit oiseau, ferme ton aile,
Repose ton vol fatigué.
Vers la vieille France si belle,
Comme nous vas-tu d’un cœur gai ?
Dans nos prés verts ou nos bois sombres,
Laisses-tu de tendres amours ?
Sous le soleil ou dans les ombres,
Petit oiseau, chantons toujours.

Cherches-tu, mon sauvage artiste,
D’autres refrains et d’autres bois ?
Fuis-tu quelque souvenir triste
Comme fait l’homme quelquefois ?

Peut-être, cherchant la pâture,
Loin du nid tu t’es égaré…
On croirait lire une torture
Dans ton petit œil éploré.

Vas-tu, sur ces rives que j’aime,
Redire les chants de chez nous ?
Vas-tu voir si l’oiseau lui-même
Nous garde un souvenir bien doux ?
En jetant ta note touchante
Au soleil de la liberté,
Dis que chez nous mainte voix chante
La belle France avec fierté.

Dans le calme, dans les tempêtes,
Chantent pour tromper les ennuis,
Voltige au-dessus de nos têtes,
Comme le doux songe des nuits…
Quand nous reviendrons de la France,
Sur notre superbe vaisseau,
Vers ton nid, tout plein d’espérance,
Reviendras-tu, petit oiseau ?