Le Tailleur de pierre de Saint-Point (éd. 1863)/12

Œuvres complètes de LamartineChez l’auteur (p. 531-540).

CHAPITRE XII


Le feu s’éteignit bientôt dans la chambre, le silence du sommeil s’établit dans la maison. Moi seul je rôdais dehors a tâtons et à la faible clarté du croissant de la lune, qui venait de se lever derrière les châtaigniers. Je ne savais pas ce que je voulais faire, mais il m’était impossible de m’écarter. C’étaient comme des cordes qui me tiraient le cœur. Je fis quelques pas d’ici et de là ; je reconnus tous les endroits où j’avais été, enfant, avec ma mère et mon frère, jeune berger, avec Denise : le puits, la source, les pruniers, le verger, le pré, les meules de paille. Il me semblait que tout me disait : « Bonjour, Claude, il y a longtemps que nous ne t’avons pas vu ! mais nous te reconnaissons toujours, comme la châtaigne reconnaît la coque où elle a été formée, quand on la remet dedans pour l’hiver. » La clarté si douce de la lune en pleuvant sur les feuilles était comme une illumination secrète que les esprits de la montagne auraient allumée pour fêter en silence le retour de l’enfant de la montagne. J’étais calme, et je ne pouvais pourtant pas m’endormir.

» Après avoir tout parcouru et tout reconnu, et même, il faut que je vous avoue toute ma bêtise, après avoir embrassé bien des pruniers, des cerisiers et des sureaux, comme s’ils avaient eu un cœur sous l’écorce pour me rendre mon embrassement, je me rapprochai de nouveau de la hutte, et j’en fis le tour. Puis, lassé d’errer ainsi de droite et de gauche, je m’assis sur un tas de paille qu’on avait laissé le soir, pour litière entre la porte de l’étable des chèvres et l’escalier de la maison. Étendu la, monsieur, je ne saurais pas vous dire combien de pensées et de pensées me roulèrent dans la tête, pendant que le croissant de la lune passait d’une colline à l’autre sur mes yeux. Le lit de l’abîme, que j’entendais murmurer en bas sous la nuit des feuilles, ne roula pas plus de gouttes d’eau cette nuit-là. C’était si triste et c’était si doux tout à la fois !

» Quand je pensais que mon pauvre frère aveugle n’était plus là, que ma mère était peut-être sur son lit de mort, tout inconsolée de ne pas voir au moins un de ses deux enfants à son chevet, le cœur me fendait. Puis, quand je pensais que Denise était là-haut, toujours si charmante et si tendre, veillant auprès de ma mère ou dormant à côté des berceaux de ses deux petits, et qu’elle m’aimait encore d’assez d’amitié pour avoir appris mon nom de Claude à ses enfants et pour leur faire prier le bon Dieu pour moi sur son crucifix et sur quelque chose qui venait de moi, je me trouvais néanmoins le plus heureux des hommes qui étaient sur la terre. Dans ce combat si long et si indécis de la peine et du contentement, mes idées se brouillèrent, mes yeux se fermèrent ; je rabattis le manteau de mendiant de l’idiot sur ma tête, comme nous faisons de nos vestes, nous autres, quand nous voulons dormir : je me tournai le visage du côté du mur, et je m’endormis en me disant en moi-même : « Tu te réveilleras avant le jour, et tu t’en iras là-haut te cacher sous les châtaigniers, pour n’entrer à la maison qu’après que le soleil sera bien haut et que ta mère sera bien réveillée, la pauvre femme ! »

» Je croyais me reposer seulement quelques heures, et ne pas m’endormir assez pour ne pas entendre le coq chanter.

» Mais, monsieur, la lassitude du corps, et encore plus la lassitude de l’esprit et du cœur par toutes les idées qui m’avaient battu le front depuis deux longues journées, trompèrent mon espérance, et je m’endormis si fort et si bien que ni le chant de l’alouette, ni le quiqui-riqui du coq, ni le mugissement de cent bœufs appelant le bouvier dans l’étable, ne m’auraient pas tant seulement réveillé. Le bon Dieu le voulait, quoi ! J’étais aussi mort et aussi sourd que les pierres de l’escalier que j’avais taillées.

» Hélas ! ce fut peut-être un grand malheur. Il aurait mieux valu pour tous que j’eusse été sous les châtaigniers et que j’eusse reculé dans mon envie de rentrer à la hutte, même pour recevoir la dernière bénédiction de ma mère.

» Je ne sais combien de temps je dormis, monsieur ; mais voilà que tout à coup j’entends de légers sabots descendre les marches de l’escalier de la maison, droit audessus de ma tête, puis des sabots plus légers et plus petits qui descendent après, puisqu’en ouvrant les yeux je vois le grand jour à travers les fentes de mon manteau, puis que j’entends deux petites voix d’enfants effrayés qui disent : » Mère, regarde donc, voilà l’innocent couché contre le mur ; nous n’osons pas passer. — Passez, passez, mes petits, répond une voix douce de femme (c’était celle de Denise) ; venez, venez, l’innocent ne fait de mal à personne. Il dort là, le pauvre homme, parce qu’il n’aura pas trouvé de grange ouverte cette nuit ; ne le dérangez pas de son sommeil, vous lui porterez une écuelle de lait et du pain quand j’aurai trait les chèvres. »

» Et elle entra à l’écurie pour traire le troupeau, en passant si près de moi que je sentis le vent de son tablier sur mon visage.

» Je vous laisse à penser, monsieur, ce que j’étais dans ce moment. J’aurais voulu être à cent pieds sous la terre et m’en sauver bien loin, bien loin, de peur d’être vu par Denise dans ces habits de mendiant. Qu’allait-elle penser de moi ? Mais les deux petits étaient restés là, dehors, à côté de moi, ne faisant quasi pas de bruit par respect pour la mère, et se mettant leurs petits doigts sur la bouche en me regardant dormir, de peur de moi et de peur de désobéir à Denise. Je n’osais donc pas remuer. Je me disais : « Quand elle aura repassé avec le seau de sapin à la main pour remonter à la maison chercher l’écuelle et le pain, et que ses petits l’auront suivie en haut, je me sauverai, et on ne saura pas ce que je suis devenu quand ils redescendront pour me réveiller. »

» Mais malheureusement il y avait une écuelle à l’écurie et un morceau de pain du petit berger sur la planche au-dessus de ma tête, à côté de la porte. Donc, en sortant de traire les chèvres, Denise, toujours aussi compatissante qu’autrefois au pauvre monde, tenant à la main une écuelle pleine de lait, et prenant sur la planche un morceau de mie de pain qu’elle trempa dedans, s’approcha de moi tout près, se pencha avec bonté, et, me parlant de sa voix la plus douce : « Réveillez-vous, pauvre Benoît, qu’elle me dit, il fait grand soleil, il y a bien longtemps que vous dormez ; vous devez avoir besoin de déjeuner. Voilà une écuelle de lait et du pain ; prenez, et vous prierez le bon Dieu pour toute la maison… et pour Claude !… » ajouta-t-elle encore d’une voix plus tendre.

» Ah ! monsieur, mon nom dans ses lèvres et ne pas oser embrasser le bout de ses sabots ! Vous figurez-vous ?

» Mais je me sentis comme foudroyé de je ne sais quoi au front, au cœur et dans tous les membres. Le bon Dieu m’aurait, je crois, dit de bouger, que je n’aurais pas fait un mouvement. Je n’en fis aucun, monsieur ; j’espérais qu’elle s’en irait sans m’avoir réveillé.

» Mais Denise, inquiète de ce que je ne lui répondais pas et de ce que je retenais même mon souffle pour ne pas remuer, croyant sans doute que j’étais tombé là, malade ou exténué faute de nourriture, m’appela encore plus haut, et, ne recevant pas toujours de réponse, mit son seau à terre, prit l’écuelle de la main gauche, et de la main droite tira mon manteau de dessus mon visage pour que le soleil m’entrât dans les yeux et me réveillât.

» Qu’est-ce que je devins, monsieur, et qu’est-ce qu’elle devint elle-même, quand mon manteau soulevé par sa main lui laissa voir en plein soleil, au lieu du visage de l’idiot qu’elle s’attendait à trouver là, quoi ? le visage et la figure de son fiancé Claude, couvert des haillons d’un mendiant !

» Elle jeta un cri qui fit sauver les enfants et les poules par toute la cour ; elle laissa tomber de ses doigts l’écuelle et le lait sur l’herbe, et elle tomba elle-même à la renverse, la main droite soutenant à peine son pauvre corps sur la première marche de l’escalier.

» Je me levai pour courir à son secours.

» Les enfants revinrent regarder et pleurer à grands cris.

» La vieille mère sortit au bruit, à moitié vêtue, sur la galerie, pour voir quel malheur était arrivé à Denise.

» Elle me reconnut, jeta un cri, étendit les bras. J’y courus, je l’embrassai, je la reportai sur son lit de mort. Puis je vins relever et reconsoler Denise à moitié évanouie de sa peur, et je la soutins dans mes bras pour la ramener toute tremblante à la maison et pour la rasseoir sur le banc de bois auprès de la nappe.

» — Est-ce bien vous, Claude, sous ces pauvres habits ? me dit-elle.

» — Est-ce bien toi, mon pauvre enfant, sous cette besace de mendiant ? Est-ce que la maison est assez malheureuse pour qu’un enfant des Huttes si gentil au travail et si serviable aux autres cherche aujourd’hui son pain de porte en porte ? Ah ! mon Dieu !… »

» Je les rassurai bien vite en leur avouant pourquoi j’avais changé d’habits avec l’idiot sur la côte de Milly, afin de ne pas être reconnu des bergers et de savoir des nouvelles de la maison, sans y rentrer pourtant si… Je n’osai pas achever toute ma pensée, de peur de rappeler le passé à Denise ; mais je tirai du gousset de mon gilet une poignée de pièces de trente sous que j’avais gagnées et mises de côté cette fois, à Lyon et à Macon, pour la maison, si on avait besoin d’argent, et je montrai à ma mère et à Denise les manches de ma chemise, qui était de belle toile de coton rayée, comme les plus fières filles du pays auraient été bien heureuses d’en avoir de pareille pour se faire des gorgères ou des tabliers.

» À ces signes les deux femmes restèrent convaincues que je n’étais pas devenu un mauvais sujet et un mendiant rentrant chez lui pour avilir sa famille.

» Elles me firent boire et manger avec les enfants, qui s’accoutumaient à moi et qui riaient en s’affublant du manteau et de la besace du mendiant. Je leur racontai en peu de mots mes voyages de tour de France. « Mon Dieu ! que le monde est grand ! » disaient-elles à mes racontances. Denise devint toute pâle quand ma mère me demanda si je n’avais pas fait rencontre d’une fille qui me plût et si je n’étais fiancé avec aucune. Puis Denise devint toute rouge et sortit, sous couleur d’aller donner de l’herbe aux cabris, quand j’eus répondu que non, et que je n’avais jamais pensé à me marier.

» Alors, quand je fus seul avec ma mère, elle profita de ce que nous n’étions que nous deux, et elle me raconta ce qui s’était passé pendant mon absence et la maison, en se dépêchant et en parlant bas pour ne pas faire pleurer Denise.

» — Ah ! mon pauvre Claude, commença-t-elle par me dire, que j’ai donc eu tort et que j’ai besoin d’être pardonnée par toi ! Il ne faut jamais vouloir autrement que le bon Dieu veut, vois-tu, mon garçon, ou bien tôt ou tard notre volonté est écrasée sous la sienne. Tu aimais Denise, Denise t’aimait ; j’ai voulu autrement que vous : j’ai trop aimé mon pauvre Gratien. C’était bien naturel, puisqu’il était le plus affligé de mes enfants ; j’ai pensé qu’il n’y avait que Denise qui pût le reconsoler dans sa triste vie. Elle m’a obéi par sacrifice, la bonne fille ! Elle m’a dit : — Ma tante, j’épouserai celui que vous me direz, puisque je vous dois tout et que vous êtes comme ma mère. — Je t’ai fait partir, pensant que toi, qui étais un fort garçon et qui avais tes bras et tes yeux, tu trouverais assez d’autres fiancées, pendant qu’il n’y en avait qu’une pour l’aveugle. Et qu’est-ce qui est arrivé ? Le voilà, mon garçon.

» Le chagrin est entré par la porte de la maison avant que tu l’eusses refermée, vois-tu ! Denise a d’abord fait une maladie qui a duré six mois et qui lui a enlevé les bras, la force et les couleurs : elle était devenue pâle comme les violettes à l’ombre sous les coudriers.

» L’aveugle ne pouvait pas s’en douter, puisqu’on ne le lui disait pas, et il la croyait le lendemain comme la veille. » Sa complaisance et sa douceur étaient toujours les mêmes, et le son de sa voix avait pris quelque chose de plus tendre qu’autrefois. On aurait dit le son d’une cloche fêlée par le marteau. Il croyait que c’était un signe de son amitié augmentée pour lui, le pauvre innocent ! Il attendait impatiemment le moment où je lui dirais : — Tu peux parler à Denise.

» À la fin, je le lui dis. Denise consentit sans murmure à ce que je lui commandai. Elle n’avait rien contre Gratien : au contraire, elle l’aimait comme un frère malheureux.

» Elle se consacrait à son cœur toute sa vie, comme le chien que nous lui avions donné quand il était enfant s’était attaché à ses jambes, qu’il ne voulait plus quitter. Je les fiançai un an après ton départ, et ils ne tardèrent que jusqu’après la Saint-Jean à se marier. Cela ne fit ni bruit, ni joie, ni changement dans la maison, pas plus que s’il y était entré une nouvelle servante. Gratien était bien heureux, et Denise ne montrait point sa pensée. Seulement, si ton sac venait à tomber du clou à terre ou si quelque parent passant par les Huttes demandait de tes nouvelles et disait ton nom, elle s’en allait appeler ses poules ou balayer le palier de l’escalier. Mais jamais un mot plus haut que l’autre entre nous trois.

» Trois ans passèrent comme ça, et Denise eut d’abord sa fille, puis son garçon. Il semblait que ça devait mettre du bonheur de plus à la maison. Eh bien ! non, ça ne fut pas comme je croyais.

» Voilà qu’un soir qu’on parlait de toi dans le pays, un garçon de Saint-Point revenant de l’armée passa aux Huttes, rencontra l’aveugle sur le pas de la porte, et lui dit : — Je reviens de Toulon sur mer ; ton frère Claude travaille au chantier du fort, mais il ne travaillera pas longtemps, le malheureux : ses camarades disent qu’il a le chagrin au cœur, qu’il ne veut ni se divertir, ni boire, ni rire avec eux, qu’il est plus sec que son marteau et plus maigre que sa scie, et qu’il ne passera pas l’hiver en vie. Il vient de partir. On ne sait pas pour quel autre chantier. Je n’ai pas pu le trouver pour lui demander ses commissions pour le pays. »

» Ce pauvre soldat ne savait pas le mal qu’il faisait. Ça fut le coup de mort pour l’aveugle. Denise, qui était dans le fond de la maison à donner le sein à sa petite, avait tout entendu aussi ; elle ne fit semblant de rien, mais ça lui tourna son lait tellement que nous fûmes obligés de faire nourrir la petite par une de nos chèvres.

» Quant à l’aveugle, il jeta un cri et se battit le front avec les deux mains, comme s’il avait vu, pour la première fois, un éclair du bon Dieu. — Ah ! j’ai tué mon frère ! qu’il me dit le soir tout bas en rentrant ; c’est mon bonheur qui lui coûte le sien : je ne puis plus vivre !

» Depuis ce jour il n’eut plus un moment de paix ; Denise elle-même n’en pouvait obtenir un mot de consolation. Sa voix même, autrefois si nécessaire à son oreille, semblait lui faire mal. Il ne dormait plus, il ne mangeait plus de bon cœur, il ne voulait plus que les enfants ni Denise restassent auprès de lui dans la cour ou dans la maison. Il alla coucher tout seul avec les moutons dans l’écurie. Il ne voulait pas même de moi pour le consoler. Il me disait : C’est vous qui les avez sacrifiés pour mon bonheur ; vous avez eu tort, et moi j’ai été un Caïn ! Que le bon Dieu nous pardonne à tous et qu’il me prenne vite ! Je veux aller là-haut demander pardon à mon frère ! Je fis venir le médecin ; le médecin me dit : — Cet homme n’a point de mal, c’est le moral ; il faut s’en rapporter au temps, et lui complaire en tout, pauvre femme !

» Au bout de six mois, il mourut, sans maladie, en te demandant pardon, comme si tu avais été là, devant son lit, et en disant : — Denise, Denise, ne me reproche pas dans l’éternité de t’avoir aimée à la place d’un autre ! J’ai volé le bonheur d’un autre à ton cœur ! Je suis content de mourir pour punition de mon malheur ! — et tant d’autres choses comme celle-là, mon pauvre Claude.

» Denise, les enfants et moi, nous le pleurâmes pourtant bien ! Il était si bon, c’est sa bonté qui l’avait tué.

» Il y a de cela près de deux ans, mon pauvre enfant. Depuis ce moment le temps a été dur pour nous, vois-tu ! Le mal me reprit avec les remords de ton malheur, de celui de Denise, et avec le chagrin de la mort de ton frère. Mes bras perdirent leur force comme mon cœur ; mes jambes ne me supportaient plus pour aller aux champs ; a peine mon orne commencé, il fallait m’appuyer sur le manche de mon râteau. Je n’étais plus bonne qu’à filer ma quenouille, assise sur le buisson, en gardant les bêtes.

» La Denise, assez occupée à ses deux petits déjà, était donc obligée de se lever avant le jour et de se coucher après minuit pour tout faire : les orges, les foins, les châtaignes, piocher, sarcler, moissonner, rapporter les gerbes, égrener les épis, battre les châtaigniers, enfin tout. Elle n’y pouvait pas suffire, la pauvre enfant, et le pain commençait à devenir rare sur la nappe. J’ai été forcée de m’aliter il y a trois semaines. Il a fallu que les bêtes se gardent toutes seules avec le chien. Denise passe les jours à mon chevet pour me soigner. La misère était à la porte aussi bien que le chagrin et la mort, quand le bon Dieu t’a envoyé. Qu’il te bénisse comme je te bénis, mon pauvre Claude ! Peut-être il y aura du remède à tout, si tu peux rester avec nous maintenant, devenir l’ouvrier de ta mère, le père des petits, et qui sait, ajouta-t-elle en pleurant, une seconde fois le fiancé de Denise.

» — Ah ! que oui, répondis-je, ma mère ! Si Denise ne me méprise pas, à présent qu’elle m’a vu sous ces habits de mendiant, je resterai, je ne m’en irai plus jamais. J’aimerai ces petits comme les fils de mon frère et comme les miens ; j’aimerai Denise comme je l’ai aimée toujours et comme elle consentira que je l’aime. »