P.-G. Delisle (p. 267-268).


UN PORTRAIT




J’ai connu quelque part — je ne veux pas dire où —
Au sein d’une cité qu’n’est pas au Pérou
Une fille charmante, excellemment douée,
Spirituelle et sage, aimante et dévouée,
À mon humble avis, un bijou !

Elle était haut placée, et n’était pas hautaine,
Plaisait à tout le monde, et n’était pas mondaine ;
Elle aimait les plaisirs de l’esprit et du cœur,
Et faire des heureux était son vrai bonheur :
Elle avait souvent cette aubaine.


Elle adorait son père, un homme de renom,
Dont l’histoire longtemps conservera le nom.
Et si je soutenais qu’aux talents de son père
En elle se joignaient les vertus de sa mère
Elle seule me dirait : non !

Je ne proclame ici, que ce qu’on dit tout bas ;
Et je suis convaincu qu’on ne soutiendra pas
Qu’en traçant ce portrait j’exagère ou j’adule,
À moins que l’on ne soit eneor plus incrédule
Que ne le serait Saint Thomas.




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