Le parfait mareschal/182
◄ Onguent pour les Poireaux | ⅭⅬⅩⅩⅫ : Onguent d’Oldembourg, pour secher les eaux, arestes, mulles, & autres ordures des jambes des Chevaux. | Des jambes gorgées ou enflées par les eaux, & autres ordures ► |
Ettez dans un pot neuf vernissé deux livres miel commun, faites-le chauffer à tres-petit feu, quand il commence à bouillir mettez parmy le miel en ôtant du feu, vert de gris en poudre tres-fine, & couperose blanche en poudre grossiére, de chacun quatre onces, mélez & incorporez le tout dans le miel, puis remettez sur un petit feu en remuant toujours, & adjoûtez deux onces noix de galles en poudre tres-fine, ostez du feu & remuez bien le tout, à la fin mettez une once sublimé en poudre tres fine, incorporez encore & mélez le tout en remuant hors du feu jusqu’à ce qu’il soit froid, vous aurez un onguent capable de tout dessécher : s’il n’est pas assez siccatif mettez parmy l’onguent quand il sera froid, quatre onces d’eau-forte, il sera peut-estre trop desséchant, car il pourra faire enfler la jambe, si vous en mettez trop.
Il faut melanger cet onguent sur un tres-petit feu : que si on voit qu’il commence à boüillir trop, ôtez d’abord du feu, car le tout se repandroit & sortiroit du pot.
Cet onguent desséche fortement, il est bon pour les vieux Chevaux, & si on en mettoit trop il feroit tomber escarre au lieu de dessécher, il faut en mettre legerement sur les eaux & crevasses, & en mettre tous les jours ; mesme il desséchera les poireaux, il ne faut pas apprehender d’en mettre beaucoup sur lesdits poireaux, car souvent il les fait tomber. L’onguent se garde long-temps.
Quand les autres onguens auront manqué & n’auront pas desséché les eaux, servez-vous de celuy-cy, si la jambe n’est pas gorgée, en deux applications tout au plus, il desséchera les eaux quelles qu’elles puissent estre.
Prenez de l’eau seconde, c’est l’eau que les Orphévres & Rafineurs ont employée, qui est verte, & en frottez tous les soirs les eaux, elle les séchera : On le sert aussi d’eau-forte aux vieux Chevaux.
Mais si le mal est opiniâtre, il faut se servir de l’onguent d’Oldenbourg, ou de l’onguent du Bouvier, il desséchera quelques eaux Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/543