P.-G. Delisle (p. 238-239).


LE PANTHÉON[1]




De tous les monuments que les Césars antiques
Élevèrent à Rome en l’honneur de leurs dieux,
Toi seul, dressant toujours tes splendides portiques,
Subsistes tout entier, Panthéon orgueilleux !

Longtemps tu fus peuplé d’esprits diaboliques ;
Mais, un jour, on ferma tes murs silencieux…
Puis, l’Église du Christ, au chant de ses cantiques
Te voua pour toujours à tous les Saints des cieux !


Ton nom, qui rappelait tout le polythéisme,
Résume maintenant tout le christianisme !
Et, quand je m’agenouille au pied de ton autel,

Je me dis : quelle étrange et grande destinée
À ce temple imposant les siècles ont donnée !
Jadis, c’était l’enfer, aujourd’hui, c’est le ciel !


Rome, Novembre 1875.



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  1. C’est aujourd’hui l’Église-de-tous-les-Saints.