Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 2p. 22-23).

CHAPITRE VII

CHARMAINE ET NAP


Le soir tombait quand Ravelle arriva à la maison du ranch.

Charmaine, assise sur la galerie, tricotait un bas.

— Tiens, c’est vous, dit-elle.

Sa figure manifestait de l’inquiétude.

— Qu’est-il arrivé pour que vous reveniez ainsi inopinément ?

— Oh, bien des choses dont la principale est que votre vie est en danger et en très grave péril.

— Vous me faites frémir ! Racontez-moi donc…

Il expliqua les agneaux morts.

Le salpêtre.

Les vols de toisons de Bocherall.

L’arrivée inopinée de Renaud et Troyat.

À ce moment Charmaine s’écria :

— Mais c’est archifaux ; je ne vous ai jamais dégommé comme vous dites ; vous êtes toujours mon contremaître.

Elle questionna.

— Mais pourquoi, tous ces crimes ?

— Je me le demande moi-même. En tout cas c’est joliment compliqué et ça doit remonter loin, très loin dans le passé.

— Alors ?

— Alors peut-être que si nous cherchions dans ce passé qui est vôtre, finirions-nous par découvrir le joint, la clef de cette affaire aussi criminelle que mystérieuse, hein, mamzelle ?

— Ne me mamzellez plus. Pour vous dorénavant je veux être Charmaine tout court.

— Charmaine ?

— Oui, Napoléon…

— Napoléon, quelle lourdeur ! Pourquoi ne pas vous servir de Nap… ?

— Évidemment pourquoi ?… Mais de quoi parlions-nous donc ?

— Nous nous mettions en train d’observer mon passé, Nap.

— Alors on y va ?

— Oui, je commence…

La jeune fille fit alors le récit suivant…