Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume II/Vendidad/Fargard 8 App A


 
Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1892.
Annales du Musée Guimet, Tome 22.


VENDIDAD
Fargard 8 Appendice A
8. Appendice A
Les Cérémonies funèbres chez les Parsis.


APPENDICE A

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CÉRÉMONIES FUNÈBRES CHEZ LES PARSES


iNous croyons utile de résumer ici les cérémonies funéraires en usage à présent chez les Parses. Nous signalerons au fur et à mesure les points où elles diffèrent de l’usage ancien : les différences, ici comme dans le rituel (vol. 1, XGi), viennent surtout des pertes subies dans la pratique moderne. Les cérémonies funéraires sont de deux ordres : les unes disposent des restes du mort, les autres opèrent pour le bien de son àme.


I


Le principe qui domine les cérémonies du premier ordre est la crainte de la contagion ou, comme dit l’Avesta, de la Druj Nasu, la Druj-Charogne. La mort, une fois venue, reste : la preuve visible en est donnée par la corruption qui bien vile s’empare du cadavre et répand l’infection autour de lui : on se la représentait sous la forme d’une mouche horrible, la

1. Nous faisons grand usage dans cet exposé d’uue excellente ctuile de M. Jivanji Modi, encore inédite, et dont il a bien voulu nous communiquer les épreuves : The funeral cérémonies of the Parsees, Their origin and explanation ; elle doit paraître dans le journal de VAnl/iropolofjical Society de Bombay de cette année, vol. II, n" 7. Voir encore, outre l’Avesta et les textes pelilvis, Uosabuai Fh.vm.ii, History of the Parsis, I, 192-213. APPENDICE A 147

mouche qui bourdonne sur les cadavres -.Toutes les cérémonies de cel ordre peuvent se résumer en deux mots, ceux-là même qui résument aujourd’hui toutes les mesures prophylactiques en cas d’épidémie : i" interrompre les communications des vivants avec le centre d’infection réel ou supposé ; 2" détruire ce centre même.

Aussitôt que le malade est évidemment perdu, d’une part on lave le linceul qui doit vêtir le cadavre, et on prépare la chamiire funéraire isolée qui doit le recevoir en attendant sou transfert au Dakhma : d’autre part on fait venir deux prêtres ou plus qui récitent pour lui la formule de Pénitence, le Patet. Si le mourant est capable de la réciter lui-même, soit seul, soit à la suite des prêtres, il n’en est que plus sûr de son salut. A défaut du Patet, l’Ashem vohû, récité au dernier souffle, suffit*, n Celui qui récite le Palet, quelques péchés qu’il ait commis, n’ira pas dans l’enfer ; il recevra son châtiment à la tête du pont Cinvat, puis on le conduira à sa place (dans le Paradis)^ » Ln instant avant la mort, on fait couler dans la bouche du mourant quelques gouttes du Hôm préparé pour le sacrifice, en symbole d’immortalité et de résurrection : c’est, on sait, le Haoma blanc qui sera l’instrument de la résurrection à la fin du monde Puis on lave à l’eau le corps du mourant et on lui met des vêtements de coton, blancs et absolument propres’. Un des parents lui met le Kosli en récitai. t VAhiira Mazda Khiidài", de sorte qu’il puisse mourir dans la livrée du Mazdéen. Puis on l’étend sur le sol, sur un drap blanc de coton : deux hommes s’asseyent à son côté, et au moment où il meurt on murmure à son oreille l’Ashem vohû.

Dès cet instant nul ne peut plus toucher le mort : le corps est tombé sous la prise de la Druj Nasu et les porteurs seuls, les Nasà-sàlàrs, pourront 2. Cf. Farg. VII, 2.

3. Cf. Farg. VllI, 8 ; la im’nie sans doute qui sert d’Anin’.ifit-f/fUi. 4. Yast XXI. -14-15.

5. Saddar, cti. xlv.

6. Voir vol. I, Lxv. Quelquefois on lui fait aussi avaler le jus de quelques grains (ïurvaràm ; sans doute pour mieux se rapprocher d’un Yasua en règle. 7. Ces vêtements n’ont pas été blanchis par le blanchisseur, mais blanctiis à la maison même, pour l’occasion et au moment voulu. Ils ne doivent jamais plus servir et seront détruits après les fum-railles.

8. Vol. 1, p. 390, note 30. 148 ANNALES DU MUSÉE GUIMET

le loucher. Si quelqu’un d’autre le louche par accidenl, il est impur el el ne poui’ra plus toucher aucun vivant avant d’avoir subi les cérémonies de purification ’.

11 y a deux sortes àe Nasd-sdldrs : les Khdndyas, simples porteurs, dont toute la fonction est do porter le cadavre de la maison à la porte du Dakhma ; el les Nasâ-sdldn proprement dits qui font la toilette du mort et qui seuls ont le droit d’entrer dans le Dakhma. Les premiers ne sont que les hommes de peine des funérailles, les autres ont quelque chose de religieux dans leurs fonctions. L’expression nashu-kasha dans l’AvesIa semble désigner les Khdndyas seuls ; le Nasd-sâldr est désigné sous le nom de RatU" chef» (cf. p. 121, note 20).

Les Nasd-sâldrs, au nombre de deux ’", se lavent, mettent des vêtements propres, font le Kosti, prennent le bàj " ; puis (âhsini pairand, c’est-à-dire so tenant l’un l’autre au moyen d’une pièce d’étoffe qui les relie pur le bras, ils entrent dans la chambre oîi le mort est étendu. Les deux veilleurs laissent alors la place aux deux iNasà-sâlârs qui se mettent en devoir de couvrir le corps : la tête seule reste découverte. Dans quelques parties du Gujrate, on met le Padân au mort ’-. On transporte alors le corps sur une dalle de pierre placée dans un coin, et on lui croise les bras sur la poitrine ’ Dans quelques parties du Gujrate on suit encore la mélliodo recommandée dans le Vendidad (VIII, 8) ; c’est-à-dire qu’on le dépose sur le sol. dans une fosse de quelques doigts, sur une couche de sable ’^ Autour de la dalle ou de la fosse le Nasâ-sâlàr tire, avec un couteau de fer, trois cercles profonds, pour fermer l’aire de la contagion et y tenir la Druj captive. 11 9. Le Bdvaslmiuii, Farg. I.

10. F^ii rèj^li ! générale l’homme ne doit jamais opérer seul une cérémonie religieuse : la chose est surtout nécessaire dans des circonstances aussi dangereusps (k celles dont il s’agit ici. Cf. Farg. III, 44.

H. « Prendre le Bàj » signifie « réciter le .S’r(î»A-/(rt/ jusqu’au mol asliaLè ». 12. Voir vol. I, xit.

13. Il faut se garder de lui mettre la tête vers le nord, qui est la région des démons et le point d’où vient la Druj.

14. L’idéal, c’est qu’il y ait dans chaque maison, nu au moins dans chaque village ou rue, trois chambres funéraii’es, trois l ;iii<ik ou Zdd-marff. pour hommes, fi’mmes et enfants (Farg. V, 10) : (]ueii|n("s localili’s du (Jujrali’ ont cnroiv de ces Z ;d-marg : cf. /. /., note ’21. APPENDICE A IW

s’agil à présent de l’expulser : c’esl l’œuvre du Sag-dul, n Regard du cliieii ». On croyait que le chien qui regarde un mort en chasse le démon qui y est logé : le chien qui hurle la mort et la voit passer avait sans doute sur elle des lumières et des pouvoirs que l’homme n’a pas. [.e chien le plus puissant conire la Druj est le chien à quatre yeux (cathru-cashma), c’est-à-dire avec deux taches sur les yeux, ou le chien hlanc auxoreilles jaunes .. défaul de ces chiens, désignés par leurs formes rares et bizarres à des fonctions surnaturelles, on pouvait recourir à un chien ordinaire (chien de berger, chien de garde, chien de chasse, chien errant)"’. On approche le cliien du mort et quand il approche le museau du mort, il chasse la Druj. On répète le Sa(j-(lidài commencement de chaque Gàh, tant que le cadavre reste dans la maison.

Le Sag-dîd opéré, on apporte dn feu dans la chambre et on l’entrelient avec des bois parfumés, doiil la llamme odorante tue les démons dans toutes les directions où le venl la porte’", lii prêtre, assis à trois pas au moins du mort, récite l’Avesta juscju’au moment oi !i le corps est ti’ansféré au Dalvhma.

Le transport au Dakhma a lien de jour, car le corps doit être exposé au soleil (Vd. Y, 13 ; VI, 51). Si le décès se produit au commencement de la nuil, le transport a lieu le malin suivant ; s’il a lieu lard dans la nuit on de grand malin, le transport se fait le soir. En cas de mort accidentelle, le délai est plus long, la Druj Nasu ne prenant pas possession immédiate du corps, autrement dit, ladécomposition du corps étant moins rapide ’^ Une heure avant le transport, les porteurs ou Kln1nili/n !< enlrenl dans la •l."j. Furg. VIII, 10. — .tà Sag-diil pour le mort n’est p ;is direcleinenl décril (huis l’Avesta ; il décrit le Sa(/-d’id du chemin qui semble n’être plus pratique. 16. Commenlairepetdviflt/l^arg. VU, 2 : .. à l’instant oii Tàme s’en va, si un a , il lâché un chien au pied du mort, la Nasu se précipitant, le chien la voit et la frappe. I^es chiens qui frappent la Nasu sont le Pasùslihaurv, teVish-haurv.le Hilnazj ; et le Tarùk ». Le chien peut être remplacé par un oiseau de proie : le faucon des muutagnes, le corbeau, l’aigle chassent la Druj quand leur ombre passe sur le cadavre sdri gai- urdsdk — lire u valàk-u dàlii nmalasli sdi/ak l’amllùnèl). Le fait qu’un cadavre que l’on rencontre a été entamé par la dent du chien ou des oiseaux suflil pour prouver qu’il y a eu Sap-did (Farg. Vil, 2 !1, note :V2 . 17. Cf. Farg. VIM. 80.

-18. Farg. Vil, 5. ir,0 ANNALES DU MUSÉE GUIMET

chambre, tout vêtus de blanc, tout le corps couvert, sauf la face, les mains emmaillotées dans un dastâna, se tenant en pairand et portant une bière de fer ’■' igèhàn). Ils sont, selon le poids de leur charge, au nombre de deux, quatre, six, etc. mais jamais seuls-", même s’il s’agit de porter un enfanl. Ils placent la bière près du mort et prennent le Bàj-’ : puis ils disent en hâj-’ : << D’après les prescriptions du créateur Ahura Mazda, d’après les prescriptions des Amshaspands, d’après les prescriptions d’Adaibàd-.Mahraspaiid, d’après les prescriptions du Daslùr de ce temps » : puis ils s’asseyent en silence près du mort. Ici commence la récitation des Gàlhas ; c’est la lutte spirituelle contre la Druj succédant à la lutle matérielle-’. Deux prêtres, se tenant en paivand, à la porte de la chambre ou à (rois pas au moins du mort, récitent les prières du Gàh, prennent le Bàj-’, puis commencent la récitation de la Gâtha Ahunavaili (Hâs XYIII-XXXIV). Arrivés au Hà XXX, 4, aux mots :

maibyô khshathrem aojôngbvat yahyâ varedâ vanaêmâ Drujem (( aux miens la souveraineté puissante, par la force do laquelle nous délriiirons la Druj » ,

ils s’arrêtent, les Nasà-sàlàrs soulèvent le corps de la dalle ou de la fosse oîi il repose et le placent sur la bière de fer. Alors les prêtres, se tournant vers la bière, achèventla Gàtha-’. La Gàlha terminée, on fait un nouveau Sag-dîd : les parents elles amis, qui se sont réunis pendant ce temps, viennent jeter un dernier regard sur le défunt devant lequel ils s’inclinent : c’est le Sejdo.

Les Nasà-sâlàrs sortent alors de la maison et contient le corps aux Klid/uh/as- qu, marchant aussi par couples et en paivand, vont porter la bière avec le cadavre de la maison à la porte du Dakhma. L’assistance suit le corps à distance jusqu’au bout de la rue : les parents et les intimes. 19. I^e l’er garde et communique moinsTimpiirelé que le bois : cf. Parg. Vli, 75 sq. 20. Voir Farg. Ili, 14. sq.

21. Voir noie 11.

22. Sans arlieuler.

23. Parg. .

24. Auli-etois, semble-t-il, on récitail toules les (JAIiias : Pai-g. X. 4. 95. V«ir plus haut, page 148. APPENDICE A 151

qui veulent accompagner le mort à sa dernière demeure, suivent à trente pas. Ils sont tous en blanc, se tiennent en pairand et récitent le Bâj : en tête, marchent deux prêtres. Arrivés à la tour, les Khdndyas déposent la bière et découvrent la figure du mort, que l’assistance salue une dernière fois ens’inclinanf. On fait un dernier Sag-dîd :1a porte du Dakhma s’ouvre et les deux Nasâ-sâlârs qui avaient apporté la bière la reprennent des mains des Khândyas et la portent dans la Tour du Silence, où seuls ils ont droit d’entrer. Us retirent le corps de la bière, le déposent sur un àe%pavis, le dépouillent de ses vêtements qu’ils jettent dans le puits central de la tour et le laissent surplace, le visage au ciel. Des nuées de vautours qui ont flairé la mort à distance- sont déjà installés sur les rebords de la Tour, prêts à faire rapide besogne.

Leur oeuvre achevée, les ^’asà-sâlàrs referment la Tour derrière eux. Les parents, qui attendaient à quelque distance de la Tour, se lèvent, terminent le Bàj commencé, quittent le paivand et disent : « iNous nous repentons de tous nos péchés. Hommage à toi ! Nous adorons les âmes des morts, les Fravashis des justes-’. » Puis ils prennent du gômèz, se lavent le visage et les parties nues du corps, font le Kosli, récitent le Palet en y insérant le nom du défunt qui en bénéficiera, rentrent chez eux, et prennent un bain. Les trois jours qui suivent, on entretient le feu près de la place où le mort a reposé avant le transport au Dakhma. Personne ne doit occuper cette place pendant neuf jonrs en hiver, pendant un mois en été’*. On y brûle une lampe pendant neuf jours ou un mois selon la saison ; près delà un vase d’eau contient des fleurs renouvelées malin et soir. Pendant les trois premiers jours la famille s’abstient de viande^" et ne se nourrit que de légumes et de poisson"’. Autrefois il était mémo défendu de faire cuire aucun aliment dans la maison : les parents ou les amis préparaient les aliments pour la l’amille en deuil et les lui envoyaient. 26. Cf. Yl. XIV, 33 cl l’Ai-ptMucK suivant, note 5. 27. az liiunn gunâh palrl pushrmàn liôiii, noninsc-lèidh :! irislaiiàiii iirvàiiô vaxamuîdé yào nshàunàm fravasbayo.

28. Les Zoroaslriensdc lierai abandonnaient la maison même. Farg. 1,9, noie 20. 29. Farg. VIII, 22.

30. .’Vppelés piiik’iz’t, lill. « alislinencu ». ANNALES DU MUSEE (JUIMET

II

Ces Irois premiers jours soiil ceux où Tàuie du morl, encore allachée à la lerre, se tenant près de la tète du mort, éprouve des joies ou des souffrances indicibles selon la vie quelle a nienée^’. Pendant ces trois jours de vie intermédiaire, qui forment ce qu’on appelle hisad/s^’-, l’àme ramenée à la faiblesse de la naissance, a besoin plus que que jamais delapioleclioii des anges. I.’ange protecteur des esprits est Srôsh, qui de plus est chai’gé de faire le compte des œuvres bonnes et mauvaises du JéfuuL". Aussi toute les cérémonies religieuses, célébrées durant celte période pour le bien de l’àme du morl, sont-elles accomplies « pour la satisfaction » (khshnûmainê ) de Sraosha. Voici quelles sont ces cérémonies : Au commencement de chaque Gâh dcu prêtres ou plus, avec les parents du mort, récitent le Srôsh-bdj, la prière du Gàhoù l’on est, et terminent par le Palet à l’inlenlion du défunt. . la nuit, au commencement du Gàh .iwisrùlhrima, on célèbre l’Afringàu en l’Iionneur de Srôsh avec les cérémonies ordinaires des Afringàns^’. La partie avesléenne de l’Afrîngàn consiste en un Karda du Srôsh Yashl, le T*^ Karda (LVII, 13-18), consacré à l’éloge do Sraosha comme prolecteur du monde et destructeur lie la Druj et des démons. On récite l’.^frîngàn Dahmàn .

Outre ces prières et ces cérémonies qui sont célébrées à la maison, on récite au temple du feu voisin le Yasna, le Srôsh Darùn et quelquefois le Vendidad mémo, en Khashnàinan de Srôsh. On sait déjà ce que sont le Ydsna et le Vendidad : le Srikh Dinîm ou BdJ esl un Yasna partiel, sans Ilôm, et où le darùn est la seule offrande : il comprend la récitation des lias 31. Voir Yastil XMI.

32. sadis, écrit aussi sadàs ; pelilvi slvsii, c’ost à-dire sttôx/i, [icul-olre pour sidos /i « les trois nuits ».

33. Dddislùn, cti. xxvin.

34. Voir la section des Ai’"iiing.

s.

35. Ne pas confondre ce Bdj, idenliiiue à l’oriice dr Srôsh Darùn. avec la prière dite Srôsh-bdj . APPENDICE A 153

III, IV, V, VI, VII, VIII, avec insertion du Hà XXIII après le Hâ III et du Hà XXIV après le HàVP".

Au Gàh Uzîrîn du troisième jour, les parents, les amis et les prêtres se réunissent : on récite les prières du Gâli, le Srôsh Hàdhôkht (Yl. XI) et le Patet. Cette cérémonie est dite dans l’Inde YUthumna. C’est à la fin de celte cérémonie que les parents et les amis du défunt annoncent les charités qu’ils font pour commémorer son souvenir ou les legs charitables que lui-même a faits dans son testament. Si le défunt a été un bienfaiteur public, tout ï Anjuman assiste à la solennité et le prêtre principal ou un des notables propose à la communauté de voter que son nom soit rappelé et béni dans les cérémonies publiques. 11 y a toutes sortes de degrés dans celte canonisation qui peut être locale ou universelle, selon que les services du défunt ont été limités à telle communauté locale ou se sont étendus à toute la communauté parsie. Le Farvardin Yasht présente lalisie la plus ancienne de ces canonisations : il n’est pas impossible qu’il contienne des additions modernes et que des noms historiques récents aient été insérés dans celte liste oii dominent les noms légendaires ou devenus tels par l’antiquité. VAfrinRapilhu-iii contient une liste de noms sassanides. Le ISiranfj boi dàdan descend jusque dans la période de l’émigration.

L’aurore qui suit fixe le sort définitif de l’àme : c’est l’instant où elle se présente au pont Cinvaf. où elle va subir le dernier jugement par-devant -Alilhra, assisté de Rashnu, le Génie de la Droiture, et d’ArshIàt, le Génie de delà Vérité. De là une série de cérémonies nouvelles destinées à assister l’âme du défunt devant ses juges : ce sont les cérémonies dites du nhdn’nn ou du quatrième jour. Les cérémonies célébrées le jour précédent dans l’L'/îrîn Gàh sont répétées, et l’on y ajoute quatre Afrîngàns : le premier 36. Telle en est du moins la composition d’après le nianuscril rap|ioilé par Anquelil (Daroun Zada =isàda ; Supplément persan, n°983)etqui contient huit Kardas : lias III, XXllI, IV, V, VI, X.MV, VII. VIII. Anquetil, dans son Avesln, II, 573, compte neut Kardas, en répétant le Hà XXIII après le Hâ VII : mais je n’ai pas trouvé d’indication de ce genre dans le manuscrit même. L’n Dari’in plus court comprend seulement les IIàs"lll-VIII.

37. Dans les cinq années 18^0-1885 la communauté parsie a donné environ 4 millions en charité : plus de la moitié a été souscrit dans l’Uthumna. T n. 20 154 ANNALES DU MUSÉE GUIMET

est en l’honneur de Raslin el Ashlàd, les assistants de Mithra ; le second eu l’houueur de Ràniisli Khvàrom ou Vai, Génie de l’atmosphère que l’âme du défaut doit traverser ; le troisième en l’honneur d’Artàfrôhar, c’est-à-dire de la troupe des âmes saintes qui sont passées auparavant de ce monde dans l’autre ; le dernier en l’honneur de Srôsh, gardien de l’âme et arbitre de son sort’*. Autrefois, comme le eihdrum est le jour où les parents peuvent de nouveau toucher à la viande, on égorgeait un mouton dont l’on offrait la graisse au feu : c’est ce que l’on appelait le Zôhri âlaali^ : la cérémonie est à peu près tombée en désuétude. Ce jour est également marqué par des dons d’aliments aux prêtres ou au.v pauvres, faits pour le salut du défunt.

On fait encore célébrer les .4frîngâns et le Bâj le dixième jour*", le trentième jour, et enfin, à l’anniversaire du morille dahum, le Si-rôz et le Sâlrôz). Au trentième jour, on récite le Sl-rôza, c’est-à-dire l’ensemble des invocations aux trente Génies du mois"".

Outre ces cérémonies spéciales et célébrées à des dates individuelles, ont lieu des cérémonies générales pour les morts, analogues à celles de la Toussaint : ce sont les cérémonies des Farvardijàn, c’est-à-dire des dix derniers jouis de l’année, époque oh. les âmes des morts redescendent sur la terre pour recevoir les honneurs et les prières de leurs proches ’-. 38. Dddistdn, ch. xxx.

39. Le Zôlm dtash, qu’il ae faul pas cont’oiiilre avec le Zôhri àb ou Âb-zôkr (Yasna, ch. Lxni et sq.), n’était pas toujours fuuéraire : voirParg. XVllI, 70, note 69. 40. Pendant les trois premiers jours, ou même pendant les di.x premiers, les parentes du défunt restent accroupies sur un tapis et reçoivent les visites de condoléance (DosABiiAi, I, 199) : c’est l’analogue des Shivalh jaivcs,. Cf. l’Introduction au Fargard XII.

41. Voir plus bas, la section du Si-roza.

42. Voir Yt. Xlll, 49-52.