Nilsson Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 35-46).


CHAPITRE IV
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Ground-Strokes


Qu’appelle-t-on ground-strokes ?

Ce sont les coups exécutés après que la balle a touché le sol.

Parlons avant tout du drive.

Le meilleur est sans aucun doute le drive horizontal attaqué de différentes façons, par le capitaine Wilding, Gore, Patterson, D. Hara-Wood, Mrs Lambert-Chambers et bien d’autres. L’un des avantages de ce drive est qu’il fait gagner du temps et empêche l’adversaire de se replacer. Plus tôt vous frapperez la balle après son bond, plus vous aurez de chance de réussir le point, car l’un de vos objectifs doit être de prendre votre adversaire de vitesse. La balle est attaquée au sommet du bond lorsqu’elle arrive à peu près à hauteur de l’épaule. Vous comprenez aisément la perte de temps qui résulte de laisser retomber la balle par exemple jusqu’à cinquante centimètres du sol, comme le font de nombreuses joueuses en Angleterre.

Pour exécuter avec succès le drive horizontal, le bras doit être complètement tendu, la balle prise à peu près à hauteur de l’épaule, attaquer franchement et avec tout le poids du corps. Le capitaine Wilding, qui avait le meilleur drive que j’aie jamais vu, prenait la balle environ à hauteur de la ceinture, mais ce n’est pas un exemple à suivre pour le commun des joueurs.

Mrs Lambert-Chambers est un bon modèle. Mrs Larcombe emploie quelquefois ce drive très utilement, spécialement lorsque la balle arrive à mi-court et elle joue ce coup très joliment.

Il y a trois manières d’attaquer la balle pour ce drive. Vous pouvez la frapper avec la raquette formant angle droit avec le sol et conserver cette position pendant toute la durée du coup. Dans ce cas, vous n’imprimez aucune rotation à la balle.

Vous pouvez aussi, comme le faisait Wilding, la frapper lorsqu’elle vous a légèrement dépassé, lui imprimant ainsi une rotation qui augmente sa vitesse après qu’elle a touché le sol.


La fin du revers.
Notez l’allongement du coup par l’extension complète du bras.
(Voir p. 41).

En troisième lieu, vous pouvez envelopper légèrement la balle avec la raquette au moment où vous la frappez.

Rappelez-vous ceci : lorsque vous avez un adversaire qui emploie le drive lifté, tenez très fermement votre raquette car il vous faut attaquer la balle très énergiquement, faute de quoi la direction imprimée serait incertaine.

J’ai entendu dire que miss May Sutton liftait sa balle d’une façon aussi énergique que possible, par contre personnellement je ne lui donne aucune rotation, je la prends avec la raquette tout à fait verticale et je crois que c’est là le meilleur exemple à suivre.

Un des inconvénients du drive horizontal est que, sur un court lent et humide, la balle n’atteint pas sa hauteur normale. Si vous n’avez pas un autre drive à votre disposition, vous serez alors obligé de vous baisser, ce qui amoindrira sensiblement l’efficacité de votre coup ; c’est pourquoi il est bon de savoir exécuter correctement plusieurs drives.

Il existe une autre façon de prendre la balle lorsqu’elle arrive à hauteur de l’épaule. Vous pouvez la couper par en haut, presque à la manière d’un service, la raquette placée verticalement. C’est un des coups favoris de miss Ryan.

La position des pieds est d’une importance primordiale dans le drive horizontal, aussi bien que dans les deux autres que je décrirai brièvement dans un moment.

Vous n’exécuterez jamais bien ce coup, si vous faites face au filet ; vos pieds doivent être parallèles aux lignes transversales et, par conséquent, perpendiculaires par rapport aux lignes de côté. En un mot, tenez-vous de côté, le pied gauche en avant.

Un autre drive, peu employé aujourd’hui consiste à prendre la balle à la fin de son bond lorsqu’elle se trouve à environ cinquante centimètres du sol, la raquette l’attaque d’un coup qui la relève à la manière d’un service ordinaire par en bas. Parmi les joueuses anglaises, Mrs Beamish est une adepte de ce coup.

Pour le drive coupé, la raquette passe sous la balle de droite à gauche, la faisant tourner sur elle-même et rebondir de gauche à droite, lorsqu’elle vient en contact du sol. Sur les courts humides, si fréquents en Angleterre, le drive coupé est très effectif parce qu’il maintient la balle très basse. Par suite de la rotation donnée à la balle, il est également très gênant pour un adversaire qui se trouve au filet. En France, nous utilisons peu le jeu coupé ; nous préférons frapper la balle franchement car nous aimons le jeu rapide et net.

Parlons maintenant du revers qui offre tant de difficultés pour la plupart des jeunes filles, particulièrement le revers lifté.

Le revers ordinaire est plus aisé. Placez correctement les pieds : c’est le point principal. Le pied droit bien en avant du gauche, le corps occupant la position de côté par rapport au filet. Tenez-vous à bonne distance de la balle et prenez-la à peu près à hauteur de la taille ; pliez légèrement le genou droit et attaquez franchement la balle jusqu’à extension complète du bras.

Rappelez-vous que pour assurer la direction de la balle il faut l’accompagner dans sa course le plus loin possible.

Assurez-vous que la raquette est dans une position horizontale et que le haut du cadre ne se trouve pas en-dessous du niveau du poignet.

Pour un débutant, la manière d’apprendre le revers est de frapper vigoureusement la balle ; pour cela, seul le poignet et l’avant-bras sont en action ; il faut ensuite allonger son coup et, en définitive, employer tout le poids du corps.

Pour le revers coupé la raquette passe en dessous de la balle de gauche à droite. Beaucoup de joueuses qui se servent du lifting drive emploient ce revers coupé et c’est là une habitude assez commune en Angleterre.

Le lob est un coup d’une grande utilité et qu’aucun joueur ne doit ignorer ; s’il n’est pas impeccable, c’est un cadeau que vous faites à votre adversaire.

Le lob doit être assez haut pour passer votre adversaire et tomber assez près de la ligne de fond pour l’obliger à courir en dehors du court ; s’il tombe à un mètre de cette ligne c’est un excellent lob, au contraire il est tout à fait mauvais s’il tombe sur la ligne de service. Serrez fortement votre raquette, fixez bien la balle des yeux et jouez le coup avec grande attention.

Allez sur un court et, pendant une demi-heure, apprenez à lober ; vous serez récompensée de vos efforts. Roper-Barret qui, en Angleterre, est considéré comme le meilleur lobeur, employait cette méthode.

Les drop-shots sont très utiles contre les joueurs qui restent au fond du court ; c’est évidemment un coup risqué et difficile qui doit être joué coupé. Contrairement à l’opinion de beaucoup de personnes, il n’est nullement mesquin d’employer ce coup. Il constitue une forme supérieure d’adresse parmi les coups les plus difficiles du jeu. Mme Lambert-Chambers employa souvent ce coup contre moi dans le Challenge-round à Wimbledon.


Service par le haut. — Vue de face.
(Voir p. 71).