Le plymouthisme d’autrefois et le darbysme d’aujourd'hui/Partie 1


LE PLYMOUTHISME D’AUTREFOIS,

ET

LE DARBYSME D’AUJOURD’HUI.

« Pensez à cela, consultez et prononcez. »
Juges, xix, 30


LES FRÈRES DE PLYMOUTH DANS LEURS PLUS BEAUX JOURS.


Il y a vingt et quelques années qu’un certain nombre de personnes appartenant à diverses sections de l’Église chrétienne, sentirent le besoin de s’unir pour rendre témoignage à la vérité et pour jouir ensemble de leurs priviléges communs. Une étude plus attentive de la Parole sainte, un coup-d’œil jeté sur l’état actuel de l’Église, enfin une connaissance plus ou moins étendue des desseins de Dieu à l’égard de ses enfans, leur fit comprendre qu’ils ne pouvaient plus rester attachés à des troupeaux qui, par leurs constitutions et leurs systèmes ecclésiastiques, bornent l’action du St. Esprit dans l’Église, et s’opposent au développement de la vie chrétienne en chacun de ses membres en particulier. Après plus ou moins d’hésitation, plus ou moins de lutte et d’exercice de conscience, ils se décidèrent à rompre, non avec les individus qu’un besoin d’aimer rendaient encore plus précieux à leur cœur, mais avec un état de choses qu’ils ne pouvaient changer, en supposant même qu’ils eussent eu pleine liberté d’action. C’est à Plymouth (Angleterre) que commencèrent à se former les premières réunions. Ces frères étaient alors en petit nombre, il est vrai, et chacun avait conscience de sa propre faiblesse ; mais ils étaient simples et fidèles, et c’est à cause de cette faiblesse même dont Paul avait à se glorifier, et de leur fidélité, que Dieu rendait manifeste sa puissance à leur égard et faisait rayonner autour d’eux et au milieu d’eux les grâces de son St. Esprit. L’union de tous les chrétiens était le grand but auquel ils visaient et vers lequel tendaient leurs efforts. Le drapeau qu’ils avaient arboré au milieu des ruines d’une église apostate,[1] portait cette unique inscription : « Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ». Ce n’était point autour d’un homme ni autour d’un principe qu’ils se ralliaient, mais autour de Jésus et de sa Parole. Ils connaissaient par expérience la source de toute véritable bénédiction, et c’est avec raison qu’ils se prévalaient de cette magnifique promesse : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ». (Matt. xviii.) La présence du St. Esprit dans l’Église était reconnue, comme principe, au milieu d’eux, et se trouvait être suffisamment constatée par les bénédictions qu’il plaisait à Dieu de répandre dans leurs assemblées. Affranchis du Seigneur, et participants d’un sacerdoce d’autant plus glorieux qu’il est tout spirituel, ils rendaient librement et joyeusement à Dieu le culte qui lui appartient, « L’amour fraternel » n’était point alors pour eux une expression banale ou un mot vide de sens. Jésus faisait constammant le sujet de leur cantique, car il était réellement « leur trésor et leur vie ». S’il leur arrivait de parler des uns ou des autres, ce n’était point pour faire de la médisance. Ce qui les caractérisait était tout autre chose que l’esprit d’envie ou l’amour de la vaine gloire. Ils comprenaient que tout, dans la famille de Dieu, doit être subordonné au grand principe de l’amour, et ne reconnaissaient d’autre autorité que celle que donne la Vérité. Les différences de vues sur des questions non essentielles, et même sur la prophétie qui faisait alors le sujet de leur étude spéciale, n’étaient point un obstacle à l’édification. C’était pour eux l’âge de l’enfance, et parce qu’ils étaient encore à l’état d’enfance, comme Église devait y avoir parmi eux des infirmités et des faiblesses ; mais la charité était là dans toute sa force et sa fraîcheur, pour supporter et couvrir, pour reprendre, corriger et guérir. La volonté propre avait un frein, la rebellion du cœur était facilement vaincue, et les esprits les plus raides, sous la discipline du St. Esprit, savaient se prêter aux circonstances, ou mieux encore, se courbaient sous le joug de Christ. Ils parlaient et agissaient dans la liberté de l’amour. Sainte et précieuse liberté que celle-là ! « Où est l’Esprit de Christ là est la liberté ». C’est ainsi que en suivant la vérité avec la charité, ils croissaient en toutes choses en Celui qui est le Chef, savoir : Christ. » (Éph. iv, 15.)

Ceux qui avaient si bien commencé à Plymouth, furent donc des marque visibles de l’approbation du Seigneur. L’œuvre prit de l’extension ; les disciples de la Parole virent leur témoignage porter du fruit. Non seulement ce groupe de chrétiens dont nous venons de parler devint nombreux, mais des réunions du même genre se formèrent et se multiplièrent en divers pays, d’abord en Angleterre, ensuite sur le continent. Plusieurs de ceux qui furent témoins d’un pareil succès, pourraient, au besoin, attester les faits qui sont portés à notre connaissance et dont nous ne donnons ici qu’un faible aperçu. Ces temps d’heureuse mémoire sont passés, mais nous tenons à les rappeler. C’est surtout à cette intéressante Église de Plymouth que nous devons arrêter notre attention pour le moment.

Le spectacle édifiant qu’offrait aux yeux de la société ces « Frères de Plymouth » (car c’est le seul nom qu’on put trouver alors pour les flétrir) ne s’est peut-être jamais produit à aucune époque de notre réveil religieux. Le trait dominant de cette assemblée était l’amour. Chacun aurait cherché non ses intérêts particuliers mais ceux de Jésus-Christ (Phil. ii, 21.) Un chrétien étranger qui serait venu au milieu d’eux sans prévention, y aurait respiré un esprit de liberté, de paix et de sainte fraternité. Ce n’était pas à la solution de « questions curieuses » que l’on exerçait l’intelligence, mais plutôt à bien comprendre la volonté divine pour la faire. Ce n’était pas M. un tel qu’il fallait attendre et écouter dans une réunion, mais le Seigneur Jésus. La somme de bonheur qu’ils réalisaient comme corps et comme individus était en raison de leur détachement du monde et de l’abnégation d’eux mêmes. Pour autant qu’ils savaient imiter la sentinelle vigilante qui fait cette question empressée : « N’avez-vous pas vu celui que mon âme aime » ? ils pouvaient attendre et se rendre réciproquement la réponse : « Nous avons vu le Seigneur » (Cant. iii, 3 ; Jean, xx, 23.) Les scènes que nous avons entendu raconter avec autant d’édification que d’admiration, nous reportent aux temps apostoliques. Nous ne voudrions exagérer le bien pas plus que c’est notre intention d’atténuer le mal. Cependant nous nous croyons autorisé à faire un rapprochement du tableau que des chrétiens judicieux nous ont retracé de cette période de leur histoire avec le récit contenu dans Act. iv, 32-37.

Que l’on ne confonde pas ici deux classes de chrétiens qui se sont produites à la même époque, et qui se sont également distinguées par leur dévouement et leurs lumières sur des sujets prophétiques. C’est à tort que l’on a voulu assimiler « les Frères » aux convultionistes ou visionnaires dont la secte a pris naissance sous Irving qui vivait alors en Écosse. Les premiers n’ont point eu la prétention de rien organiser par eux-mêmes ; ils ne se sont point donné pour mission, comme les disciples d’Irving, de rétablir l’Église déchue. La piété de ces hommes qui nous ont donné un si bel exemple à suivre dans la voie du renoncement, était une piété calme et nourrie de foi en la Parole de Dieu ; leurs vues étaient assez larges et leurs cours assez simples pour reconnaître l’église, des membres de l’église, ailleurs que chez eux. Enfin, ils différaient essentiellement des autres en ce qu’ils ont refusé toute espèce de titres honorifiques et n’ont jamais voulu admettre aucune hiérarchie ecclésiastique.

Mais de ce qu’ils ont secoué le joug de l’homme, et de ce qu’ils se sont formellement opposés aux prétentions cléricales, s’ensuit-il qu’ils reniassent tout principe ecclésiastique, ou qu’ils manquassent de respect et de zèle pour ces règles de l’Écriture qui prescrivent les mesures d’ordre à observer dans l’église ? Assurément non. Ce reproche qu’on leur a fait de tout temps de rejeter le ministère est encore mal fondé. Il faut bien le dire, les adversaires qui ont voulu les combattre, se sont placés généralement sous un faux point de vue, et ils eussent peut-être été, sinon plus généreux, du moins un peu plus justes, s’ils n’avaient pas tant cherché à faire prévaloir leur idée favorite sur l’imposition des mains. Persister à dire, comme on le fait, que les frères dits Plymouthiens ne veulent pas de ministère, c’est soutenir une assertion absurde contre l’évidence des faits. Notre objet, ici, n’est pas de définir ou de développer l’idée du ministère, qu’il nous suffise de dire à qui voudra l’entendre, que nos frères n’ont jamais repoussé le ministère, ou plutôt les ministères, puisque la Parole en mentionne plusieurs. Dans la première période de leur histoire, ils ont eu parmi eux des pasteurs, des évangélistes, des docteurs, etc. Les dons qui auraient pu être enfouis même sous les débris du papisme, trouvaient occasion de se manifester au milieu de cette assemblée de croyants, et ils furent longtemps exercés avec fruit. Chacun prenant humblement la place que le Maître lui avait assignée dans le corps, savait écouter dans le silence et parler avec profit selon qu’il y était appelé. Ceux que l’on nous signale encore aujourd’hui comme des hommes remarquables, portaient alors les caractères de la véritable grandeur : ils se faisaient petits pour mieux servir les autres. Lorsque l’homme s’efface et s’oublie lui-même, Christ ne parait que plus admirable et l’action divine plus sensible et plus efficace. Si le cadre que nous nous sommes tracé n’était pas si limité, nous pourrions citer de beaux traits de dévouement de ces chrétiens du réveil ; et certes, s’il est triste et pénible d’avoir à signaler par fois les imperfections de l’homme et les écarts auxquels il se laisse entraîner, l’esprit trouve néanmoins une véritable douceur à faire remarquer les belles qualités et la bonne conduite de ceux qui savent se rendre digne de l’estime publique.

Les dons étaient reconnus, disions-nous, et librement exercés parmi ces frères de Plymouth. Pendant un certain temps ils furent passablement concentrés. C’est là, du moins, l’opinion de quelques uns. L’attention et les efforts de ces hommes que Dieu avait choisis pour commencer et continuer l’œuvre, se portaient généralement sur un même point. Mais plusieurs sentirent la nécessité de se répandre pour porter au loin le flambeau de la foi que Dieu leur avait confié. Ils se dispersèrent donc et allèrent travailler dans d’autres portions de la vigne du Seigneur. Dieu était avec eux. Quant à ceux qui formaient à Plymouth le camp de l’Éternel, ils croissaient journellement en nombre et nous pouvons ajouter qu’une grande grâce était sur eux. (Act. iv, 35.) Ils n’avaient pas besoin de fonder des hôpitaux ni d’instituer un presbytère parmi eux ; ils n’avaient pas non plus besoin de nommer des diacres. « Ils se prévenaient les uns les autres par honneur, » et chacun s’employait au bien de ses frères suivant ses capacités. Les pauvres étaient visités et secourus, et chacun s’empressait de donner ses soins aux malades qui se seraient trouvés dans sa circonscription. Les plus forts exerçaient le support envers les faibles. Ils travaillaient tous de concert et chacun en particulier, sans ostentation, pour l’avancement de la vérité au milieu d’eux et partout ou ils pouvaient exercer leur action. Tandis qu’ils n’étaient point paresseux à s’employer pour autrui, tandis qu’ils « étaient fervents d’esprit, servant le Seigneur, » personne n’eut osé dire : « Suis-je le gardien de mon frère, moi ? » (Genèse, iv.) Sans doute que tous ne fonctionnaient pas de la même manière ; chaque membre avait sa sphère d’activité et conservait sa liberté d’action ; néanmoins « un seul et même Esprit opérait toutes ces choses, distribuant à chacun ses dons comme il voulait. » (1 Cor. xii, 11.) L’unité se trouvait dans la diversité. L’esprit de secte était banni du milieu d’eux, et personne ne se serait avisé de traiter avec mépris ou même avec indifférence un autre chrétien qui n’aurait pas partagé leurs vues. Le cercle de leur sympathie s’élargissait en raison de l’influence qu’exerçaient sur leur cœur les vérités bénies que Dieu leur avait révélées. Ils comprenaient facilement que Christ doit être au centre de toutes les affections et de toutes les pensées de ses rachetés comme aussi la source de toute leur joie. Chaque chrétien trouvait parmi eux un accueil vraiment fraternel, et pouvait, après en avoir fait la demande à l’un des surveillants, être reçu à la table du Seigneur. On lui tendait franchement et cordialement la main, quelles que fussent ses vues sur des points secondaires.[2] On n’exigeait point alors de certificat ni de recommandation d’homme pour être reçu à la cène ; on reconnaissait à tout enfant de Dieu le droit d’y participer en vertu de sa foi aux mérites du Sauveur. Si l’on s’était trouvé dans la pénible nécessité d’opérer un retranchement, c’est-à-dire d’excommunier un membre, ce n’eut pu être que pour une cause très-grave et par un acte solennel de l’Église réunie dans ce but. Encore fallait-il avoir rempli envers le frère coupable les devoirs prescrits dans la Parole, selon Matth. xviii, 15-17 ; 2 Thes. iii, 14, 15, etc. S’il arrivait à quelqu’un de s’absenter des réunions pendant un ou deux dimanches, le frère voisin s’en préoccupait et s’informait aussitôt des motifs de cette absence. Ils étaient assez indulgents et assez justes pour tenir compte des circonstances difficiles où pouvaient se trouver quelques uns de leurs membres, soit de la distance qui pouvait les empêcher d’assister régulièrement au culte. Mais en supposant qu’il y eût négligence de leur part, là ou ils n’avaient aucune raison plausible à donner, cette négligence eut été considérée comme une chose de mauvaise augure, et l’abandon des saintes assemblées comme une infraction à ce commandement de l’Apôtre : « Ne quittant point notre assemblée » etc. (Hébr. x, 25.)

On a donc vu à Plymouth une Église florissante comme on n’en vit peut-être jamais dans les siècles précédents. C’était comme un nouveau réveil qui s’opéra dans l’espace de quelques années et qui devait fournir un point d’appui, et donner même une direction particulière à celui qui s’opérait en même temps sur notre continent. Le témoignage rendu par cette assemblée pouvait avoir ses contradicteurs. Les frères trouvèrent plus d’un antagoniste, surtout dans le corps ecclésiastique qui voyait chaque jour quelque nouveau confesseur sortir de ses rangs, et qui, par cette raison même, devait perdre considérablement de son influence. Or, la bonne harmonie qui avait régné jusque là parmi les frères, les sacrifices que la plupart d’entre eux avaient bien voulu s’imposer pour la gloire de Dieu, les conversions opérées par leur moyen comme un sceau que Dieu ajoutait à leur témoignage, tout cela était déjà suffisant pour réduire au silence leurs adversaires. Si, parmi ces derniers, il s’était trouvé quelqu’un d’assez hardi et habile pour oser les attaquer dans ses écrits, il y avait aussi parmi les « Frères » des hommes capables de leur répondre. Ce n’était pas dans un esprit de controverse ou par zèle amer qu’ils auraient répondu aux objections qui leur auraient été faites, mais en exposant simplement des vérités importantes qui étaient généralement méconnues ou négligées. Un bon nombre d’excellents petits traités dont plusieurs ont été traduits en notre langue, furent répandus et lus avec fruit. Il parut aussi dans le temps « Words of Truth », le « Christian Witness » et d’autres publications du même genre qui renferment de précieuses vérités. Il faut avouer, cependant, que l’action devait avoir plus de force et exercer une influence plus salutaire que les traités ou les discours les mieux écrits. Pour s’en convaincre on n’a qu’à se reporter aux temps primitifs de l’Église. Les Apôtres écrivaient moins et ils agissaient davantage. De là vient que l’on a donné au récit de St. Luc le nom de « Actes des Apôtres », bien qu’on puisse en même temps considérer son livre comme une histoire, ou même comme un traité de théologie.

Un réveil religieux porte toujours son caractère suivant l’époque et le lieu où il s’opère. Outre la piété qui était incontestablement le côté le plus saillant comme aussi le plus réjouissant des Frères, il y avait une intelligence qui les distinguait, surtout dans les sujets prophétiques. Il se tenait parmi eux des réunions spéciales où l’on s’occupait de la Prophétie. Les instincts religieux étant ainsi excités, il s’organisa pour ainsi dire, une nouvelle académie populaire où chacun pouvait faire de la théologie. Des femmes que les circonstances favorisaient plus que beaucoup d’autres, lisaient assidûment les Stes Écritures et se communiquaient entr’elles les résultats de leurs pieuses et persévérantes recherches. Quelques unes même se livrèrent avec ardeur à l’étude des langues ; elles auraient appris, par exemple, le Grec et l’Hébreu avec une facilité étonnante. Avouons, cependant, que cette ardeur aurait pu être tempérée par des préoccupations d’un autre genre qui nous paraissent d’autant plus légitimes qu’elles rentrent pleinement dans la condition de la femme. La modestie est une vertu que l’on aime à retrouver chez elles. Des personnes qui ont observé de près le mouvement, ont cru voir dans cet exercice de l’intelligence, même en ce qui touche l’étude de la prophétie, un signe de décadence, tandis que d’autres n’y ont vu qu’une marque de progrès. Il est certain, toutefois, qu’aussi longtemps qu’il y eut cet empressement qui témoigne d’un besoin de conscience, et le zèle, qui ne ressemble en rien à cette activité fiévreuse qui est ordinairement le prélude d’un déclin spirituel ; aussi longtemps que les âmes surent se maintenir dans une humble condition, fuyant la vaine gloire, et réalisant ainsi dans leur vie ces paroles de l’Apôtre : « N’affectant point les choses hautes, mais vous accommodant aux choses basses ; » (Rom. xii.) enfin, aussi longtemps que les « Frères » restèrent dans la petitesse, marchant dans l’amour et la simplicité qui est selon l’Évangile, il y eut parmi eux prospérité, joie, et paix par le St. Esprit.

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  1. Cette expression étant devenue plus usitée et famillière au grand nombre, nous ne craignons pas de l’employer pour désigner la masse des individus qui portent le nom de chrétiens.
  2. Nous nous servons de cette expression, quoique avec répugnance, pour désigner des opinions qui ne portent pas atteinte aux vérités fondamentales du salut, ni aux grands principes qui servent de base à la réunion des « Frères. »