Le second livre des Sonnets pour Hélène/Cythere entroit au bain
XXXIV
Cythere entroit au bain, et te voyant près d’elle
Son Ceste elle te baille à fin de le garder.
Ceinte de tant d’amours tu me vins regarder
Me tirant de tes yeux une flèche cruelle.
Muses, je suis navré, ou ma playe mortelle
Guarissez, ou cessez de plus me commander.
Je ne suy vostre escole, à fin de demander
Qui fait la Lune vieille, ou qui la fait nouvelle.
Je ne vous fais la Cour, comme un homme ocieux,
Pour apprendre de vous le mouvement des Cieux,
Que peut la grande Eclipse, ou que peut la petite,
Ou si Fortune ou Dieu ont fait cest Univers :
Si je ne puis fléchir Hélène par mes vers,
Cherchez autre escolier, Déesses je vous quitte