Le vol sans battement/Résumé
RÉSUMÉ
Avant la publication de l’Empire de l’Air la question de la navigation aérienne pouvait se diviser en deux ordres d’idées bien tranchés et franchement opposés l’un à l’autre : le plus léger que l’air et le plus lourd.
L’étude du ballon, malgré le grand effort produit depuis quinze ans, semble être arrêtée par des barrières difficiles à franchir qui sont : la résistance du vent et la faiblesse de l’enveloppe.
Le plus lourd que l’air est la reproduction de l’oiseau rameur ; ce problème n’est pas encore résolu.
L’Empire de l’Air et le Vol sans Battement développent une troisième manière d’envisager la question, qui est le vol plané sans battement.
Cette façon de concevoir le vol a été délaissée parce que, à première vue, elle semble tellement paradoxale qu’elle n’a eu qu’un succès d’estime, ce qui a fait que, à moins de rares exceptions, son étude a été abandonnée, malgré la facilité qu’offre sa reproduction. Puis, parce que son analyse précise, mathématique, n’a pu être donnée à cause de la complication des évolutions. Ensuite, parce qu’elle semblait, pour beaucoup de gens, être une utopie ayant beaucoup de rapports avec le problème du mouvement perpétuel. Enfin, parce qu’elle ne s’établissait que sur l’observation. Comme généralement il faut voir pour croire, et qu’on n’avait pas vu, on n’a pas cru.
L’extrême simplicité de la reproduction du vol sans battement ne se discute pas, surtout si on la compare aux difficultés présentées par les autres ordres d’idées. Ce n’est pas là qu’est l’écueil, il est dans la difficulté qu’éprouvent les intelligences à accepter l’économie grandiose dans sa simplicité de ce vol inventé par la Nature, et que je n’ai fait qu’observer toute ma vie, et décrire comme je l’ai pu.
Malgré les imperfections de toutes les descriptions et des explications contenues dans ces deux études, la vision de l’évolution a été tellement active qu’elle m’a permis d’affirmer comme base fondamentale de ce problème que :
« Dans le vol des oiseaux voiliers, l’exhaussement est produit par l’emploi adroit de la force du vent, et la direction par l’adresse ; de sorte qu’avec un vent moyen, on peut avec un aéroplane qui n’est pourvu d’aucun appareil pour s’exhausser, s’élever dans les airs et se diriger, même contre le vent. L’homme peut donc, avec une surface rigide, bien organisée pour pouvoir être dirigée, répéter les exercices d’ascension et de direction que font les oiseaux planeurs, et n’aura à dépenser en fait de force que celle nécessaire à la direction. » (24 avril 1881. Empire de l’Air.)
Caire.