Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne/Notes et corrections

NOTES ET CORRECTIONS


C Y ensuit. — Ce prologue se trouve sur le verso de la feuille de garde du manuscrit 2233. Il a dû être composé au XVIe siècle. Nous en avons pour preuve les renvois à la Cronique de Bretaigne d’Alain Bouchard, dont la première édition est de 1514, et à la Mer des histoires, c’est-à-dire aux chroniques de Saint-Denis, publiées sous ce titre seulement en 1517. L’écriture accuse en outre la dernière partie de ce siècle : elle paraît être la même que celle des notes marginales des premiers feuillets et des gloses analytiques que nous avons données à la suite du sommaire. Ajoutons que l’auteur de ce « Cy ensuit » semble avoir pris intérêt à la conservation de la chanson. C’est lui en effet qui a pris soin de répéter en marge les vers effacés du commencement.

Après ce titre, vient sur le même verso une note autographe de Claude Fauchet, ainsi conçue :


« Je n’ai trouvé aucune marque du tens que ce roman a esté composé, mais il y a plusieurs traitz pareils à ceux des romans de Regnault de Montauban, Doon et Garnier de Nantoel composés du temps de Philippe Auguste, roy de France. Je n’ai point veü de romans où la césure des vers fut plus licentieuse ; et si, il ne parle point tant d’Orient que les autres romans : ce qui me feroit volontiers penser qu’il fut plus antien que les romans que j’ai nommés.

« C. Fauchet. »

« Il y a un vers qui dit :

« Et vet ferir ung chevalier Turquis. (fo 18. B.) »


Le ms. de la bibliothèque Sainte-Geneviève est précédé d’un préambule assez différent de celui du ms 2233 pour que nous croyions utile de l’insérer. Il est de la même écriture que le texte lui-même de cette copie. Ce titre se trouve reproduit avec quelques rajeunissements en tête de la transcription d’Aquin, insérée dans le recueil de Frotet de la Landelle, au commencement du XVIIe siècle. La copie moderne de l’Arsenal l’a abrégé.


« Ensuit le récit de la conqueste du pais de Bretaigne Armorique que feist le preux Charlemaigne, contre un payen nommé Acquin qui l’avoit usurpée fors Rennes, Vennes et Dol ; et s’estoit faict couronner roy à Nantes et l’occupa l’espace de trante ans et fut rancontré [1] par ledit Charlemaigne environ le douzième an de son règne. Duquel roy Acquin est faicte mention au second livre des Croniques ancienes de Bretaigne, au chapitre de la sepulture des corps des chevaliers qui furent occis à Roncevaux, vers la fin du second livre ; et est escript en tel langaige et rithme qu’il a esté trouvé à l’original sans rien changer.

« Et [premier [2]] comme icelui Acquin attendit ledit Charlemaigne en la cité de Guidalet.

« Et pour tant que partie du premier feillet deffault dudit original, il ne peult estre mis aultre chose que ce qui est en la présente copie. Touteffoys on peut comprendre que il n’y en peut deffaillir aultre chose, sinon la supplication des envoyés de Bretaigne vers ledit Charlemaigne, avec leurs remontrances. Sur quoy, ledit conseil pris, on veoit partie de la responce faicte par ledit Charlemaigne. »

Vers 2 et 3 [3]. — On lit en marge :

Nous y voyron paens sarrazinour,
Par quoy aurez temps de plesirs et honours.

Mauvaise lecture de ces vers très-effacés qui a passé dans les trois copies du ms. 2233 et dans les citations d’Aquin.

V. 5. — Empereour, ms. emperour.

V. 6. — Pongneour, ms. paugneour.

Note de Fauchet : « Pongneour, c’est-à-dire jouteur, vient de poindre et poignis, pour conflicteur. »

V. 7. — Guieour, ms. guiour.

V. 9. — Le prince et le contour. — La copie de Ste. G. interprète avec raison : Les princes et les comtours.

V. 10. — Nuls homs ne vit gregnours, ms. nul homs ne vit gregnour.

V. 11. — Pongneours, ms. pongneour.

V. 19. — Vers alexandrin. Ils sont très-nombreux dans ce manuscrit.

V. 20. — Le roy, pour : ly roys ; emploi du régime au lieu du sujet. Plus loin, au même cas : celuy evesque, le bon roy, Charlemaine, etc. etc. — On comprendra qu’en présence d’un texte aussi défectueux, nous ayons jugé inutile de rétablir le signe des cas. Nous ne ferons cette addition que lorsque le sens la rendra nécessaire ; nous la signalerons ici ou à l’aide des parenthèses carrées d’usage.

V. 22. — Empereour, ms. emperour.

V. 23. — Moult, ms. abréviation mlt. L’orthographe constante du mot entier est moult.

V. 32 à 37. — Six vers alexandrins de suite, dénotant un essai de transformation de la mesure du poème.

V. 38. — Lours [cors]. Mot omis par le copiste. Le vers est par ailleurs tel que dans le ms. Dans ce cas, la [ ] du texte rend inutile la répétition du vers dans les notes.

V. 45. — Alexandrin.

V. 46. — Aeves, orth. du ms., comme saesy plus bas, ne fait que deux syllabes.

V. 47. — Entre ly Normens, etc., pour : entre les. — Nous ne relèverons pas les innombrables fautes contre la grammaire de l’ancien français qui remplissent le ms. que nous reproduisons. La confusion est complète, notamment en ce qui regarde la déclinaison de l’article.

V. 48. — Juqu’en Bretaigne, ms. juque.

V. 58. — Ce vers n’est pas faux, la seconde syllabe muette d’aient pouvant compter.

V. 62. — Nom ; lire : non (nomen).

V. 64. — Coneyn. V. N. « C’est Conan, le sire de Leon. »

V. 66. — Merïen. Id. « Merian de Brest. »

V. 67. — Aray de Mené. — Ce héros doit probablement son existence a un jeu de mots ingénieux qui réunit les montagnes d’Arrez et du Mené en faisant un nom d’homme de l’une et une seigneurie de l’autre. On a souvent remarqué la fréquence du calembour dans les chansons. Celui-ci nous enseigne le degré de confiance que doit nous inspirer ce trouvère plein de ressources, mais peu scrupuleux dans l’emploi des noms historiques.

V. 68. — Thehart de Rennes, ms. de Vennes, erreur évidente du copiste. Voir les vers 740 et 2731.

V. 74. — O. Challemene, ms. O Challeymene.

Variante explicative de la copie de Ste.-G. « Charles fut mené puis. »

V. 75. — Seyson. V. N. « Saesson en St Brieuc. »

V. 78. — La gent Aiquin. — Le désir de reproduire fidèlement le manuscrit nous a fait conserver cette orthographe, qui est constante. On trouve cependant Aquin 2210 et Aiqin 2772. La forme Acquin ne se rencontre pas dans le texte ; elle se trouve dans le Cy ensuit qui est relativement moderne ; elle est très-fréquente dans les copies.

Le même nom figure dans Aliscans, comme nous l’avons vu ; il est toujours écrit Aquin. Les variantes sont Aiquin et Aqin. Cf. Aliscans, pub. par M. Guessard (Anc. Poëtes.) V. 4224, etc., et notes et variantes, p. 305.

Même vers. — L’orent par. Lire : l’orent pris par.

V. 81. — Mont Releys. V. N. « Morleys ».

V. 82. — Hoës, ms. homme, faute évidente. Le copiste, voyant le mot hoe, aura cru à une abréviation oubliée. Ce nom présente une singularité : jusqu’au vers 822, le copiste l’écrit Hoes ; depuis ce vers, qui se trouve dans le voisinage de l’épisode de la vieille Ahès, il prend l’orthographe Ohes.

Un commentateur malheureux a écrit en face de ce vers 82 : « Guernon de Kerahes ». Fauchet rectifie : « guernon, poil de barbe. »

V. 86. — Servan Chateillon. V. N. : « Soul y dort. »

Chateillon. Lire : Chasteillon. — Servan s. d. mauvaise lecture du scribe pour Serain.

V. 88. — Serain le fist, ms. serain la fist.

Malgré la note qui précède, le petit château, Castillio, de sire Eyon, bâti par la sirène (serain) n’était peut-être pas, dans l’esprit du poète, la tour Solidor. Il appelle d’ordinaire cette forteresse Oregle ou la tour Aquin. D’un autre côté les anciens aveux du « bourg » même de Saint-Servan mentionnent, à l’opposite d’Aleth et de Solidor, un quartier dit de la Sirène. Ce seul nom, s’il existait déjà, a pu suffire à l’esprit ingénieux que nous avons signalé pour créer ce château, son histoire et son seigneur.

V. 91. — Agot y estoit. Ce vers est juste, contre l’apparence, y estoit ne faisant que deux syllabes. Id. V. 116, etc.

V. 95. — Alexandrin.

V. 100. — Qui estoit prodom. — Vers juste, qui s’élide ou se fond dans la syllabe suivante. Nous ne croyons pas nécessaire de remplacer cet i par une apostrophe, comme on le fait souvent. Cf. H. Capet, Anc. Poëtes, p. 260 ; note sur le v. 13.

Les vers où se présente ce cas, ainsi que celui du vers 91, sont fréquents dans Aquin ; il serait inutile de les relever de nouveau.

V. 103. — N. F. : « clamaison, plainte. »

V. 104. — Veït l’en, ms. voit l’en.

V. 109. — Obéisson, lecture douteuse.

V. 110. — D’Aiquin, ms. de Aiquin.

V. 122. — Vieille note : « Gardaine où est la mare Saint Colmans. » Cette précieuse annotation, qui fixe le théâtre de la légende de Gardoine, est du XVIe siècle ; elle est due à un habitant du pays, qui a enrichi les marges du poème de bonnes notes topographiques. C’est à tort que l’histoire littéraire attribue ces notes à Fauchet. Les gloses philologiques appartenant à ce critique sont d’une écriture toute différente et facilement reconnaissable.

V. 125. — Là dedans a, lire : ha. (Cf. v. 914, etc.).

V. 127. — Maint asault ont donné à cest dongeon.

Il s’agit du donjon de Dol. Charlemagne est dans cette ville depuis le vers 53. C’est là que l’archevêque lui tient ce discours. D’ailleurs Ysoré se plaint plus loin de la destruction de sa terre, qui n’est autre que le temporel de l’archevêché.

V. 131. — Lours, ms. Louz.

V. 133. — Quidalet, ailleurs : Quidallet. Nous laissons subsister ces deux orthographes, aussi fréquentes l’une que l’autre.

V. N. : « Guidalet. » Bonne forme étymologique, représentant gwik-Aleth. Le copiste d’Aquin ne la donne pas.

Le nom de Quidalet s’employait encore dans la pratique au XVIIe siècle. Un arrêt du parlement de Bretagne du 6 may 1694 maintient les chanoines de Saint-Malo dans divers droits et en particulier : « dans la proprieté des rochers appelés les Portes, Sezambre et autres adjacens, grand et petit Bays, vers et jusques au havre du port St Père, icelui compris et jusques à l’endroit nommé la Flourie étant entre l’ancienne ville de Quidalet et le port de Jouvante, du côté de Poulet ; vers la riviere jusqu’aux rochers Bizeu, la Mercière et Pierre de Rance iceux compris, et depuis les dits lieux jusqu’au lieu de la Hoguette, les Talars et marais adjacens à se rendre au moulin de Routouan. »

V. 154. — Et y adoure, ms. et y a adoure.

V. 135. — Christ, lire : Crist.

V. 137. — Souez, faute du ms. pour suen, soen, etc. (siens), à moins de comprendre souez, suaves.

Ly dongeon, lire : li dongeon.

V. 140. — Que vous ne veistes fors le fils Justamon. Sens obscur de ce vers et de ce qui suit. Le fils de Justamon n’étant autre que le Saxon Witikind ou Guiteclin, il est peu vraisemblable qu’il se trouve mêlé aux barons bretons. S’il n’y a pas ici quelque allusion à un épisode d’autres chansons de geste que nous ne connaissons pas, il faut supposer que ce vers, dont la lecture n’offre pas de difficulté, a été altéré par le copiste. Le sens indiqué serait : Voici les princes que vous n’avez pu défendre à cause de votre guerre contre le fils de Justamon, « par quoi perdirent leurs terres ly barons. »

V. 144. — Ne fut Ripe o moy, vers alexandrin.

Nous déclinons Ripe, Ripé ; nous n’accentuons pas le cas sujet. La dernière syllabe du mot paraît cependant être toujours sonore ; elle ne s’élide jamais et figure au vers 738 au nominatif dans une rime en é. Cette observation a son importance en ce qu’elle rapproche ce nom de Ripé du Ripaus ou Rispeus d’Aye d’Avignon et de Gaydon, et peut-être quelque peu d’Erispoe. On sait que la finale de ce dernier nom se francisait tantôt en eu, tantôt en oi. D’autre part, les textes d’origine française emploient de préférence la forme Rispogius, qui semble être la traduction de Ripoi ou Ripé. (Cf. Rec. des Historiens, VII, Table.)

Id. — Salemon, ms. Salmon. Au v. 70, le nom entier sous la forme Salemon. La syllabe muette du milieu a été oubliée ici. Ainsi qu’on l’a remarqué, Salomon, dont l’o s’entendait, n’eût pas éprouvé le même accident. Cette forme savante a, comme on le sait, prévalu dans les histoires de Bretagne, tandis que les chansons de geste ne connaissent le roi légendaire du IXe siècle que sous le nom de Salemon.

V. 149. — Toute, lire : tretoute.

V. 151. — Orleans et Leion, correction du ms. de Ste-G. — ms. 2233 : Oleans et Lennion. V. 390, Orleans. — Lennion, erreur évidente, qui atteste l’origine bretonne du copiste. Il y avait peut-être Lençon pour Alençon, qui se trouve plus fréquemment que Lyon dans les énumérations de ce genre.

V. 153. — Laira, ms. lara.

V. 155. — Oreilghe. V. N. « la prison d’Alet. »

Laisse IV. — Enseigniez conseilliez baptisiez teniez esilliez vengiez bailliez rangiez, ms. enseignez conseillez baptisez teney esillez vengez baillez.

Prisiez, ms. prisez et v. 186 prisiez. — Tous ces mots, ayant, suivant l’expression de M. G. Paris, droit à la diphthongue ié, nous avons cru pouvoir réparer l’omission du copiste, en la signalant toutefois. Les autres mots en rime portent la finale iez. Cf. Alexis, p. 78, et stes — Romania 1875, art. de M. G. Paris, p. 122 et p. 506. Nous n’étendrons pas cette correction aussi loin que la logique l’exigerait. Nous laisserons subsister dans les rimes en é les mots comme pitié, malvestié, qui sont des fautes non moins évidentes, pour pité, malvesté.

V. 162. — Omission d’une virgule après le mot moy.

V. 164. — S’estut, ms. c’estut, le copiste emploie presque constamment e pour s pour le pronom démonstratif.

V. 167. — Se il vous plest bien serez, ms. sil vous plest. Le rétablissement de l’e élidé rend le vers juste. Une grande partie des vers faux que renferme le ms. provient de ces élisions abusives. Cette faute accuse chez le scribe l’ignorance de la mesure, mais elle ne nuit point au texte, car elle est d’une correction certaine. Ce vers et les deux suivants ont été choisis comme spécimens de la mauvaise exécution du manuscrit. Si mauvais qu’il soit, on l’a cependant un peu trop maltraité ; on lui a même prêté quelques fautes. Ainsi ces deux vers ne portent ni : bien serez, ni : les a envoyez. (Cf. Ep. Fr., ii, 295, notes.)

V. 168. — Mesage, ms. mesagier, cf. V. 324, v. 327, etc.

V. 169. — Que il soit, ms. qu’il soit.

V. 170. — Alexandrin.

V. 173. — Ms. et de parler est courtays d’enseigner.

V. 176. — Assalliez, lire : asalliez.

V. 177. — Vers faux. Lire ; qui tient [moult] grant, etc.

V. 184. — Seront, lire : serons.

V. 187. — Fut à Ripé, ms. fut bien à Ripé. Vers faux.

V. 188. — Apareilliez, ms. aparliez.

V. 189. — Heaulmez, pour la quantité de ce mot, cf. Brun de la Montaigne, pub. par M. P. Meyer, glossaire, vo, et Hugues Capet, Anc. Poëtes, notes p. 256.

V. 190. — Çaignent, ms. saignent, orth. du ms. déjà signalée v. 164.

V. 204. — Palys, ms. paleys.

V. 206. — Cheres, leçon du ms., corriger cleres. — Même vers. — A pilliers [et] à virs. Sens : à piliers et à escaliers tournants, ms. à pilliers à virs. (Vers faux.)

V. 210. — C’est devers Bise — nous écrivons Bise par une grande lettre parce qu’il ne s’agit pas ici du nord, mais du rocher de Bise ou Bizeux, qui est justement au midi d’Aleth. Ce rocher c’est ainsi appelé à cause de sa couleur ou à cause de sa position au nord quand on descend la Rance. Le nord de la presqu’île de la Cité, qui était Quidalet, fait face à la pleine mer et n’offre qu’un promontoire abrupt. Le côté où était la porte, celui par où la péninsule rejoint le continent, est au midi et regarde Biseux.

Id. — Ce conte ly escris, ms. ce conte ly oreys.

Cette correction est de M. P. Paris (Hre littre xxii-405) ; nous l’adoptons, n’en pouvant trouver une meilleure. Au lieu de ce centon, l’hémistiche altéré nous paraît avoir dû plutôt exprimer la position de la porte par rapport au rivage (orée ou oréys), « devers Bise, ce contre l’oréys ». Tel serait à peu près le sens que malheureusement la lecture n’autorise pas. — D’un autre côté, l’auteur d’Aquin ne disant point ailleurs avoir lu dans un escris ce qui se rapporte à la description d’Aleth, il est peut-être imprudent de le lui faire dire. N’est-il pas possible, en effet, que cet auteur nous ait décrit de visu une partie des fortifications d’Aleth subsistant encore de son temps ? Ce serait probable si l’on admettait le récit des historiens locaux, qui prétendent que la ruine de cette ville n’a été achevée qu’en 1255. À cette époque seulement, elle aurait été démantelée définitivement dans le but de réprimer un seigneur du pays appelé Guillaume du Mottay, qui avait usurpé les droits de l’église Saint-Pierre, — sans doute en se fortifiant dans l’enceinte de la cité. Nous n’avons pas à entrer dans la discussion de ce récit, auquel manquent les preuves écrites. On le trouve pour la première fois, à notre connaissance, dans l’Antiquité de la ville d’Aleth ou Quidalet, par Thomas de Quercy (Saint-Malo, 1628, in-12). Ce chanoine nous indique comme source un livre manuscrit des Augustins d’Angers, qu’il ne paraît point avoir vu lui-même et que nul autre n’a vu depuis. (Cf. A. Le Grand, Edn. M. de Kerdanet. Vie de saint Jean de la Grille, notes.)

V. 221. — Sys, lire : seys.

V. 224. — Pense, ms. pence.

V. 225. — Dessus, lire : desus.

V. 230. — Acquin, lire : Aiquin.

V. 234. — Charte, lire : chartre.

V. 238. — Guiestoit es estays.

Ms. ung riche homs qui y estoit est estays.

V. 239. — Fervestis, ms. fervestus.

V. 245. — Poivre, lire : poyvre.

V. 250. — Arabe, ms. arable.

V. 251. — Vers faux. En ceul poncel. — Littéralement : Sur cette estrade il y a un fauteuil, etc. Mais comme on n’a point encore parlé d’estrade, cette interprétation supposerait l’omission d’un vers. Poncel est ici, croyons-nous, une mauvaise lecture d’un mot provenant de porticus ou de ses diminutifs. Ce sens convient d’ailleurs à la description d’un édifice à colonnes.

Faulxtuel N. F. « je crois que fauxdestuel en vient. » — Fauxdestuel est au contraire la forme la plus ancienne, le copiste a estropié le mot. Ce vers et le v. 257 où il se rencontre sont également faux. (Cf. Dre Littré.)

V. 254. — Alexandrin.

V. 256. — N. F. « Niez, nuit — dis comme jour. »

V. 257. — Vers faux.

V. 259. — Empereris, ms. emperis. Le copiste, au préjudice de la mesure, écrit régulièrement emperis, en oubliant sans doute l’abréviation d’er.

V. 266. — Alexandrin.

V. 271. — Sus, ms. surs.

V. 272. — Qu’en Quidallet, ms. que en Quidallet.

V. 273. — Le ms. porte :

Juques au palays amont ont forment gauchis.

V. 274. — Fettis, ms. fellis. Au lieu de faitis (beau, bien fait), on peut, d’après l’orth. du ms., comprendre, sans correction foillis, feuillé.

V. 276. — Assis, lire : as[s]is, plus loin v. 281 assis.

V. 291. — Ceux, lire : ceulx.

V. 262. — Alexandrin, ou plutôt vers altéré — seon, trace du dialecte normand dans le remaniement de la chanson.

V. 301. — Luy acier — habitude du copiste de donner à ly, article, employé au singulier ou au pluriel, la forme luy. Nous avons cru devoir la conserver comme un des traits caractéristiques du ms. M. Grœber a relevé cette forme dans la Destruction de Rome et l’a rangée parmi les anglicismes de ce texte. (Rom. 1873, p. 2, et corrections. V. 412, 568, 581, etc.)

V. 313. — Bliaut, ms. blant.

V. 318. — Tous, lire : touz.

V. 319. — Large, ms. loeyre, correction par analogie du vers 263.

V. 320. — Luy roy, ms. luy roys.

V. 326. — S’ils estoint occis (vers faux), lire : se ils estoint.

V. 330. — Mesaiges, lire : mesages.

V. 331. — Les a à raison, ms. cela a raison.

V. 334. — Poestis, ms. potis.

V. 338. — La Mé — il faudrait corriger La Mée, nom ordinaire de cette contrée, située entre la Loire et la Vilaine in Mediâ. On sait que cette appellation subsiste encore dans la composition du nom de la commune d’Ercé-en-Lamée. Le comitatus Mediæ a eu son importance historique, surtout au XIIe siècle. Cette région est souvent citée dans le roman de Rou ; quoique, soit dit en passant, le dernier éditeur de cet ouvrage ne paraisse pas l’y avoir reconnue. (Cf. Rou von Dr. H. Andresen, I Theil, p. 24, v. 381, 428, etc. — D. Morice, Pr., I, col. 130).

V. 342. — Qu’à mes sermens.

Ms. Quant à moy sermens ne fust le congé prins.

V. 345. — Me oirez, ms. or me oirez.

V. 347. — Es, ms. eys.

V. 350. — Alexandrin provenant de la substitution de Charlemaine à Charles. Plusieurs autres vers offrent cette particularité, les syllabes muettes en rendent la mesure douteuse.

V. 351. — Poestis, ms. potis. Ce mot, ainsi que plusieurs autres qui sont familiers à toutes les chansons, sont constamment estropiés dans Aquin.

V. 352. — Suyrs N. F. « seur, certain. »

V. 355. — Compaigne, ms. compaignie.

Même vers. Fervestis, ms. forsvestis.

V. 358. — Assaillis, lire : asaillis.

V. 360. — N. F. « breff, comme lettre. »

V. 363. — Lire : puys si fist[il] ung ris, ms., si fist ung.

V. 371. — N’ert, ms. n’est.

V. 380. — [Quar n]’abvoit, le ms. porte :

Gardé avoit non de France icel pays.

V. 385. — Que g’ayme, ms. que ge ayme. Nous élidons afin de rendre la mesure du vers plus apparente. Mais les vers de ce genre, si nombreux dans ce poème, ne sont pas faux.

V. 386. — Ja en sa vie n’en sera mès, ms. ja n’en sera jamais, répétition abusive de ja, qui rend le vers faux.

V. 389. — Verra, lire : ver[r]a.

V. 390. — Orliens, ms. Orleens.

V. 392. — Empereris, ms. emperis.

V. 399. — N. F. « Norreins, comme Norrois. »

V. 400. — Baudoin, ms. et Baudoin (Alex.).

V. 410. — Engrade V. N. « lieu pour voir loin. »

V. 412. — Fervestis, ms. fort vestis.

V. 418. — Remaindras N. F. « tu demourras. »

V. 422. — Ores lairoy de, ms. or est ly roy de.

V. N. « maleïs, mauldict. »

V. 436. — Sens, lire : sen.

V. 438. — Anemis, ms. annemis.

V. 441. — Pris, lire : prins.

V. 443. — Beneys, ms. benays.

V. 446. — Damne, lire : Damme. Charles, ms. Charlemaine. — Alexandrin.

V. 450. — Eussent, lire : eus[s]ent.

V. 455. — Poignant, ms. poignent.

V. 457. — Le vers est faux, escuer faisant trois syllabes, et Baudoins également. La finale onis est une erreur du copiste, ins suffisant à l’assonance et même à la rime jusqu’à la fin du XIIIe S. Cf. v. 448, etc.

V. 463. — Conseiller, ms. conseillé. V. v. 1020.

V. 467. — L’aubert, ms. le haubert. — La présence d’une h aspirée et la nécessité d’élider l’article ont rendu cette correction usuelle. On trouve d’ailleurs, dans la chanson : l’aubert, v. 701, etc.

V. 473. — O gonfanon treslis. — Mauvaise orth. pour au. Cf. Burguy, I, p. 51.

V. 474. — L’escu presse hors, etc.

Ms. l’escu lui presse hor le haubert a desconfis.

V. 492. — Vifs, lire : vis.

V. 499. — [Dommager], ms. desur miger. La lecture de ces mots nous échappe. Les différentes combinaisons qu’on peut faire subir aux lettres et à l’abréviation qui font la difficulté ne nous ont fourni aucune expression que le sens et la mesure puissent accepter. Le sens demanderait un verbe ayant la signification de sorvaincre, conquérir.

V. 501. — Accomplis, lire : acomplis.

V. 503-4. — Le rhythme gagneroit à la correction : que en ma chartre, que en Oreigle.

V. 505. — Arabis. V. N. « Il l’a devant appelé Norois. »

V. 512. — Regne, lire : raigne.

V. 514. — Venis, ms. veneys.

V. 517. — Vers incomplet. Nous figurons par [...] la place des mots omis. Quand il n’y a pas dans le ms. de lacune apparente et que les mots à restituer entre [ ] sont trop douteux.

V. 518. — Et pour tes armes quar tues tes anemis.

Ms. et portez armes quar tu es transmis.

— Un de ces vers dont la bonne leçon est toujours à trouver.

V. 521. — Accomplis, lire : acomplis.

V. 524. — Gresle. N. F. « C’est un cornet d’airain. »

V. 527. — Çaignent, ms. saignent.

V. 528. — Ms. lors espées prannent, corriger : lors espiés prannent. Confusion entre ce vers et le vers précédent.

Prannent, le copiste a passé ce mot dans ce vers après l’avoir logé indûment à l’autre ligne.

V. 530. — Fervestis, ms. fait vestis.

V. 531. — Gens de Nort pays. N. F. « Je crois que par ceux qu’il appelle Norois, il entend des Norvégiens et Normands de Danemark. »

V. 538. — Sounant, ms. soupvent.

V. 539. — Estourmie. N. F. « dont vient estour. » Il va sans dire que ce n’est qu’à titre de curiosité que nous reproduisons ces étymologies du XVIe siècle.

V. 542. — Resplent, ms. resplendit, qui rend ce vers faux. Usage du mot resplent dans la chanson, v. 1206 et autres.

V. 349. — Angarde. V. N. « Avant garde. » N. F. « Devant il en fait une eschauguete. » V. v. 410.

V. 550. — Charles, lire : Charlemaine. (Alex.)

V. 554. — Le ms. porte :

Juques à ung tertre mont mayne la compaignie.

V. 556. — Pute. N. F. « vilaine. »

V. 561. — Feriz. Cette finale des infinitifs représente une prononciation du temps du copiste. Nombreux exemples dans cette chanson.

V, 562. — Requeillie. N. F. « recoeuiillie. »

V. 565. — Celui, lire : celuy.

V. 566. — Ce vers doit être rétabli dans le texte :

A nostre gent a dit certenement ainxy.

V. 567. — Seignours, ms. seignour. — Qui ne menty, lire : qui onc ne. Cf. v. 574.

V. 569. — Sur, ms. surs. — Suppléer à l’omission d’un guillemet après le mot : Sarrazins.

V. 578. — Bailly, ms. baly.

V. 586. — D’Aiquin, ms. de Aiquin.

V. 590. — Ne saiez efray, ms. ne saiez point efray.

V. 593. — Du, ms. deu.

V. 594. — Deseisy, ms. deseissé.

V. 595. — Dist Charles, lire : dist Charlemaine.

V. 597. — Et fervesty, ms. et de fer vesty. Vers faux.

V. 603. — Renge le à moy ge auray de luy mercy.

V. 606. — [ainz] sera, ms. avant sera. Vers faux.

V. 607. — Seré mort ou affebly. Vers sans césure.

V. 608. — Ert, ms. est.

V. 611. — Au Roy, ms. au roys.

V. 616. — Mande, ms. mende. Moi, lire : moy.

V. 619. — Verté, ms. verité.

V. 622. — Le fort roys. Corr. l[y] fort roys.

V. 623. — Au roy, ms. au roys.

V. 624. — Ms. ja Mahommet par moy ne sera degreppy, corrigé par inadvertance en rapprochant le vers 608. Ce n’est pas un vers faux, mais un alexandrin.

V. 625. — De moy sera servy, ms. de moy ne sera servy.

V. 636. — Vers faux, que la suppression de et rendrait juste.

V. 637. — Alexandrin.

V. 639. — Ne ja pour vous. — Après ce vers le copiste a interverti l’ordre des suivants. Le ms. porte :

Ne ja pour vous n’en sera destourné,
Ne ne s’en tournera avant sera avespré,
Troys jours playniers, etc.

V. 640. — Trois, lire : troys.

V. 642. — Alexandrin et même plus ; lire : avant [soit] avespré. V. ci-dessus, v. 639.

V. 647. — Conré, ms. congé. Cf. v. 652.

V. 650. — Benéir, ms. le veir.

V. 655. — Cheval et braire, lire : cheval [et] braire,

V. 670. — Assaillir, lire : asaillir.

V. 696. — [Aquin] menace, ms. Charles menace.

Le sens paraît nécessiter cette correction, on remarquera que Charles n’en reste pas moins sujet de la phrase suivante. Le copiste a probablement omis un vers dont le sens était : Charles l’entend et irrité « brandist s’espée, etc. »

V. 699. — Veit sey, ms. veit scey.

V. 702. — Les vers qui suivent sont ainsi disposés dans le ms. par une interversion évidente.

Mort le tribuche davant luy en la plaingne
Ung bon cheval conquist Charlemaine
Sire estoit de Cordes une terre laintaigne
Yceul cheval si avoit non Corengne.

V. N. « Cordes — Corduba. »

V. 708. — Nouvelle interversion. Voici l’ordre des vers dans le ms. :

Vous soupviengne ou fut grant la bergaingne
Et aussi fut de Olivier luy chadoine
Contre Rolend qui fut mort en Espaigne
Humes etc.

Le ms. de Sainte-Geneviève reproduit ici, comme plus haut, le ms. 2233.

Au lieu de contre, on pourrait corriger : conte (comitis).

V. 712. — A crié, lire : a escrié. (Alex.)

V. 723. — Ce vers n’est pas faux, le final de espée, pouvant compter dans la mesure.

V. 724. — Atteint, lire : ataint.

V. 726. — Baille, lire : balle.

V. 732. — Plainier, ms. plainer

V. 733. — Tout tentissoit, ms. tout en tentissoit.

V. 739. — N. F. « quens, c’est comte. »

Id. — La mirable, ms. la myable.

V. 741. — Conayn, ms. Coyain, Cf. v. 64 — N. F. « Sené, c’est sage. »

V. 750. — Merïen, ms. Meneen. Cf. v. 66 et v. 2171.

V. 751. — Agot, V. N. « L’isle Agot près St Briac. »

V. 755. — Hamon, ms. Hamoiz, il y avait peut-être dans l’original Hames, cas sujet de Hamon.

V. 757. — Carh[a]hes, ms. Charhes. Cette dernière orthographe est plus familière au copiste. Il introduit sans se préoccuper de la mesure du vers qu’elle prive régulièrement d’un pied. La prononciation de ce nom en breton ne paraît pas lui être familière.

V. 758. — Nynet. V. N. « Nyn, seigneur de Chasteauserein en Ploeuc-nou. » Malgré la précision de cette note, il est difficile de savoir à quelle localité il est fait allusion. Châteaulin paraît, d’après le cart. de Landevennec, s’être appelé au XIIe siècle Chastel Nyn.

De ce vers au v. 766 le scribe ajoute des z à tous les mots indistinctement.

V. 761. — Par, ms. part.

V. 763. — N. F. « alosé, vient de los, louange. »

V. 768. — Donnoit, ms. donnent.

V. 772. — Fleuve desrivé, N. F. « C’est-à-dire qui n’a point de rive, comme torrent. » Nous comprenons : détourné de son cours pour entourer la ville.

V. 773. — Bidan. On peut lire : Bidan. L’auteur des notes topographiques a lu Vidan, il ajoute par quelque confusion avec la Vilaine, Vicenonia : « Vidan, c’est Vitimonia de Grégoire de Tours. » Cf. v. 122 et 2419.

Ms., Bidan a non celle en ceul et egué.

Ce vers nous est parvenu très-mutilé. Nous le corrigeons en le rapprochant du vers 1410.

Le Bidon existe encore, quoiqu’il soit loin d’être un fleuve ou une « esve de grant fierté », comme on l’appelle plus loin au vers 2419. C’est une petite rivière, plutôt artificielle que naturelle, qui sert à l’écoulement des marais de Dol. On lui donne aujourd’hui le nom de Bief-Jean dans la partie qui s’étend entre Lillemer et le pont de Blanc-Essai, où elle se jette dans la baie de Cancale. Plus haut elle a conservé son nom de Bidon qui est très ancien. Dans une enquête de 1181 sur les droits de l’archevêque de Dol, un témoin dépose : « quod tota terra… a Dolo usque ad Bidon est de dominico archiepiscopi. » (D. Morice, Pr. I, col. 684.) Nous citerons encore ce passage d’un accord de 1240 : « Les hayes gardables sont celles de Pontgeroard jusqu’au veil gué de Bydon. » — L’importance de ce cours d’eau a dû varier avec l’état même des marais. La mare Saint-Coulman, où Gardoine aurait été engloutie, s’est éloignée du Bidon, en se rétrécissant. Les terres noires cultivées qui l’en séparent actuellement étaient au XIIe s. des marécages. Ces détails ont pour but de faire saisir l’exactitude de la mise en scène d’Aquin. (Cf. pour la géog. des mar. de Dol au M. A. Essais de géographie féodale, de M. A. de la Borderie. — Régaire de Dol. — Soc. Arch. d’Ille-et-Vilaine, 1862, p. 152 et stes, et p. 204.)

V. 785. — L’auteur semble par un jeu de mots établir quelque rapport entre le nom de Doreit et le donjon d’Oreigle — peut-être le scribe a-t-il confondu Oreigle avec le nom voisin de Dorlet, château dépendant de Gardoine et appartenant à Doreit.

V. 788. — Alexandrin. Quar il, ms. quil.

V. 801. — Alexandrin. L’emploi du futur ferai donne à la phrase une tournure plus polie. Cf. Burguy, II, 234.

V. 804. — Compaigne, ms. compaignie.

V. 808. — Payen, ms. paayen.

V. 809. — A ung poignent, ms. a ungs.

V. 811. — Hoës, ms. Hois.

V. 812. — Ms. desus la bouche lui fiert esree.

V. 817. — N’escu, ms. ne escu.

V. 822. — Que il, ms. qu’il.

V. 824. — Feure N. F. « pour fourreau. » Aceré, ms. aseré. — Vers faux.

V. 825. — Sevré, ms. servé.

V. 832. — Et ce Ohès s’est, ms. et se Ohès c’est.

V. 835. — S’ung soul, ms. si ung soult.

V. 838. — Soucié, lire : soucïé, ce mot faisant trois pieds et y a un seul.

V. 843. — L’en, lire : lors en a, (alexandrin.)

V. 851. — Alexandrin.

V. 853. — Que il, ms. qu’il.

V. 861. — [...] L’addition de A semble indiquée.

V. 866. — Alexandrin.

Ms. Quar le pays y estoit de bouays tout planté.

V. 867. — Quarahes, lire : Quar[a]hes.

Id. — Verté, ms. verité.

V. 875. — Merlle, orth. bizarre qui porte les traces de la forme normande melle, (Merula).

V. 876. — Alexandrin.

V. 894. — Ciclaton, ms. Orclaton.

V. 895. — Fait, ms. faist.

V. 902. — V. alexandrin.

V. 906. — Pylé, faute du copiste, pour pelé.

V. 919. — Soupvent, lire soupvant.

V. 920. — Vers faux.

V. 922. — Moult se en sont, ms. moult s’en sont.

V. 923 — Ce semble de verté, ms. ce me semble de verité,

V. 926. — Qui en — compte pour une syllabe.

V. 927. — L[y] fort roys, ms. le fort roys.

V. 932. — En la grant [chartre], ms. En la quart. Cf. 2303, etc. Le mot [chartre] manque. Le vers n’est pas faux, l’article le s’appuyant sur la syllabe précédente.

V. 933. — Adourer, ms. adourez.

V. 934. — Jupin, ms. Lupin.

V. 935. — Regnaier, ms. regnaiez.

V. 936. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 949. — L’aubert, ms. le haubert.

V. 959. — Commença, ms. commensa.

V. 962. — S’est, ms. c’est. Même correction, v. 972 et 1017.

V. 970. — Y a, ms. il y a.

V. 971. — Que il, ms. qu’il.

V. 973. — Empe[re]ris. Nous ne répéterons pas dans le texte lui-même la parenthèse carrée. Cf. note du v. 259.

V. 979. — Que ilz, ms. qu’ilz.

V. 984. — Un mot oublié en fin de vers, probablement dessartir (mettre en pièces). Telle est du moins la fin habituelle de ce centon dans Aliscans, v. 52, etc.

Cet infinitif assonnait en is comme au vers précédent partir (fendre). L’auteur de la mise en rime s’est borné à modifier la finale en supposant le part. passé partis. Ce procédé ne pouvant suffire au vers qui suit, à cause de derompre, il s’est arrêté devant la difficulté et nous a laissé un vers incomplet.

V. 989. — En cieul estor, ms. et en cieul estor.

V. 996. — Dont ge estoie, ms. dont g’estoie.

V. 1007. — En chiet [du] bon destrier, ms. chiet en bon destrier.

V. 1014. — Elys, ms. eleys.

V. 1015-16. — Le copiste a peut-être passé un vers.

V. 1026. — S’escrie, ms. se escrie.

V. 1029. — Le champ [guerpis], ms. le champ occis, il y avait peut-être : issis.

V. 1032. — Qu’en, ms. que en.

V. 1050. — Ester, ms. estez.

V. 1062. — Décerné, ms. deserné.

V. 1073. — Hélas, dist il, ms. helas ce dist-il.

V. 1081. — N’amera, ms. ne amera.

V. 1082. — Grant. Nous comprenons ce mot en supposant une contraction du mot, greant, (creant, croyance, foi.) Cf. Diez, II, 267, vo creanter.

V. 1090. — Peiles. Le ms. donne constamment perles. Il confond par ailleurs facilement l’i et l’r.

Ciclatons. — Autre note de Fauchet : « C’est un vêtement, comme lui dit, possible de ciclas, habillement rond dont parle Juvénal. »

V. 1091. — Don y a à planté, ms. d’or y aill a plante.

V. 1094. — Le roy, ms. le roys.

V, 1103. — Alexandrin.

V. 1118. — Humilté, ms. humilité.

V. 1125. — L’ovre Dé, c. à. d. l’œuvre de Dieu. — La correction : l’ordre Dé, semble indiquée.

V. 1128. — Targé, nous comprenons : mis à couvert. Il faudrait s. d. corriger, trayé ou tréé, syn. de tréu (logé dans un tref).

V. 1137. — Ouvré, ms. ourvé.

V. 1139. — Çandal, ms. sandal.

V. 1149. — Dedans une ysle, V. N. « Où est maintenant S. Malo de l’ysle. »

V. 1150. — Abit, V. N. « des chanoines de St. Augustin. » L’auteur de cette note veut dire que saint Malo vécut dans le monastère qui fut plus tard aux chanoines de St. Augustin. V. vers 2614.

V. 1151. — Il est difficile de savoir si cette ligne est un décasyllabe faux ou un alexandrin de 11 p. seulement. Dans ce dernier cas corr : [et] en grant humilté.

V. 1154. — Ung an avant, ms. ung an avint.

V. 1159. — L[e] prodom[me], ms. ly prodom. Exemple de l’oubli des lois de la langue. Nous corrigeons uniquement pour la clarté du sens.

V. 1163. — Proprieté, 3 syllabes, subst., fait sur l’adjectif proprius et non sur proprietas.

V. 1166. — Aumosne, ms. ausmone.

V. 1173. — A Charlemene, ms. à Charlezmene.

V. 1177. — Fut cil lieu avoué, ms. fut cil lieu bien avoué.

V. 1182. — Bise. Confirmation de ce que nous avons dit au v. 210. Ysoré se loge par devers Bise, c’est-à-dire du côté de la Rance ; à la différence de Charlemagne, qui campe dans les terres à Château-Malo.

Il faut, pour comprendre ce passage, le rapprocher des vers 1373 à 1410 qui établissent incontestablement que l’auteur a entendu placer le campement de l’archevêque et des Bretons sur la Rance et à proximité de la mer. Il en résulte que l’expression devers soleil levé, c’est-à-dire à l’est, ne peut s’entendre que de l’orientation des tentes d’Ysoré et non de leur situation par rapport au camp particulier de Charlemagne.

Nous trouvons sur la Rance, à 3 kil. de Château-Malo, un Moutier Nostre-Dame dont la position concorde visiblement avec ce récit. Il était situé sur un rocher, aujourd’hui île, placé un peu en avant de Saint-Suliac, sur la limite des sables qui commencent la grande anse marécageuse de la Coaille. C’était, nous dit l’abbé Manet, « un prieuré simple, qui fut successivement occupé par des Hermites de Saint-Augustin, par des Récollets et par des Carmes du Guildo ; ce roc était autrefois uni au continent et contient par sa base environ 4 journaux. » Le rucel qui court vers la Cité est probablement ce cours d’eau qui, des anciens marais de la Goutte, vient à travers les grèves se joindre à la Rance dans le voisinage de l’île Notre-Dame ; il est difficile d’admettre qu’au XIIe siècle le nom de rucel ait pu être donné à la Rance elle-même.

V. 1189. — S’est, ms. c’est. Même corr. v. 1208.

V. 1194. — Guyne[mant], ms. Guynepyart. Cf. v. 1227, 1235, etc.

V. 1195. — Vers incomplet.

V. 1197. — Dois, lire : doiz.

V. 1201. — L’aubert, ms. le haubert.

V. 1202. — Çainte, ms. sainte.

V. 1210. — A la fontaine s’en va vers la cité.

Le trouvère ne peut parler de la fontaine de Saint-Servan, à moins d’une inadvertance singulière, puisque cette fontaine n’est pas encore découverte (v. 2074-88). L’auteur semble plutôt avoir pensé à quelqu’une des sources situées au bord de la mer, en vue du château de Dinard. Par exemple à celle dite du Prieuré. On s’explique mieux ainsi que les représailles de la mort de Guinemant s’exercent sur le château de Dinard.

V. 1216. — Juqu’aux Franczoys, lire : juqu’au Franczoys. Sens : jusqu’à Guynemant. — Id. ne s’estoit, ms. ne se estoit.

V. 1222. — Isnel[l]ment. Ce mot est un de ceux que le copiste altère le plus souvent aux dépens de la justesse du vers ; quand il l’écrit tout au long, il emploie régulièrement l’orth. ci-dessus. Nous nous bornerons à mentionner ici cette addition, sans multiplier indéfiniment les parenthèses du texte.

V. 1226. — Ung [men]estrier, ms. ung estrier. Meilleure leçon : ung escuer.

V. 1227. — S’estoit, ms. c’estoit. — Même corr. v. 1231.

V. 1229. — Vers faux ; corr. : [et] mort et afolé.

V. 1230. — En a a pouay, lire : en a [à] pouay.

V. 1235. — Guynemant, ms. Guymant.

V. 1237. — Fusent, plus loin, 1303, eusent, etc., pour fussent, eussent, cf. Burguy, I, p. 248, note 1.

V. 1260. — Monté [crouez], ms. montencé.

V. 1266. — Abvez vous moy, ms. abvez vous à moy.

V. 1268. — Mult, lire : moult.

V. 1269. — Eisez ça hors. ms. eisez sa hors.

V. 1270. — Alexandrin. — abv[on] ms. abvoint.

V. 1282. — Ms. dient vous estes touz déceu. — Vers incomplet.

V. 1289. — [Cil] se deffendent, ms. si se deffendent.

V. 1291. — Toucher, ms. touchez.

V. 1298. — Flour[ion], ms. Flour. Vers faux. Cf. v. 118.

V. 1303. — Eusent Bretons [de] part. Supprimer [de] Lire : éusent Bretons part.

V. 1305. — Lancent, ms. lencent.

V. 1307. — Grand, lire : grant.

V. 1308. — Qu’en Quidallet, ms. que en.

V. 1316. — N’est forcenné, ms. n’en est.

V. 1324 — Seignour, il y avait peut-être : greignour.

V. 1339. — La mer retrait et vait à son chevé.

On pourrait corriger chené, autre forme du mot chané (chenal). Cette dernière est la seule que fournisse le ms. Cf. 1391, 2676, etc. Chevé donne le sens : la mer se retire et arrive au terme de son reflux, c’est l’instant du bas de l’eau.

V. 1340. — Alexandrin.

De ce vers et des suivants on peut conclure qu’au XIIe s. il était déjà impossible, même à la marée basse, de traverser la Rance entre la Cité et Dinard, et ensuite que le mascaret avait dans cet endroit une extrême violence.

V. 1343. — Plus, ms. puls.

V. 1344. — Alexandrin.

V. 1346. — Ars de cords. Il n’est peut-être pas inutile de signaler cette orthographe, le sens de ce mot ayant été dernièrement discuté. M. Quicherat le traduit : arc de corne. Il se rencontre dans Joinville (591) : « li apporterent ars de cor » où M. de Wailly l’interprète, après un examen attentif : arc de bois de cornouiller. Le ms. 2333 est malheureusement trop peu sûr pour permettre seul d’introduire une nouvelle étymologie. Cf. Joinville, Ecl. IV, des armes offensives, p. 471. V. Littré, vo Arc.

V. 1347. — Au bas murs, lire : au bas mur.

V. 1349. — Se estoint devallé, ms. c’estoint devillé.

V. 1350. — Deux pieds manquent. Sour, lire : sous, ms. sours.

V. 1365. — Juqu’au tiers, ms. jugues au.

V. 1367. — Ly roys, ms. le roys.

V. 1374. — S’est, ms. c’est.

V. 1378. — Peiles, ms. perles.

V. 1382. — Cerff, ms. serff.

V. 1384. — Et boguerastre, N. F. : « Ce sont breuvages. »

V. 1391. — La mer retrait et vaït en son chané. Sens : La mer se retire et se dirige vers son lit ; c’est-à-dire commence à baisser. Mais le mouvement du jusant est si rapide qu’il laisse à sec la flotte des païens.

V. 1395. — Rivé, ms. rové.

V. 1403. — Les [barges] prennent, ms. les brancs ; poesté, ms. posté.

V. 1408. — Biseul. V. N. « Biseul près Solidor. »

V. 1413. — Ariché. N. F. « pour : enrichi. »

V. 1417. — Que il en a, ms. quil.

V. 1421. — Alexandrin.

Folio 26. — On lit au haut de ce folio : Narratio Cesembrii. (Écr. XVIe siècle). Le récit de la bataille de Césembre était regardé, à cette époque, comme le morceau capital de la chanson ; on appelait celle-ci le poème de Césembre. Les érudits s’évertuaient à trouver un rapport entre le nom de l’île et les faits relatés dans Aquin.

« Aiunt antiqui patres quod cum Carolus magnus insularem antiquam Civitatem obsideret, infidelesque ejus habitatores debellaret, occisa fuerunt ab ipsis ad duo christianorum millia et ab eo nomen loco impositum Cœssembria quod sonat membra sicca. » (De origine Seraphicae Religionis Fr. Gonzaga Romæ, 1587 ; in-fo ; chap. de Minoritico conventu Cœsembriensi, p. 891). Cette île reçut son nom « a cœsis membris », ajoute Th. de Quercy dans l’ouvrage déjà signalé.

V. 1434 — Cigle, lire : sigle

V. 1435. — S’il, ms. cil.

V. 1439. — Le ms. donne ce vers, qui n’offre pas de difficulté matérielle, mais qui est très-obscur :

Et Charlez secours luy vient en cest regné.

Nous croyons à un sens spécial ; le scribe, induit en en erreur par la ressemblance des noms, a pris Châles pour Charles. Châles est pour nous le même que ce Châliart qui navigue sur la Rance, au vers 1309, dans une rime en art. Son nom a pu être emprunté à la grande grève de Châles, dont le nom est très-ancien et subsiste encore, par le procédé qui a donné naissance à Agot, seigneur de l’île de ce nom. La digue de réduction du bassin à flot de de Saint-Malo a fait disparaître cette grève, qui s’étendait du côté de Saint-Servan.

(Cf. Carte cadastrale de M. Lesné, 1845.)

V. 1441. — Contreval le gué. Cf. v. 1729 et 1733.

V. 1446. — Et nous mainron, ms. nous y mainron.

V. 1450. — G[uié], ms. grevé.

V. 1459. — V. N. « noter qu’on passait à Césambre à pied et à cheval. »

Ce détail a plusieurs fois attiré l’attention. On y a vu un témoignage historique du changement de cette côte. Dans le récit de notre auteur le bras de mer qui sépare Césembre du continent n’est, au moment de la marée basse, qu’un simple courant guéable ; il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Était-ce un fait contemporain de l’auteur, une tradition recueillie par lui, ou une pure fiction ? La chanson elle-même ne nous permet pas de le savoir. L’examen des lieux prouve qu’en tous cas le trouvère a su mettre dans son récit une certaine vraisemblance. Peu s’en faut qu’il ne soit possible, même de nos jours, d’arriver, dans les marées d’équinoxe, de la côte de Dinard au chenal de la Grande-Porte, qui seul sépare alors des grèves de Césembre.

On peut consulter sur ce point, qui touche au problème des « prairies de Césembre » : De l’état ancien et actuel de la baie du Mont Saint-Michel, etc., par l’abbé Manet, 1829, in-8o, Saint-Malo ; et surtout : Registre des comptes de la seigneurie commune de la V. de S.-Malo, 1486, fo 18. (Arch. d’Ille-et-Vil.) et les cartes hydrographiques de Beautemps-Baupré.

V. 1463. — Trefs, ms. tref.

V. 1464. — Alexandrin.

V. 1469. — [Garde] amont, ms. : grande amont — vers la nostre cité. L’auteur parle évidemment.

V. 1472. — Luisent, ms. luissent.

V. 1473. — [Diex] ce dist, etc.

Ms. Ceulx ce dist Nesmes roy de majesté.

V. 1474. — Ça, ms. sa. Confusion ordinaire de l’s et du c. Cf. cependant Romania, 1877, p. 134, art. de M. Ch. Joret.

V. 1478. — [enxin], ms. Aiquin.

V. 1486. — Av[e]ient, ms. aviennent.

V. 1488. — Et graventé, ms. es graventé.

V. 1490. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 1493. — Adjourné, ms. adourné.

V. 1504. — Pour m’y guietter, ms. Pour me y guiettez.

V. 1507. — Yce m’a l’en conpté. On pourrait corriger : yce mal [ont] conpté.

V. 1511. — Par lour roy, ms. par lour roys.

V. 1512. — Soit = scit ; au v. suivant, soit = sit.

V. 1518. — Vers faux. Corr. : Ha[a] ! Dieu vroy, etc.

V. 1520. — Malfé, N. F. « pour diables. »

V. 1531. — Sur, ms. surs. — Chapplé, lire : chapple.

V. 1533. — Jusermes, N. F. « guisarmes. »

V. 1534. — Vers défiguré ; le ms. donne sans incertitude :

Francs s’estournissent allez vous sans aler.

La copie de Ste G. interprète : « ne scavent où aller. » Les autres passent la fin du vers. Cf. v. 1647 (ms. fo 29 vo, v. 19), abréviation de vous, pour vont.

V. 1539. — Deféé, ms. defué.

V. 1540. — Sevré, N. F. « Sevré peut-être vient de séparer. »

Laisse XIX — en fin de vers : ms., efforcent, aident, comment, recroyent, pasment, maintenent, chaient, reclipent, devalent, couppent, guerroient, fandent, dorment, garent, eschappent, mentent.

V. 1549. — Sesambre soubz l’erbre, V. N. « Sesambre sur l’herbe. » La disposition des lieux rend le mot soubz très-intelligible. La bataille se livrait dans la grève qui s’étend sous le monticule « verdeant » qui forme encore aujourd’hui l’île de Césembre.

Erbre, mot douteux, pour erbe, d’après ce qui précède, et non pour arbre.

V. 1559. — Beau sere, ms. beau frere.

V. 1563. — Vers faux, lire : mestier [en] abvon grant.

V. 1569. — Espée, cf. 723.

V. 1583. — Vers faux. Le mot qui manque indiquait si le Sarrazin s’avançait en invoquant Tervagant, ou s’il portait le propre nom de son Dieu.

V. 1591. — Ung, ms. ugn.

V. 1598. — Juqu’à la char, ms. juques a.

V. 1613. — Reluisant, ms. reluissant.

V. 1614. — Le truant, ms. le tuant.

V. 1617. — Ms. Et avec Fagon la cheit maintenant.

V. 1621. — L[y] gentils qu[ens], ms. le gentils quant.

V. 1629. — Ça gent, ms. sa gent.

V. 1630. — Ms. Qui nous ont asaillis cy en dormant.

V. 1633. — Nels allez, ms. ne les alez.

V. 1641. — Qui de roy, ms. roys.

V. 1647. — Vont, ms. vous.

V. 1662. — Jhesu le roy amant. — Epithète de facture, qui, dans son sens étymologique, signifiait rédempteur. Cf. M. P. Meyer, glossaire de Brun de la Montaigne.

V. 1673. — N’y a qu’eulx, ms. que eulx.

V. 1678. — Héaulme. Cf. v. 189.

V. 1680. — Destrier, de deux syllabes.

V. 1683. — Lire : ysnel[le]ment.

V. 1685. — Franczois desbaraté, ms. Franczois tout desbaraté.

V. 1688. — L’amiré, ms. le amiré.

V. 1698. — Alexandrin.

V. 1701. — Un mot oublié en fin de vers par le copiste. — Lors, ms. lours.

V. 1708-9. — Ces vers se retrouvent presque textuellement aux v. 813-14 d’Aliscans. — Nous avons signalé ailleurs les rapports entre Aliscans et Aquin, qui dépassent la proportion ordinaire des centons et épithètes communes.

V. 1711. — Que près soy devié, ms. que près ne soy devié. La négation est inutile et rend le vers faux.

V. 1715. — Verté, ms. verité.

V. 1716. — Et [quant] l’entant, ms. et ung l’entant.

V. 1719. — Lors luy a dist. Lire : lors luy a dit.

V. 1728 et 1730. — A[e]ntré, ms. antré. Vers faux. —

Çaintures, ms., saintures.

V. 1731. — Ms. Quide paens ont le vasel adiré

Chancelle, à pouay n’est jus versé.

Non-sens et lacune évidente. Le scribe, peu attentif comme toujours, a été induit en erreur par la ressemblance de deux vers consécutifs. Nous n’aurions pas hasardé cette restitution, si ce passage n’eût été précisément celui que reproduit le fac-simile. Le vers restitué ne compte pas dans le numérotage. — Le vasal aduré, expression fréquente dans Aquin, v. 1777, etc. — Au vers 1731, vasel, lire : vesel. Rapprocher le vers 1446.

V. 1732. — Vers incomplet.

Lire : [Nesmes] chancelle, à pouay n’est jus versé.

V. 1734. — Vers faux, que la forme sujet de Fagon rétablirait.

V. 1739. — Alexandrin.

V. 1743. — Ung mot souné, ms. ung moult souné.

V. 1745. — S’est, ms. c’est.

V. 1750. — Pitié ; faute du copiste, pour pité.

V. 1754. — Alexandrin.

V. 1764. — Tué, ms. tuez.

V. 1765. — Le sené, ms. le segné.

V. 1777. — Illec lessay, ms. illec le lessay.

V. 1779. — E[r]t, ms. est.

V. 1787. — Juques au duc Nesmes. Le sens voudrait Nesme ; mais les noms propres ont perdu dans ce ms. l’usage de la flexion.

V. 1788. — Ne s’estoit, ms. ne se estoit.

V. 1789. — S’ung soul petit, ms. si ung soul.

V. 1801. — Que il, ms. qu’il.

V. 1804. — Sans césure.

V. 1808. — Nesmes l’ouait (vers faux), lire : Nesmes le ouait.

V. 1809. — S’est, ms. c’est.

V. 1817-18. — Rapprocher des v. 1325-26 d’Aliscans.

V. 1824. — Posté, ms. porté.

V. 1828. — Que il, ms. qu’il.

V. 1829. — Ms. plussieurs gens dist que illec fut desvié.

Que faut-il entendre par ces « plusieurs gens » ? Cette expression désigne-t-elle, comme l’Histoire littéraire l’a cru, l’auteur de l’ancienne version du poème ? Il aurait fait périr Naimes en cet endroit, tandis que le réviseur nous l’aurait ressuscité. Est-ce probable, en présence du rôle de Naimes dans la suite du récit ? On ne peut, sans détruire le corps même de la chanson, y faire abstraction du personnage de Naimes. Nous croyons à une simple tournure de style destinée à amener une de ces citations par lesquelles les trouvères aimaient à prouver leurs belles connaissances. Celle-ci est empruntée à Aspremont, chanson des plus anciennes, que l’auteur même a très bien pu connaître.

V. 1830. — Ce dist l’auctorité. Même renvoi dans Aliscans, v. 1081, etc. — V. N. « Auctorité la plus grande, vox populi. » — Ici cette autorité est plutôt celle de la chanson d’Aspremont.

V. 1831. — Ains vesquit longuement.

Lire : Ains vesquit puys longuement par aé.

V. 1834. — L’oultrecuidé, ms. le oultrecuidé. — Eaulment, vraie forme du nom : Eaulmont.

V. 1835. — Que il, ms. qu’il.

V. 1836. — Valenté, ms. valencé.

V. 1843. — Verté, ms. verité,

V. 1844. — Et y conquist Valentin, sous entendu : Roland.

V. 1845. — Durendal, ms. Durondal. — Niellé, ms. nieellé ; un pied de trop.

V. 1859. — Veut, ms. veust.

V. 1864-5. — Lacune évidente. Les vers se suivent dans le ms. sans aucune interruption. Il ne manque probablement qu’un seul vers.

V. 1870-1. — Auraient. — Trois syllabes à compter.

V. 1872. — Ysnellement ont les chevalx hurté. Après ce vers, Le copiste a écrit par inadvertance une première fois :

De maintenent sont cilz de l’ost levé ;


il répète ce vers plus bas, à sa véritable place, après le v. 1875.

V. 1882. — Ms. A prime vous soient que ly lutré. Ce vers interpolé est passé dans le ms. de Ste-G. La copie de La Landelle traduit : « Approchons nous, soient approchés nos trefs. »

Quely, du p. p. de colligere, ramasser, lever. Cf. cueillir, employé dans ce sens (Littré, Hist. xiiie.) Dans Gaufrey, v. 1338 : ont trés tentes et paveillons cueillis.

V. 1884. — S’est, ms. c’est. — Même corr. v. 1888.

V. 1886. — Ysnellement, lire : ysnel[le]ment. — S’estoit, ms. c’estoit.

V. 1892. — Fi[s]t, ms. fit. Cf. v. 1894.

V. 1893. — Oriflambe, ms. orifamble.

V. 1896. — Ung, ms. ugn.

V. 1900. — La croix de Saint-Servan.

L’église de Saint-Servan est dédiée aujourd’hui à saint Servais, évêque de Tongres au IVe siècle, au préjudice de son véritable patron, saint Servan, apôtre des îles Orcades. La légende de ce dernier saint ne rappelle pas, au moins dans les Bollandistes (1er juillet), celle que Charlemagne développe plus loin. Mais les Acta sanctorum font mention, d’après Usserius, d’une vie apocryphe dont les riches détails offrent des traits analogues à ceux de la nôtre. Il s’agit d’un autre saint Servan natione Israeliticus, qui abandonne le trône d’Arabie pour exercer l’apostolat en Égypte et à Rome.

La dévotion à une croix enrichie de reliques paraît avoir existé dans l’ancienne église de la paroisse de Saint-Servan, détruite au XVIe siècle. Le monument qui lui a succédé est encore appelé quelquefois Église de Sainte-Croix. C’est également le nom de l’anse du port la plus rapprochée.

V. 1905. — Dou, ms. dous.

V. 1907. — Dieu, ms. diex.

V. 1910. — Vers faux.

Corr. : En moutier [meptre], et meptre à présenter.

La quantité du mot moutier peut avoir été douteuse pour l’auteur du remaniement ; le v. 1918, où il figure, est faux également. Cf. 2062.

V. 1911. — Commant, ms. comment.

V. 1912. — Le, pr. pers. fém. régime.

V. 1913. — Longuement. La syllabe muette ne comptant pas, le vers est juste.

V. 1918. — Arcevesques ; il y en avait plusieurs dans l’armée de Charlemagne, sans y compter l’archevêque de Reims Turpin exclu par la présence de son Sosie l’archevêque de Dol.

V. 1920. — Fut ; le sens préférerait jut, jacuit.

V. 1922. — Les reproches que l’on peut faire au copiste d’Aquin sont surtout fondés en ce qui regarde les deux longues prières qui vont suivre, les vers faux s’y multiplient.

V. 1926. — Nasqui[tes], ms. nasquit. Le changement de personne est facultatif. V. par ex. dans Aquin, 2014-15.

V. 1927. — T’alerent, ms. te alerent.

V. 1928. — Ce que t’offrirent, ms. ce que te offrirent.

V. 1929. — [Encens], addition du ms. de la Landelle.

V. 1932. — Juqu’en Egypte, ms. juques en Egypte.

V. 1934. — On ne sait si luy se rapporte à Joseph averti par un ange de se rendre en Égypte, ou si Charlemagne fait allusion à l’Annonciation. Rapprocher le v. 2650.

V. 1935. — A la Thephayne te feys baptizer.

La fête de l’Épiphanie réunit en effet les trois fêtes des Rois, de l’eau changée en vin aux noces de Cana et du baptême de J.-C.

V. 1936. — Fleuve, ms. fleve.

V. 1937. — XXXIII, lire : XXXII.

V. 1938. — Desqu’au, ms. desque au.

V. 1941. — Saint [pain], lire : saint pain. — Les y feys, ms. les y fays. — Vers faux.

Entre ce vers et le suivant se trouve un vers exponctué par le copiste lui-même :

Et des paysons les fays resasier.

V. 1943. — T’offreys, ms. te offreys.

V. 1955. — Et tantost, lire : [et] tantost.

V. 1961. — Baillé et livré, ms. bailler et livrer.

V. 1963. — Te alerent, ms. t’alerent.

V. 1967. — Conforta, ms. confortera.

V. 1968. — Jour, ms. jours.

V. 1969. — Ta vie, ms. la vie.

V. 1972. — Ce vers peut se rapporter aux apôtres ; il peut aussi être un vers interverti, dont la place serait après le v. 1966. Ce passage a été transcrit avec une grande négligence.

V. 1972-73. — Deux vers incomplets.

V. 1975. — Ms. qui ad ce vouldront purifier.

V. 1977. — Vers incomplet ; voir plus haut v. 1913 et v. 2019.

V. 1978. — Ça, ms. sa.

V. 1981. — Se fut, ms. ce fut.

V. 1984. — S’est, ms. c’est.

V. 1997. — Juqu’au, ms. juques au.

V. 2005. — A qui, ms. qui a.

V. 2006. — Alexandrin.

V. 2009. — Dé, ms. Der.

V. 2022. — Prince, ms. prinse

V. 2025. — Aseuré, Ms. aserré.

V. 2034. — Faux, l’addition de [ou] est dans le sens.

V. 2036. — Gué, sens de cours d’eau. V. Glossaire, vo, au v. 1219, on parle de la rive d’un gué.

V. 2042. L’omission de [bien] est vraisemblable. Le déplacement de la virgule suffirait, il est vrai, pour rétablir la mesure.

V. 2044. — Lessez l’aler, ms. lessez le aler. — Bride, seconde syllabe muette.

V. 2074. — Bonté, ms. bonné.

V. 2075. — La fontayne de Saint-Servan.

De tous les détails qui établissent chez l’auteur la connaissance personnelle des lieux, celui-ci est un des plus remarquables. Cette fontaine est, d’après la tradition, celle que l’on trouve à gauche en descendant de l’église de Saint-Servan au port militaire, dans la rue dite encore rue de la Fontaine. D’Argentré ne l’a pas oubliée dans sa description de Saint-Malo : « Près de l’église Saint-Servan y a une belle grande fontaine fournissant d’eaue doulce les habitants. » L’abondance de cette source est telle qu’on ne peut la confondre avec aucune autre. Elle est aujourd’hui entourée d’une margelle hexagone et protégée par des bornes très-frustes mises en cercle. L’exhaussement de la rue a, dit-on, fait disparaître une vasque qui y était encore au siècle dernier. Sa position est évidemment celle que demande le récit : au bord de la mer et près de l’église. Mais l’exactitude de la chanson était encore plus frappante avant la création du port, car le bord de la mer s’est éloigné. Il est tout naturel d’admettre que cette source ait alimenté le port et la partie basse de la vieille ville d’Aleth.

Il ne faut pas confondre cette fontaine avec le célèbre puits gallo-romain d’Aleth, que cette chanson même fait appeler encore aujourd’hui Puits des Sarrazins. Ce dernier était au centre de la Cité et non au dehors. On le trouve maintenant au bas des glacis du fort. Sa communication avec le précédent est, quoi qu’on en ait dit, absolument chimérique.

Ces traditions ne sont pas demeurées dans le pur domaine de l’archéologie. Elles ont été l’origine de ces conduites d’eau sous la mer que la ville de Saint-Malo a créées dès les premiers temps de son histoire. Le même d’Argentré les signalait avec admiration : « Ils ont, nous dit-il, des eaues par fontaines conduictes par canaux de terre qui vont jusques en la ville depuis un demy quart de lieue hors d’icelle. » Histoire de Bretagne, fo 60.

V. 2080. — Beauté, ms. bauté.

V. 2082. — S’il eüst, ms. se il eust.

V. 2088. — Alexandrin sans césure.

V. 2091. — Lour, mes. lours.

V. 2099. — Incomplet ; deux pieds manquent ; addition douteuse : ay [de nous] moult, etc. — Pitié, faute du scribe, pour pité. V. note de la laisse iv.

V. 2101. — Rendre[z] vous la cité. — Les habitudes du ms. permettent d’interpréter comme nous l’avons fait, Cf. 2131, etc. ; ou : rendré vous la cité, Reddere habeo vobis illam civitatem, Cf. 1442, 1482, etc. ; ou encore : rendre vuil... sans qu’aucune de ces leçons soit certaine.

V. 2102 et 2105. — S’est, ms. c’est.

V. 2112. — Te don, ms. te dont (1re p. ind. pr.).

V. 2113. — Incomplet.

V. 2115. — Qui nous a. — Trad. : ici nous a.

V. 2117. — Peut-être la barque échappée à la capture faite par Ysoré, v. 1406.

V. 2119. — Aentré, leçon du ms. Le sens indique de corriger : aencré.

V. 2120. — Dongeon, V. N. « à Solidort. »

V. 2127. — Chaussé, s. d. pour chasé.

V. 2131. — Trop abvon cy esté.

Ms. Alé vous en quar trop abvon cy esté.

V. 2135. — S’est, ms. c’est.

V. 2137. — Dans la neff, ms. dedans la nef.

Il est curieux que cette fuite d’Aquin ait fourni à la ville de Saint-Servan ses armoiries : une tour (Solidor) dont s’éloigne une petite nef.

V. 2140. — Choses, ms. chosses. — Vers incomplet.

V. 2141. — Et maint peile, ms. mainte perle ; l’épithète roué ne convient qu’au paile. Le copiste écrit constamment perle.

V. 2149. — O[ù] les conduie malfé, ms. o les conduire malfe. — Sens : où le diable les mène.

V. 2150. — Terzon.

Ce nom est sans doute une mauvaise lecture de celui de Cesson, déjà cité au vers 75. On admet généralement qu’il y ait eu dans le voisinage de la tour de Cesson un établissement romain. Il n’est pas possible de savoir quelle était l’importance ou la notoriété de ce lieu au XIIe siècle, les titres de la châtellenie de Cesson ayant disparu. (Cf. MM. Geslin de Bourgogne et de Barthélemy. Évêchés de Bretagne, D. de Saint-Brieuc, I, introd., lxxiii).

V. 2161. — Là yron [nous] se il, ms. la yron s’il.

V. 2164. — Brons.

Nous laissons à dessein ce vers faux. La correction Br[o]ons, qui semble s’offrir, serait une erreur. Il ne peut en effet être question ni de Broons, qui appartint plus tard à la famille de du Guesclin, ni de Broons-sur-Vilaine, tous deux fort éloignés de Nantes. Tout indique que le château dont le nom a été altéré était situé à Nantes même ou dans les environs. La copie de Ste-Geneviève porte même cette note : « Brons, ancien château de Nantes. »

Nous avons cherché inutilement, soit dans l’ancienne enceinte de Nantes, soit sur la Loire, au dessus ou au dessous de cette ville, un lieu fortifié qui pût convenir à l’explication de ce passage. Parmi les châteaux que l’on peut proposer avec vraisemblance, nous citerons celui de Begon, près Couëron, que nous signale M. de la Nicollière-Teijero, archiviste de la ville de Nantes. Ce château, Castrum Begonis, a figuré dans les invasions normandes et pourrait se rattacher à l’élément historique de la chanson. Cf. D. Morice, Pr., I, 138, 281, 282, 408.

Nous mentionnerons une théorie de M. Bizeul qui viendrait à point résoudre la difficulté en permettant de chercher le château en question, non dans le voisinage du Nantes actuel (portus Nannetum), mais à Blain (civitas Nannetum), dont le château s’appelait au XIIe siècle Blaen.

Dans cette hypothèse, on pourrait dire que le château de Blain, qui se trouve dans le pays de la Mée, est en effet du domaine des traditions familières à l’auteur d’Aquin. Blain a été assez important à l’époque romaine pour avoir pu conserver au moyen âge un certain renom comme Corseul, Cesson, Carhaix, qui figurent dans l’itinéraire de cette chanson. Le peu d’importance du château proprement dit, même après sa reconstruction par Alain Fergent, en 1108, justifierait encore le « petit et bel » du vers 2165.

V. 2166. — Ms. paiens respond s’il vous vient à gré.

V. 2169. — Le vent de nort lour est de mer tourné.

Vers qui indique avec une précision remarquable que le navire doubla la pointe Saint-Mathieu.

V. 2172. — Memerion. Le même que le Merien de Brest vu plus haut.

V. 2173. — [Toute], ms. lost. Correction du ms. de Ste-Geneviève.

V. 2179. — Quant le soulail ; l’article s’appuie sur la syllabe précédente et ne compte pas.

V. 2182. — Amiré, ms. admiré.

V. 2185. — Est[or], ms. estre.

V. 2186. — [Doreit] men ni[é]s, ms. droit men nis.

V. 2192. — Reparent [les] fousé, ms. reparent ly fousé.

V. 2196. — Brieff, m. briefs.

V. 2198. — S’en est le. Cf. v. 2179.

V. 2204. — Sens : l’amiré en eut ce qu’on peut estimer trente mille, c’est-à-dire environ XXXm.

V. 2209. — Menacent, ms. menasant.

V. 2211. — Sarez, ms. serez.

V. 2212. — Vers sans césure.

V. 2213. — D’Aiquin, ms. de Aiquin.

V. 2214. — Que il s’en soit, ms. qu’il s’en soit.

V. 2215. — S’est, ms. c’est.

V. 2216. — Se en est, ms. s’en est.

V. 2222. — Se dolent, sans doute corr. : s’adolent. — Ça, ms. sa.

V. 2228. — Verté, ms. verité.

V. 2231. — Lire : ysnel[le]ment. — S’est, ms. se est.

V. 2233-41. — Les neuf premiers vers de cette laisse se retrouvent plus loin (v. 2301 à 2309). C’est probablement ici une pure erreur du copiste, et le sens gagnerait à leur suppression. Les quatre vers que nous signalons par un astérisque, rendent particulièrement le récit incompréhensible. L’intercalation fautive des cinq premiers vers est plus discutable, car rien n’est plus obscur dans la chanson que la position que l’auteur a entendu donner à la porte d’Aleth par rapport à la tour Aquin (Solidor). Rapprocher les v. 210 et sts, 1890, 2283.

Notons que la copie de Ste-Geneviève reproduit la même erreur, ce qui suffirait à prouver qu’elle procède du ms. de la Bibl. Nationale.

V. 2234. — Et [le]. Cf. v. 2302, et la note du v. 2179.

V. 2241. — Jusqu’à, ms. jusques a.

V. 2244. — Ouait, ms. ouaint.

V. 2245. — Vi[e]ler, ms. viler. Le vers est faux et paraît nécessiter cette correction. C’est une expression ironique comme il s’en rencontre si souvent. On pourrait traduire : faire une musique de hurlements. Cf. Scheler, vo glatir, etc.

V. 2251. — Mourir, ms. mouair.

V. 2252. — Sy, ms. cy.

V. 2257. — Qu’y entrer, ms. que y entrer.

V. 2260. — Vous doi ge, lire : vous doige (subjonctif).

V. 2264. — Pour l’emperiere le ber. Spécimen de l’état de la langue. — Emperiere, ms. amperiere.

V. 2267. — [De]fermer. Le sens exige cette correction, qui, d’ailleurs, ne modifie pas le vers.

V. 2269. — Ne povai[n]t la [fain], ms. ne povait le sanc.

V. 2270. — Primement. La seconde syllabe est muette.

V. 2272. — C’est beau miracle, doist l’en bien escuter.

Un de ces vers par lesquels les jongleurs ranimaient l’attention de leurs auditeurs. Si ce n’est pas un vers de facture, nous y avons la preuve qu’Aquin a été chanté ou débité en public.

Ce vers intéressant porte en outre une trace de la vieille orthographe du texte : escuter. — Omission d’un point à la fin du vers.

V. 2275. — Saint[e eaue], ms. saint sanc.

V. 2276. — Regenerer, ms. regner.

V. 2283. — L[y] aval, m. l’aval, vers faux.

V. 2285. — Le roy Dayres.

Nous avons déjà rencontré plusieurs fois ce roi fondateur d’Aleth (v. 203, 1890). Il paraît encore plus imaginaire que les autres personnages de ce récit. Son nom est du domaine des chansons d’aventures. On le rencontre dans Flore et Blancefleur, Blancandrin, etc... Il peut être une réminiscence du roi Daires, l’antique Darius, type de la richesse royale, si connu au moyen âge grâce au roman d’Alixandre. Quoi qu’il en soit, nous voyons par cette histoire de Dayres, que l’auteur ignore absolument la fiction érudite du « grandævus Alethès », dont parle l’Antiquité de la ville d’Aleth : « Il a grand apparence que la tempeste jeta quelques uns de ces capitaines Troyens commandés par le capitaine Alethès dans nostre hâvre et apporta les architectes de la ville d’Aleth. »

V. 2286. — Bien fai[re], ms. bien fait.

V. 2291. — Ung riche homs. — Il garde la tour et non la femme d’Aquin. Cf. v. 238 et suivants.

V. 2292. — S’en est fouy (vers faux), lire : se en est fouy.

V. 2294. — Ceans, ms. seans.

V. 2299. — N’y po[ur]ait, ms. n’y poait.

V. 2300. — Tant sara l’en, ms. tant ne sera l’en. La négation produit un non-sens.

V. 2304. — Prinsons, ms. prinsonniers. Le scribe n’a


pas compris le mot prinsons. Cf. 2236, etc.

V. 2305. — Vers inachevé. L’auteur du remaniement, ayant légèrement modifié son centon, n’a pu le terminer. Rapprocher v. 2237.

V. 2307. — Et les en delivrer, ms. et pour les en delivrer.

V. 2309. — Juqu’[à] la, ms. juques la.

V. 2311. — Prinsons [hors], ms. prinsonniers.

V. 2313. — Et corps enterrer (vers faux) ; supprimer : et.

V. 2319. — Dieu et l[e] roy, ms. et ly roys, régime.

V. 2320. — Qui Dieu, ms. que Dieu.

V. 2322. — Saint Père de la Cité.

La description de ce qui restait de cette église avant sa transformation a été donnée par M. l’abbé Brune. (Association bretonne, t. III.)

V. 2325. — Qu’Aiquin, ms. que Aiquin. — Devier, lire : desvier.

V. 2327. — Grande fut l’oferande. Alexandrin ; pour : grant fut l’ofrande.

V. 2328. — L[y] auter, ms. l’auter ; v. faux.

V. 2332. — L[y] bon roys, ms. le bon roys, au cas sujet.

V. 2333. — L’arcevesque, ms. ly arcevesque.

V. 2339. — Ceste, ms. cestez.

V. 2342. — Qui[erre] cette ville, ms. qui ceste ville. Nous avons cru à l’omission d’une abréviation.

V. 2346. — Convenant. — La syllabe du milieu est muette.

V. 2351. — L[aint]aing, ms. laing ; vers faux.

V. 2364. — Juqu’, ms. juques. — Que il fut ajourné, ms. qu’il fut adjourné.

V. 2367. — L’oubli de [ore] est vraisemblable. — Palays, ms. paloys.

V. 2379. — Au roy, ms. au roys.

V. 2382. — Vers incomplet ; deux pieds manquent.

Id. — Devoreigié, en rime pour : devoreigé,

V. 2386. — Dorlet, près de Gardoyne.

V. N. « Le chasteau Doret où est maintenant la justice patibulaire de la seigneurie de Châteauneuf. »

L’auteur de cette note utile a fait preuve de plus de sagacité que ceux qui ont placé cette forteresse à Château-Doré ou aux Vaux-Doré, localités trop éloignées de Gardoyne, et qui se confondent avec Château-Malo, occupé par Charlemagne dès le commencement de la chanson. Ce nom a été fourni par le village de Dolet (127 habitants, commune de la Ville-ès-Nonais), sous Châteauneuf, voisin de la mare Saint-Coulman, quand elle était plus étendue. Nous n’avons pu savoir s’il y a jamais existé quelque fortification qui en ait motivé le choix. La justice patibulaire dont parle la note, s’exerçait près de là, à la rencontre de la route de Rennes et du chemin aboutissant au port Saint-Jean, au lieu dit de la Carrée.

V. 2387. — G’i veil, etc.

Ms. ge i veil aler pour voir le regné.

V. 2390. — Ne fuieray cy aray.

Lire : ne fuieray sy aray o luy meslé.

V. 2394. — [Cre]stienté, ms. ostienté.

V. 2395. — Vous me remerrez. Cet hémistiche est juste, me faisant syllabe muette.

V. 2398. — Ysnellement, lire : ysnel[le]ment. — S’est, ms. c’est.

V. 2400. — Est le [moys], ms. est lamiranz reposé. Cf. 2391.

V. 2402. — Evesque et abbé, ms. evesque et maint abbé.

V. 2403. — Que ilz, ms. qu’ilz, c’est-à-dire les païens.

V. 2405. — Fierté, la quantité de ce mot varie sans que le sens indique une étymologie différente. Cf. 2377, etc.

V. 2411. — Bordé, ms. brodé.

V. 2412. — Ms. Qui de fer têtes y a et lancés.

Le vers suivant nous a fourni la correction. — Le ms. de Ste-G. porte : y a têtes et lances.

Ajoutons que dans l’original le dernier mot de ces deux vers n’était sans doute pas lancer, mais : lacer.

V. 2413. — Fist, sous-entendu : Doreit.

V. 2416. — Qu’illec, ms. que illec.

V. 2420. — Alexandrin. Non, nomen.

V. 2422. — Moult par est [belle] Quidalet, ms. moult per est Quidalet.

V. 2423. — Alexandrin.

V. 2424. — Se Dieu, ms. ce Dieu.

V. 2427. — C’est, ms. s’est.

V. 2428. — Il et, ms. illec. Répétition d’un mot du vers précédent.

V. 2429. — Vers incomplet.

V. 2435. — Leans sont les F[rancz]ois, etc. (Alexandrin.)

Ms. leans sont les fors ge soy de verité.

Ce n’est pas un vers. Le décasyllabe pourrait se rétablir : là sont les Francs, etc.

V. 2442. — Ont moult forment, lire : ont [moult] forment.

V. 2443. — [Sont], ms. c’est.

V. 2447. — Suymes [onques] né, ms. suymes né. Vers incomplet.

V. 2453. — Que il ne vient, ms. qu’il ne vient.

V. 2456. — Piment, lire : pyment.

V. 2465. — Malvestié, lire : ma[l]vestié, faute du copiste, pour malvesté.

V. 2466. — Que il ne soit, ms. qu’il ne soit.

V. 2469. — Vers incomplet. S’est, ms. c’est.

V. 2471. — Que il, ms. qu’il.

V. 2483. — [Ha]a. Cf. 2533, emploi de cette interjection.

V. 2488. — [Treü], ms. hey.

V. 2493. — Noires. Nous n’avons pas accentué ce mot, quoique la prononciation soit sans doute celle de Noreys, qui se trouve plus loin.

V. 2495. — Juqu’aux, ms. juques au. — S’est, ms. c’est.

V. 2497. — Sur, ms. surs.

V. 2499. — Apela [Nesmes], mes ne. — Oubli évident.

V. 2500. — Comme, ms. comment ; vers faux.

V. 2501. — Or[e] me entendez, ms. or m’entendez.

V. 2503. — Aiquin le amirez, ms. l’amirez.

V. 2505. — Ou si non ja d’i[cy].

Ms. ou si que non jadis ne tournerez.

V. 2506. — Si vous sera (vers faux) ; supprimer : si.

V. 2507. — Arabe, ms. anarbe.

V. 2508. — Seilles de peilez, ms. ceilles de perlez ; plus loin : cellé, pour sellé.

V. 2509. — Brognes, ms. broenes. — Mil, ms. mille.

V. 2511. — Haquenées blanches et bien sellé[es], ms. haquenées blanc et bien cellé. Faute de versification.

V. 2512. — Vers incomplet. On pourrait suppléer : tretous.

V. 2516. — L’or tel Aiquin, ms. l’ot Aiquin tel.

V. 2517. — Alez, lire : ale[z].

V. 2522. — Honnys, lire : honny[s].

V. 2523. — Deff[ïe]z, ms. deffaitz ; vers faux.

V. 2535. — Sere[z], ms. seret.

V. 2558-59. — Incomplets. Commandé, ms. commendé.

V. 2564. — Ja se en, ms. ja s’en.

V. 2567. — Compaigne, ms. compaignie. Cf. v. 695.

V. 2572. — Se en sont, ms. s’en sont.

V. 2575. — Et le pont, lire : [et] le pont.

V. 2576. — Contre le roy, ms. contre le roys.

V. 2580. — Ms. de voz novelles vous me dittez verité. Vers faux.

V. 2588. — Ça, ms. sa.

V. 2590. — Il et, ms. illec et.

V. 2592. — Sont [au] plus hault. Ms. sont plus hault.

V. 2594. — S’est un [Noirés], ms. c’est ung ovre.

V. 2601. — Le tu[r], ms. le tue.

V. 2604. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 2608. — Du roy, ms. du roys.

V. 2610. — L’[ont], ms. lors.

V. 2611. — Le en ont, m. l’en ont.

V. 2614. — Chanoynez relé. — Il n’est peut-être pas inutile au point de vue de la date de la chanson de mentionner l’époque de l’introduction des chanoines réguliers à Saint-Malo. Elle eut lieu sous saint Jean de Châtillon, dit de la Grille, entre 1152 et 1157. Des chanoines de Saint-Victor remplacèrent alors les Bénédictins de Marmoutiers dépossédés par ce prélat.

V. 2617. — S’est, ms. c’est.

Même vers. — Demonté, lire : dementé.

V. 2622. — De m[ainte]nant les a reconforté.

Ms. de mynant les avoit conforté.

V. 2624. — [Com]bien. Oubli d’une abréviation.

V. 2628. — Est le roy Charles, ms. le roy est Charles.

V. 2631. — Peuple, lire : pople.

V. 2634. — Verté, ms. verité.

V. 2638. — Mir[re] et encens, ms. de vivre et encens.

V. 2639. — T’offrirent, ms. te offrirent.

V. 2643. — Estant, ms. estient. — Po[est]é, ms. posé.

V. 2646. — Tretout, lire : [ Tre]tout, ms. tout.

V. 2649. — Ms. qui moult vous eut amé.

V. 2652. — Geune, lire : genvre. Cf. v. 1359.

V. 2658. — Vers incomplet.

Ms. pour nous deffendre fort du malfé.

V. 2662. — Verté, ms. verité.

V. 2666. — Alexandrin.

V. 2667. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 2669-70. — Vers incomplets.

V. 2671. — L[y] air, ms. l’air. Vers faux.

V. 2677. — Juqu’au, ms. juques au.

Le Terren. — On n’a pas relevé cette expression, dont le sens local est d’un vif intérêt. On appelle encore aujourd’hui le Terrain la partie du « Clos Poulet » située en terre ferme par opposition au Marais. Le marais conquis sur la mer à différentes reprises a toujours été sujet à des inondations, qui, naturellement, se sont toujours arrêtées au terrain. Aussi l’auteur d’Aquin trouve-t-il en dire assez en nous indiquant cette limite. Il ressort par conséquent de son récit qu’il n’y eut d’inondé que la contrée basse qui va de la baie de Cancale à la Rance, avec une largeur variable. Son étendue concorde visiblement avec les deux lieues de long sur six de large, en prenant le fond de la baie pour la plus grande dimension. Ce pays est englouti dans la chanson pour émerger à la prière de Charlemagne ; seule la ville de Gardoine, située au centre de l’isthme, ne réapparaît pas. L’auteur ne suppose donc pas un cataclysme aussi considérable qu’on l’a dit ; celui, par exemple, qui aurait envahi, en 709 ou 811, la contrée problématique située entre le cap Fréhel et les îles Chausey. Il se conforme au contraire à la tradition qui attribue à un même événement le Marais de Dol et la formation de la mare Saint-Coulman. Il connaît, en un mot, la légende quasi-historique de la crevée Saint-Guinou, dont nous avons parlé.

V. 2678. — Ce dit [l’en] de verté, ms. ce dit de verité.

V. 2687. — Vant, ms. bant.

V. 2691. — Folio 50. — Une erreur de pagination dans le manuscrit pourrait faire croire à une lacune entre le fo 48 et le fo 50. Mais le sens n’est pas interrompu.

V. 2692. — Se [ne] m’aist Dieu. Ou encore : se m’aïst Dieu.

V. 2694. — D’affolez, ms. de affoler.

V. 2695. — Garde[r], m. gardez.

V. 2696. — S’est, ms. c’est.

V. 2699. — Alexandrin du fait du copiste, qui a sans doute mis regardé pour le simple gardé. Cf. 2565, etc.

V. 2701. — Pour l’amour Dé, ms. pour l’amour de Dé.

Vers à corriger peut-être : Glorïeux sere, dist-il, etc.

V. 2703. — Se il, ms. cil.

V. 2710. — Ce vers doit être rétabli ainsi dans le texte :

Nostre emperiere a Jhesu mercïé.

V. 2713. — Se est, ms. c’est.

Il est intéressant de rapprocher le récit de la fin de Gardoine de celui de la destruction de Luiserne qui termine Gui de Bourgogne.

V. 2714. — Par devers Bise, contre soulail levé.

La distinction que nous avons faite au v. 210 n’a pas d’intérêt ici. Les rochers de Biseux et la contrée de Bise qui borde la Rance dans les environs d’Aleth sont au nord-ouest de Gardoine et de Dorlet, nous voulons dire de la mare Saint-Coulman. On peut donc également traduire bise par nord, sans contre-sens. Il va sans dire que l’auteur a peu consulté la vraisemblance en faisant venir de ce côté l’armée de secours envoyée par le pape. C’est en effet le côté opposé au continent. Pour ne pas être trop rigoureux, on peut admettre que cette armée est venue par mer ou qu’elle a traversé la Rance au gué le plus voisin de Quidalet.

V. 2717. — Garni, ms. garniz.

V. 2718. — Chevaulchent les galoz et le gué. — Nous comprenons le guié, le pas succédant au galop. Cf. guider un cheval, l’amener. Gl. de Scheler.

V. 2720. — [Et] fermé. Addition de [et] nécessaire à la mesure. — Fermé, sens de fermail, agrafe.

V. 2723. — Merveille, lire : mervoille.

V. 2727-29. — Vers incomplets.

V. 2733. — Moi, lire : moy. — Ça, ms. se.

V. 2735. — Faux. Ceulx y vont, lire : [et] ceulx y vont.

V. 2739-40. — Vers incomplets. — N’ayez, ms. n’oyez.

V. 2742. — Secrétaire. V. N. « C’est le pape ». La suite prouve l’exactitude de cette annotation. Le copiste a probablement mal lu le mot : Secrétain, sacrorum custos, qu’il faut entendre dans le sens le plus général. V. Ducange, vo.

V. 2743. — Principé, ms. principez.

V. 2744. — L’[a] anvoyé, ms. l’anvoye

V. 2745. — Vers incomplet. — En ajoutant [Charlemaines], nous supposons que l’empereur s’est approché pendant le dialogue qui précède. Rapprocher le vers 2755.

V. 2746. — Charlemagne se souvient de Garnier. — L’auteur a-t-il eu en vue quelque chanson où figurait ce Garnier de Gascogne ou de Cocagne, que nous n’avons pu retrouver dans aucune geste ? On ne voit aucun rapport entre ce personnage et le plus célèbre des Garnier, Garnier de Nanteuil, époux d’Aye d’Avignon.

V. 2750. — Vers incomplet.

V. 2751. — Ge le, prononcer : gel. — Après ce vers, le sens est interrompu sans doute par l’omission d’un vers contenant une formule de salut, par exemple : Si sault et gart...

V. 2752. — Roy principé, ms. roys principez.

V. 2754. — Le pere en Dieu, ms. lenperere en Dieu.

V. 2763. — P[ui]st, ms. peust.

V. 2767. — Au roy, ms. au roys.

V. 2971. — Vostre ; on peut lire également nostre.

V. 2773. — Mesaige, ms. mesaigez.

V. 2780. — Mès ge ne s[o]y comment puisez aler.

Ms. Mes ge ne suy mes comment vous puisez aler.

V. 2790. — Sur, ms. surs.

V. 2798. — Lors, ms. lours.

V. 2800. — Le[s] vasal aduré, ms. le vasal adurer.

V. 2801. — Gué, ms. guez.

Gués de la Rance. — Pour comprendre le récit des laisses XVI et XVII plus haut, il faut admettre qu’il existait un premier gué dans les environs de l’île Notre-Dame. C’est probablement celui que la tradition place dans le voisinage du bac de Jouvente, en arrière de l’île Chevret. Quant au gué dont il est parlé dans ce vers, il était situé, dans l’esprit de l’auteur, beaucoup plus haut sur la rivière. Les données qui suivent indiquent qu’il a pu penser au passage de Rance, qui unissait les deux tronçons de la voie romaine de Dol à Corseul. Rapprocher la note du v. 1340.

V. 2804. — S’est l[y] roys, ms. c’est le roys.

V. 2805. — Que il eut, ms. quil eut.

V. 2806. — Et Cre[stïens], ms. et certez. Cf. v. 2750.

V. 2811. — Alexandrin. Sans césure.

Ms. Jamès en France vera tel roys couronné.

V. 2814. — S’est l[y] roys, ms. c’est le roys.

V. 2819. — Eslayse, ms. est aise.

V. 2820. — S’estoit, ms. se estoit.

Corseul. — Un acte reproduit par D. Morice, pr. 1, p. 701, constate l’existence d’un péage ou tonlieu important à Corseul en 1184, date peu éloignée de celle de la chanson.

V. 2821. — Ville [d’]antiquité. — Nous avons préféré cette correction, qui nous est donnée par le ms. de Ste. G. Elle a l’avantage de modifier le moins possible l’aspect de ce vers intéressant. L’expression d’antiquité se trouve dans Roland, v. 2615. Cf. Littré, vo

V. 2822. — Alexandrin, en comptant gastée pour trois syllabes.

L’Histoire Littéraire corrige ainsi ces deux vers :

Cité fut riche de vieille antiquité,
Mais gaste estoit longtemps avoit passé.

V. 2823. — Sire, ms. sires.

V. 2825. — ....Le grant chemin ferré

Que fist la femme Ohès le veil barbé.

Ce chemin ferré se trouve, d’après la chanson elle-même, entre Corseul et Carhaix. L’auteur d’Aquin paraît ignorer les autres hent-aës, notamment celui que l’armée de Carlemagne va suivre de Carhaix à la mer et qui coupe la base de la presqu’île de Crozon. Cf. v. 872.

La dame qui crée les chemins n’est dans la chanson que la « famme Ohès », l’auteur paraît avoir inventé le seigneur Ohès pour placer l’histoire de la Groarc’h Ahès. Le nom même d’Ahès ne se trouve pas dans la chanson. De tous les travaux si nombreux relatifs à Ahès, nous ne signalerons que le suivant : Voies romaines partant de Carhaix, par M. Biseul (Association bretonne, 1862.)

V. 2829. — Qu’en, ms. que an.

V. 2830. — S’herbregent, ms. s’herbregerent.

V. 2831. — Ms. quant se furent tretouz.

Le mot Francs qui manque à ce vers est en trop au suivant.

V. 2832. — X.m se sont, ms. X.m Francs se sont.

V. 2833. — Parmy le. Cf. note du vers 932.

V. 2842. — Qu’[o] yeux, m. que geux.

V. 2844. — Isnellement, ms. isnelment, même correction aux v. 2882 et 2893.

V. 2847. — Vers incomplet.

V. 2850. — Se est hault, ms. c’est hault.

V. 2853. — Que il, ms. qu’il.

V. 2856. — Veïssez, ms. vaïssez.

V. 2869. — Agrevé, ms. agravé.

V. 2878. — Et ung respont, c’est-à-dire Nesmes répond.

V. 2879. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 2880. — Que envers moy n’ait, ms. que envers moy Nesmes n’ait, répétition nuisible du mot Nesmes qui ne peut se rapporter qu’à moy.

V. 2881. — Gard’ous, ms. gardez vous. Vers faux, rapprocher v. 2523.

V. 2883. — Vers incomplet. — Le costé, ms. les costé.

V. 2890. — Vers incomplet.

V. 2893. — Aceré, ms. asseré.

V. 2894. — Aiquin, ms. et Aiquin. Vers faux.

V. 2895. — Se entre sont, ms. s’entresont.

V. 2896. — Juqu’à, ms. juques à.

V. 2898. — L[y] amiré, ms. l’admiré. Vers faux.

V. 2903. — Ms. Et le vait paour ot de sa vie.

V. 2905. — Espée, Cf. note du v. 723.

V. 2906. — C’est-à-dire Nesmes frappe Aquin.

V. 2909. — Quant le. Cf. note du v. 932.

V. 2915. — Qui ne l’a pas amé, périphrase qui remplace pour la rime le mot ennemi. Sens de ces vers : Les Français chassent Aquin ; il s’en va et son ennemi le poursuit.

V. 2916. — De Char[ah]ès, ms. de Charles.

V. 2920. — Voilé, ms. violé.

V. 2922. — [Nae]llé, ms. maillé. Vers faux.

V. 2923. — Lancé, m. lencé.

V. 2926. — Damme, ms. dammes.

V. 2936. — Aiquin le amiré, ms. l’admiré. Vers faux.

V. 2938. — M[al] y avez doubté, ms. moy y avez doubté, sur l’emploi de mal ou mar dans le sens prohibitif, consulter Diez, III, p. 259.

V. 2942. — Dist [Nesmez] le sené, ms. dist Charles le sené.

V. 2943. — L[e] amiré, ms. luy admiré.

V. 2947-48. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 2953. — Ne plus que il, ms. ne plus qu’il. Vers faux.

V. 2958. — Oncques, lire : onc.

V. 2960. — Alexandrin. Quant l[y] roys, ms. quant le roys.

V. 2964. — Alexandrin. Evesque, ms. evesques.

V. 2970. — Sorez de l’amiré, ms. soiez de l’amiré.

V. 2972. — D’ire, ms. de ire.

V. 2974. — Que il vit, ms. qu’il vit. — A le cueur, prononcer comme s’il y avait : al cueur.

V. 2976. — Perdue, compter la syllabe muette.

V. 2977. — Droit au Men[é], ms. droit au Mens. Notre correction rétablit la mesure du vers. À ce premier argument en faveur de cette restitution, ajoutons que l’histoire de l’ermite Corentin qui va suivre sent trop le voisinage de Quimper, pour que l’auteur ait fait quitter la Bretagne au roi Aquin, et enfin que la proximité de la mer ressort du vers 2023.

V. 2979. — Le firent, ms. le furent.

V. 2981. — Où il avoit, ms. ou il y avoit.

V. 2982. — Anchauce, ms. anchause.

V. 2983. — L[y] ducs, ms. le ducs. — Sy a, un pied.

V. 2984. — L[y] roys, ms. le roys.

V. 2985. — Nyvet. — Une note marginale « Nyvet château » a égaré les recherches ; il faut voir ici, comme nous l’avons dit, la forêt de Nevet. Rien ne démontre mieux l’importance de cette forêt que l’extrait qui suit. Il est tiré d’un Aveu rendu en 1644, par Jean, baron de Nevet, à l’évêque de Cornouaille :

« ….….. En laquelle parroesse (de Plogonnec) il y avoict fort peu de cette grande forest de Nevet, qui, par la dicte division du dict evesché en parroesses et tresves, partye se trouva en Plomodiern, au dict Plogonnec autres parties, et presque le toult de la parroesse de Plonevez-Porzay, partie des parroesses de Quemeneven circonvoisines et Loc-Ronan, à présent prieuré ; laquelle forest ayant esté essartée, cultivée et affeagée en portions par les seigneurs de Nevet à seigneurs gentiz hommes, et autres de condiction commune qui s’y sont establis, y ont basty manoirs et villages, mesme églises, et qui relèvent encor à présent du dict seigneur de Nevet et suivent sa juridiction ; et autre partye de la dicte forest, encor en essence et qui cerne de touttes parts fors le midy le chasteau du dict Lezargant, situé en la dicte parroesse de Plonevez, demeure en ce temps des dicts seigneurs. » (Arch. du Finistère. — Fonds de l’évêché de Quimper. — Copie appartenant à M. de la Borderie.)

V. 2987. — Trés, ms. tref.

V. 2989. — Se est, ms. s’est.

V. 2990. — L’ost Charlez, pour : l’ost Charle.

V. 2991. — Couroce, lire : courocé.

V. 2993. — Vestuz et courc[el]ez, ms. l’escuz et courcez.

V. 2998. — Ne s’est aseuré mye, ms. ne s’est mye ascuré.

V. 3001. — Ça, ms. sa.

V. 3003. — Que j’amaye, ms., que je amaye.

V. 3004. — La fort, ms. la forte.

V. 3006. — Auré, ms. airé.

V. 3007. — S’elleissent, ms. se elleissent.

V. 3013. — Envaïe, ms. envoïe.

V. 3014. — Isnel[le]ment a la famme aqueillie. — Aquin recouvre-t-il sa femme, ou ne faudrait-il pas corriger : a l’oriflamme aqueillie ?

V. 3015. — [Ou] chastel, ms. et chastel. — Une erreur dans le numérotage a échappé à l’impression entre ce vers et le v. 3074.

V. 3017. — Vers incomplet. — Sens : Garnier que J. C. vous accueille avec un visage favorable.

V. 3020. — E[r]t, ms. est.

V. 3021. — Asaillie, ms. asailliée.

V. 3022. — Brusl[i]e, ms. bruslée.

V. 3024. — Arse, ms. arce.

V. 3026. — Ung hermitage trouva le Barbarin. — L’aveu cité plus haut, reproduisant les actes des saints qui ont illustré la forêt de Nevet, parle de cet ermitage :

« L’antiquité de la famille de Nevet se justiffye en la vye de Sainct Corentin, premier Evesque de Cornouaille, et autres cy après exprimez ; puisqu’il s’y voit, que le Roy Grallon, devenu héritier de Conan son père, environ l’an de nostre salut 388, allant à la chasse et ayant traversé la forest du seigneur de Nevet, il arriva avec son train fortuittement à l’ermitage du dit saint Corentin, proche de la dite forest. Ce qui est encor confirmé par celle de Saint Guenolay, premier abbé de Landevenec, où il est rapporté, que luy et Fragan son père, estantz venus voir le dit saint Corentin, attendu sa sainteté de vye, le trouvèrent en son dit hermitage, au pied d’une Montagne nommée Menez-Cohm, proche d’une grande forest, dicte de Nevet. »

V. 3028. — Messe chantant. — Plusieurs analyses d’Aquin traduisent : c’était le jour de la Saint-Martin (11 novembre). C’est plutôt, croyons-nous, une allusion à la qualité de disciple de saint Martin de Tours, constamment donnée à saint Corentin dans ses légendes. Quoique la suite du récit prouve qu’en réalité saint Corentin disait la messe, messe chantant rappellerait ici le sens du mot composé provençal messa-cantant, ayant la signification de prêtre ou de religieux. (Cf. P. Meyer, Romania 1875, p. 463.)

V. 3037. — De [put] lin, ms. d’equilin.

V. 3044. — Le duc apelle, c’est-à-dire Charles appelle le duc.

V. 3047. — Ms. demande luy ont les Sarrazins.

V. 3048. — [Ce] dis[en]t, ms. dist. Vers incomplet.

V. 3050. — Conpte d’efreente[r] luy, ms. conpte d’efreent et luy.

V. 3051. — Romain, ms. romains.

V. 3053. — Ne d’Aiquin, ms. ne de Aiquin.

V. 3055. — Ge t’occiray, ms. ge te occiray.

V. 3057. — Qui [de] l’esve, ms. qui l’esve fit, vers faux.

V. 3058. — Archedeclin. Cf. Fierabras, v. 1642-3.

V. 3059. — Juqu’à la fin, ms. juques à.

V. 3060. — A matin, ms. ha matin.

V. 3061. — Là me vi[n]t, ms. là me vit.

Laisse XXIII. L’auteur du remaniement d’Aquin que nous publions a laissé en assonances cette dernière laisse, ou plutôt n’a pas achevé d’en transformer les finales en rimes, par une négligence fréquente à la fin des chansons remaniées. Cf. G. Paris, Alexis, p. 264 (Rédaction du XIIIe s.).

V. 3063. — En mon abit, ms. et en mon abit. Vers faux.

V. 3064. — Lour ot conté, ms. lour ot ce conté. Vers faux.

V. 3065. — Vers incomplet.

V. 3069. — Chandel regit. Nous comprenons : chef avoué, guide reconnu — en donnant à regit le sens d’un p. p. de regehir, avouer. C’en est assez pour conserver tel quel ce passage sans doute interpolé. — Les différentes copies du ms. écrivent : chandelle. — (Cf. Duc-Hensch, Lacurne, aux mots : chadeler, chadel.)

V. 3070. — Juqu’à sa salle, ms. juques à.

V. 3071. — [Envaïz], ms. anvoiez.

V. 3076. — Ms. par la bataille avons ali à fin. Ce vers n’a pas été remarqué, il annonce la fin prochaine de la chanson.

V. 3077. — Ms. Tuez fut... et fut frere Seguyn.

Le nom qui manque est, comme nous l’avons exposé, celui d’Aquin ; nous en avons, semble-t-il, la preuve matérielle aux v. 1039-40, où Seguin est indiqué comme le frère du héros du poème. — La copie de Ste G. supplée : tuez fut homme.

V. 3080. — Branc acerin, ms. blanc acerin.

V. 3081. — Tïori, lire : Tyori.

À propos de Tïori, duc de Vannes, père de Roland, nous insérons ici quelques vers inédits du Charlemagne de Girard d’Amiens, relatifs aux Enfances bretonnes de Roland. Charlemagne fait le voyage de Bretagne pour annoncer à sa sœur la mort de son mari Milon, duc d’Angers :

Aussi prist Challemaines vers sa suer à aler,
En ung chastel où mult amoit à séjourner,
Assez près de Bretaigne, Vannes l’oy nommer,
.I. chastel que li dux avoit là fet fermer...

Charlemagne arrive dans les environs de Vannes, ses veneurs vont chasser dans les forêts voisines. Le jeune Roland prend les officiers du roi pour des maraudeurs et se révèle par le châtiment énergique qu’il leur inflige. L’empereur reconnaît son sang. Après cet incident, Charlemagne entre à Vannes :

Li rois avec sa suer fut .VIII. jors sejornez.
Puis prist congié li rois, si s’en est retournez
A Orliens drettement, et Rollant est remez
Avecques la duchesse, quar ainsi fu ses grez,
Tant que le duc Milon fust un poi oubliez.
Et fut le corps le duc de terre deterrez
Et à Vannes meismes et mis et enterrez
Et pour s’ame .I. moustier et fait et estorez.…
(B. Nle Fr., 778, fo 110.)

V. 3086. Vers incomplet :

Ms. Et luy a mys ung escu parmy.

V. 3087. — Nesmez en fiert sus l’escu à or fin.

Après ce vers, le ms. s’arrête au premier tiers du verso du fo 57. Si la fin d’Aquin manque, ce n’est pas par suite d’un accident matériel, comme celui qui nous a privé du commencement. Rien n’indique que le copiste ait regardé son travail comme terminé ; mais nous avons tout ce qu’il en a exécuté.


  1. La Landelle : recouvré.
  2. L. L.
  3. Avertissement. — Les mots du texte sont en caractères romains. Les leçons du ms. 2233 en italiques. Nous n’avons point à donner de variantes du ms. de Sainte-Geneviève, qui n’est qu’une copie. Nous la citerons, ainsi que celle de Frotet de la Landelle, quand l’interprétation le demandera.

    La désignation V. N. indique de vieilles notes marginales dont l’auteur paraît être un habitant de Saint-Malo. N. F. précède les explications que Fauchet donne d’un certain nombre de mots.

    Nous réunirons également ici, autant qu’il nous sera possible, l’errata du texte.