Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, p. 427).
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COmme le Farcin à cul de poulle participe fort de la mélancolie, les bouttons ne viennent gueres en matiere, mais poussent de la chair qui est opiniastre & qui cede difficilement aux remedes, & il faut apporter beaucoup de soin pour évacuer puissamment la cause du mal, qu’on domptera pourtant par les remedes suivans, s’il est guerissable : l’ellebore noir estant une des principales drogues & des plus propres à ce mal, il faut le bien preparer pour corriger ce qu’il y a de mauvais.

Prenez de veritables racines d’ellebore noir la quantité que vous voudrez, lavez-les, estant essuyées mettez-les dans un vaisseau avec du vinaigre rosat, laissez infuser vingt-quatre heures, jettez le vinaigre, & séchez les racines à feu tres-lent, & les gardez.

Pilulles pour le Farcin.

Prenez sené une once, turbith & aloës de chacun demie once, sel de tartre une once, ellebore noir preparé trois dragmes, rhubarbe deux dragmes, anis & fenoüil demie dragme de chacun, sublimé-doux demie once, gingembre & noix muscade de chacun une dragme & demie : faites-en une poudre grossiere, & en formez des pilulles avec une livre de beurre frais, qu’on donnera au Cheval, qui aura esté saigné un jour auparavant, & qu’on tiendra bridé six heures avant la prise, & autant après ; d’abord qu’il aura pris les pilulles, il le faut promener une demie heure au pas bien couvert.

On pourra purger le Cheval farcineux avec les pilulles catholiques ou imperiales de Fernel, en mélant demie once de sublimé doux, avec deux onces desdites pilulles, puis les faisant avaller au Cheval en une seule pilulle, ou en deux avec chopine de vin blanc : quand le Cheval ne purgera plus, & qu’il aura bien recouvert l’apetit, donnez luy la ptisanne suivante.