Les Îles de la Madeleine et les Madelinots/06

Imprimerie Générale de Rimouski (p. 41-50).

DOMINATION ANGLAISE

ÉTABLISSEMENT ACADIEN

Le drame de Grand-Pré était à peine consommé ; les armées formidables avaient tout juste descendu le majestueux fleuve, et le drapeau de France fermé son aile blanche ; la chasse barbare à l’Acadien n’était pas encore terminée dans les forêts et sur les rives de la Nouvelle-Écosse et de l’Île Saint-Jean, que déjà un Américain en herbe était rendu sur les Îles de la Madeleine pour y pratiquer la tuerie des vaches et des loups-marins et la pêche du homard. Après avoir établi un poste au Havre-Aubert, Richard Gridley[1] demanda, le 31 décembre 1762, la concession des Îles de la Madeleine aux Lords du Commerce qui ne se rendirent pas à sa prière, semble-t-il.

Quelques historiens prétendent que Gridley y amena les premières familles acadiennes qu’il avait embauchées à son service par d’alléchantes perspectives. Ce fait semble solidement confirmé par des documents officiels. Ainsi, dans un rapport du gouverneur Palliser de Terre-Neuve — dont dépendaient les Îles de la Madeleine depuis le traité de Paris — on voit que le 31 août 1765, 17 acadiens et 5 canadiens, engagés dans les pêcheries de M. Gridley, ont prêté le serment d’allégeance. De plus, dans la pétition des insulaires au gouverneur Sir James Kempt, il est affirmé que huit familles acadiennes y faisaient la pêche sédentaire dès l’année 1773, qu’elles y vécurent depuis et que deux d’entre elles faisaient partie des trois premières familles qui vinrent s’y établir bien avant cette date[2].

On sait qu’à partir de 1764 des groupes acadiens de l’Île Saint-Jean, de Chédabouctou, d’Halifax, etc., se rendirent à Saint-Pierre et Miquelon. Ce serait des familles de l’Île Saint-Jean qui auraient suivi Gridley et se seraient établies au Havre-Aubert. Trois des huit premières familles se fixèrent au Cap de l’Est, suivant la tradition orale qui répète encore leurs noms : Louis Thériault, Édouard Noël et Louis Snault dit Arseneault de Tignish.

Le Frère Marie-Victorin prétend avoir appris d’un vieux Madelinot que les cinq premières familles venues de l’Île Saint-Jean étaient celles de Louis Terrio, de Sylvère Yturbide, de Pierre-Marie Loiseau, d’Isaac Arseneault et d’un Poirier. Il y a confusion quelque part et je ne puis accepter cette version, car Yturbide et Loyseau sont des Français acadianisés à Miquelon et transplantés aux Îles de la Madeleine. Je ne trouve leurs noms nulle part dans toutes les listes provenant de l’Acadie, des états de la Nouvelle-Angleterre, ni dans le recensement de Saint-Pierre et Miquelon pour 1767. Mais Pierre Yturbide, (originaire de l’arrondissement de Hasparren, dans la ville de Bayonne, France) apparaît dans le registre de Miquelon en 1776, n’est pas au recensement de 1784 et se trouve dans les premières inscriptions du registre des Îles de la Madeleine, en 1793. Aurait-il gagné les Îles avant 1778 ? C’est possible.

D’après l’archiviste distingué et le généalogiste toujours bien renseigné, M. Placide Gaudet, Joseph Gueguen, (le Petil Baril) souche de tous les Gueguen d’aujourd’hui, serait venu de Miquelon en 1767, aurait hiverné aux Îles, avec plusieurs familles, pour passer, l’année suivante à l’Île Saint-Jean, puis à Cocagne dont il fut le fondateur. Il y avait donc une migration entre Miquelon et le Golfe, à cette époque. Rien ne nous empêche de croire que plusieurs familles auraient ainsi devancé leurs frères et que Yturbide serait parvenu aux Îles de cette façon.

Plusieurs années après leur installation, ces trois familles du Cap de l’Est eurent la visite de trois beaux-frères : James Clarke, John Rangin et George Goodwin, de Argyle, comté de Yarmouth, N. É. Ces Néo-Écossais, trouvant l’île de leur goût, décidèrent les Acadiens à vendre leur propriété. James Clarke acheta celle de Louis Thériault et les deux autres celles d’Édouard Noël et de Louis Snault.[3] Ceux-ci fixèrent leurs pénates au Havre-aux-Maisons dont ils furent les pionniers.

Aussitôt après la guerre d’indépendance américaine, Gridley revint à son exploitation des Îles avec un monsieur Thompson.

Le gouvernement de Terre-Neuve envoyait chaque été un vaisseau qui croisait dans ces parages pour réglementer la pêche et les méthodes de prendre la vache marine. « La manière de les cerner était entièrement conduite par des habitants français de ces Îles. Elle donnait beaucoup de profits et empêchait la destruction de l’espèce. La meilleure méthode de capturer ces animaux était d’attendre qu’ils se retirassent sur les grèves, leurs petits devenus grands[4] ».

Voici ce que l’arpenteur général, Samuel Holland, dit de ces bêtes en l’année 1765.

« Quand elle est toute petite, la vache-marine pèse environ 50 livres, une bagatelle comparée à la masse qu’elle forme en cinq ou six ans, alors qu’elle atteint 2000 livres. C’est la bête la plus laide qu’on puisse imaginer ; elle a un peu la forme et la couleur d’un crapaud avec une tête de bœuf, sans cornes ; pour oreilles, un très petit trou de chaque côté de la tête. Ses deux défenses d’ivoire, de dix-huit pouces de longueur, l’aident puissamment à grimper sur les rochers et les falaises où elle se repose souvent. Elle se sert aussi de ses longues dents pour arracher du sable les mollusques dont elle se nourrit. Ses yeux sont extrêmement petits et, malgré leur vivacité, ne voient qu’à une distance de vingt verges. Mais ce défaut est compensé par la finesse de l’ouïe et de l’odorat. Elle a quatre nageoires terminées par de petites griffes. Les deux d’avant ont environ une verge de longueur et autant de largeur quand elles sont ouvertes. Celles d’arrière sont beaucoup plus petites. Ces nageoires ont des ventouses d’une substance gélatineuse d’une telle force de succion qu’elles permettent à ce monstre de se traîner sur les rochers et de grimper sur les falaises abruptes, ce qui serait tout à fait impossible sans cela. Sa peau, d’un pouce d’épaisseur, sert à faire des traits. La partie la plus précieuse de l’animal se trouve sous la peau. C’est le lard dont on fait l’huile.

« L’endroit où se prennent les vaches marines se nomme échourie : un terrain de quelques centaines de pieds de superficie, au sommet d’une falaise de dix à soixante pieds d’élévation avec une inclinaison naturelle, mais parfois si escarpée qu’il est difficile d’imaginer qu’un animal aussi lourd puisse jamais arriver jusqu’au faîte. Voici la méthode de les cerner et de les tuer :

« Quand il y en a beaucoup d’échouées ensemble au bas de la falaise, elles sont suivies par d’autres qui, pour avoir une place, donnent un petit coup de dent à celles qui les précèdent et qui avancent immédiatement. Les dernières sont poussées par d’autres qui veulent aussi se reposer… jusqu’à ce que les premières soient rendues si loin en haut de l’échourie qu’elles permettent aux dernières de s’échouer et de dormir si elles ne sont pas dérangées.

« L’échourie étant à son comble ou en contenant assez pour permettre d’en cerner trois ou quatre cents, dix ou douze hommes, à la tombée de la nuit, se munissent de perches de douze pieds de longueur sur deux ou trois pouces de diamètre et attendent le moment opportun pour commencer l’attaque. Ils doivent faire bien attention de ne pas approcher du côté du vent, mais de toujours se tenir sous le vent, car la vache-marine a du flair et il ne faut pas l’éveiller. Quand ils sont à trois ou quatre cents verges de distance, cinq hommes avec chacun une perche, se détachent du groupe et s’avancent doucement ; à cinquante verges, ils se traînent sur leurs mains et leurs genoux, jusqu’à celles qu’ils doivent séparer et qui sont à environ dix ou douze verges du bord de la falaise. Ils se ménagent cet espace, par précaution, car si les plus en avant s’apercevaient de quelque chose, elles se rueraient en arrière, avec une telle précipitation que loin de les arrêter, ils seraient bien chanceux de pouvoir se sauver d’elles. À ce moment propice pour l’attaque, le premier des cinq hommes, pousse doucement sa voisine d’avant avec le bout de sa perche, en imitant autant que possible la poussée qu’elles se donnent l’une à l’autre pour grimper. Mais en même temps il est découvert par sa voisine d’arrière qui recule sous la surveillance du deuxième homme qui se tient près pour prévenir tout accident. Ayant gagné un peu de place, il se faufile et procède de la même façon pour la deuxième vache qui avance pendant qu’une autre recule, empêchée elle aussi de tout mauvais coup par le troisième homme. En silence complet, sans bruit, ils se frayent ainsi un passage jusque de l’autre côté de l’échourie, à travers le troupeau qu’ils divisent. Puis immédiatement, ils se mettent à crier et à faire le plus de bruit possible, aussi bien pour effrayer les vaches que pour appeler le reste de l’escouade. À l’aide de leurs perches, ils poussent et battent la dernière rangée qui avance pendant que la première se replie en arrière, ce qui fait un tumulte si épouvantable qu’elles grimpent les unes sur les autres, formant un mur de plus de vingt pieds de hauteur et en étouffant huit ou dix. Quand elles se sont ainsi bien fatiguées, les hommes les séparent en parties de trente ou quarante. Un homme seul peut mener un groupe où il veut, généralement à un mille de l’échourie, où on les tue et les dépèce.

« La chasse du printemps se fait ordinairement aux échourie de l’Est et de la Manche (Sicopot), entre le six et le vingt juin et jusqu’au vingt août. L’automne, c’est à la Petite Échourie, du 1er au vingt octobre. Les plus grosses chasses à La Manche furent de 800 vaches ; ordinairement elles sont de trois ou quatre cents, et on ne peut facilement faire que quatre battues par saison. C’est la meilleure échourie des Îles, car elle a une inclinaison à l’intérieur, ce qui la rend moins dangereuse que les autres. Elle est la plus fréquentée et la plus spacieuse. Il est aussi plus facile d’y mener les vaches au lieu du supplice, parce qu’elles ont creusé un canal de six à huit pieds de profondeur par huit pieds de largeur dans lequel on les fait nager, puis on les tue en les tirant dans la tête à un point spécial. Ensuite, on charge le lard sur des chalands et on le transporte à la Grosse-Île, distante de quatre milles, où on le fond et le met en barriques.

« La petite île vis-à-vis La Manche — l’île aux Taquis — est encore plus commode parce qu’aucune tempête ne peut empêcher le transport du lard et qu’il y a du bois en abondance.

« La Grande Échourie est la deuxième en importance. Elle est à un demi-mille de La Manche et peut contenir autant de vaches que cette dernière, mais elle est plus dangereuse… Dans ces deux échouries, entre le dix juin et le quinze août 1765, il fut capturé 2000 vaches. La troisième est la Petite Échourie près du Cap-aux-Meules — exploitée en automne. On ne fait qu’une capture d’environ 400, en cette saison, mais elle en vaut 800 du printemps, car elle donne deux fois plus d’huile. C’est l’échourie la moins dangereuse des Îles… À cette époque de l’année, il fait de grands vents qui poussent les vaches loin dans l’intérieur pour se mettre à l’abri : cela rend la capture plus facile…

« Il y a d’autres échouries : deux du côté ouest qui n’ont jamais été exploitées. L’une peut contenir 6000 vaches, mais étant élevée de 50 à 60 pieds, elle est très dangereuse. Il a déjà été fait des captures de 800 sur l’Île d’Entrée, et les pêcheurs rapportent qu’ils en ont déjà vu plus de 30,000 échouées ensemble sur le rivage de cette île qu’elles ont abandonnée en 1760. Sur le Corps-Mort, on en a vu plus de 100,000 entassées à la fois. Les pêcheurs vont les faire jeter à l’eau et essayent de les amener vers leurs échouries. Des troupeaux incroyables de 30,000 et de 40,000 s’échouent sur le Rocher-aux-Oiseaux. Ces derniers endroits sont impraticables, mais cela montre bien l’énorme quantité de ces monstres qui vivent autour des Îles, et la grande richesse qu’on en peut retirer.

« Malheureusement il n’y a pas assez de protection. L’escouade de pêcheurs employée dans cette industrie est dix fois trop insuffisante pour permettre de débarrasser convenablement le terrain des carcasses et détritus. Il faut donc chaque année changer le lieu de la boucherie. Quoiqu’elle se fasse à un mille du rivage, l’odeur nauséabonde qui s’en dégage peut faire déserter l’échourie surtout quand arrivent les grandes chaleurs, que plusieurs vaches meurent le long du chemin avant l’heure du supplice et y sont abandonnées. Un autre péché, c’est la méthode de les tuer au fusil. C’est de cette façon qu’on les a chassées de Brion et du reste des Îles. »

Au printemps de 1765, on fit 900 barriques d’huile ; on dut en faire autant à l’automne, ce qui est un réel succès. Gridley s’enrichissait rapidement dans cette industrie : il gardait les deux tiers de l’huile pour la pension de ses employés. Ceux-ci recevaient simplement l’autre tiers en effets qu’ils payaient très cher, de sorte que nos intrépides pêcheurs inhumainement exploités par ce vampire restaient toujours en dessous. Et pourtant ils étaient économes et industrieux, se nourrissant souvent de la chair de la vache-marine et ne portant d’autres habits que ceux fabriqués par leurs vaillantes épouses.

Les 900 barriques d’huile du printemps de 1765 donnaient à Gridley un profit net de 756 livres sans compter les 200 livres qu’il réalisa sur les articles si chèrement vendus à ses employés.[5]

Avec l’Acte de Québec, en 1774, les Îles passèrent sous la juridiction du Bas-Canada. Dès lors plus de croiseur ni aucune surveillance ou protection. Et, l’avènement de l’indépendance américaine ayant surexcité les cerveaux, les fils de la nouvelle république s’adjugèrent le monopole de la pêche autour des Îles de la Madeleine : d’autant plus que, par le traité de 1783, le gouvernement britannique permettait aux Américains de pêcher dans les anses, les baies ou les havres des Îles ; c’était presque leur en donner la clef. À partir de ce moment commence un commerce effréné de contrebande, une réciprocité illégale qu’il sera difficile de réprimer plus tard ; et, comme toujours, ce sont les pauvres Acadiens qui, devant l’impitoyable tribunal de l’opinion publique, en porteront seuls l’infamante responsabilité, alors qu’ils n’en furent que les innocentes victimes. C’est aussi la destruction systématique de la vache-marine qui s’annonce à brève échéance. Chaque printemps, les Américains y envoient de petits bâtiments qui pour échapper aux légitimes représailles des MM. Thompson et Gridley se gardent bien d’établir des postes à terre. Au lieu de suivre la sage méthode des habitants de l’endroit, ils se servent « du harpon à flotte », genre de pêche inévitablement suivi de désastreuses conséquences : l’effarouchement de ces précieux amphibies qui évitent les grèves et l’extermination des femelles qui, retenues par leurs instincts maternels, se laissent capturer plus facilement. C’est la course criminelle à l’extinction de la race.

Les autorités des provinces voisines s’alarmèrent de cet état de choses qui nuisait au commerce canadien, et dès 1787, le gouvernement de l’Île Saint-Jean entamait des démarches auprès des autorités britanniques pour s’annexer au plus vite les Îles de la Madeleine.

Vers cette époque, Sir Isaac Coffin côtoyait ces Îles en amenant à Québec Lord Dorchester. En homme très avisé, il se rendit compte du premier coup, du brillant parti qu’il pouvait en tirer, aussi les demanda-t-il avec instances au Gouverneur Général comme récompense des nombreux services rendus à l’Empire. Il voulait y entreprendre la pêche sur une vaste échelle avec des Canadiens de Québec. Lord Dorchester transmit immédiatement à Lord Sydney la demande de concession accompagnée d’une lettre qu’il terminait en ces termes : « En conséquence, nous avons cru qu’il était sage de concéder ces Îles au Capitaine Coffin… Mais comme elles ne sont pas tout à fait dans le même état que les autres terres vacantes de la couronne, nous avons décidé d’en suspendre le privilège jusqu’à ce que Sa Majesté nous fasse savoir comment et avec quelles conditions et restrictions cette concession doit être faite. »

Il y eut des correspondances et des pourparlers nombreux autour de cette question. Un comité spécial étudia l’affaire et recommanda fortement le pétitionnaire !


  1. Dans l’Histoire de Canton par Huntoon, on lit que le Colonel Richard Gridley naquit à Boston, le 3 janvier 1710, qu’il participa au siège de Louisbourg en 1745, entra dans l’armée britannique en qualité de colonel et d’ingénieur en chef, en 1755, prit part à l’expédition de Ticonderogo en 1756 et fut chargé de la construction du fort Georges. Il servit sous Amherst en 1758 et accompagnait Wolfe sur les Plaines d’Abraham en 1759. La paix rétablie, il alla en Angleterre pour mettre ordre à ses affaires, et en récompense de ses services obtint la concession des Îles de la Madeleine. Il mourut à Stoughton le 21 juin 1796.
  2. « D’après une ancienne légende que j’ai souvent entendu raconter à des vieillards, un nommé Surette, un Acadien, paraît-il, y aurait fait naufrage vers 1750 (1755 ?) et y serait demeuré un certain nombre d’années avant de pouvoir trouver une occasion de traverser. La légende rapporte que, lorsqu’il arriva chez lui, la femme de son voisin dit à son mari : « Si Surette n’était pas mort, je dirais que c’est lui que je viens de voir passer ». Il paraîtrait que ce fut lui qui suggéra aux premiers colons d’aller s’y établir. » Placide Vigneau.
  3. Ce Snault n’était pas Acadien d’origine, mais Marseillais qui devint Saint-Pierrais, puis Acadien. Les descendants de ce Snault habitèrent surtout la Dune-du-Sud et les Arsenault, la Pointe-Basse. Les deux noms sont aujourd’hui confondus.
  4. Mémoire de Walter Berry au Lieutenant-Gouverneur Fanning de l’Île du Prince-Édouard, le 30 mai 1787.
  5. Collection Shelburne, volume 77, archives d’Ottawa. Monsieur Placide Vigneau, gardien de phare aux Perroquets, près de la grande pointe de Mingan, de qui j’ai obtenu beaucoup de renseignements, me dit que la dernière vache-marine fut tuée à la Petite Échouerie en 1799 par son bisaïeul maternel, Louis Thériault, dont la force extraordinaire était déjà passée à l’état légendaire durant son enfance. On n’en voyait plus depuis quelques années.