Le Superbe Orénoque/Seconde partie/Chapitre VIII

Hetzel (p. 321-332).

L’effroi peint sur sa figure…

VIII

Le jeune indien.


« Un coup de feu… s’écria Jacques Helloch.

— Et à moins de trois cents pas… répondit Valdez.

— Est-ce le sergent Martial qui se serait mis en chasse après votre départ ?…

— Je ne le pense pas…

— Est-ce donc l’Indien à qui appartient, sans doute, cette case ?…

— Voyons d’abord si elle était habitée… » répondit le patron de la Gallinetta.

Tous deux — ils étaient sortis de quelques pas, lorsque la détonation avait retenti — rentrèrent dans la paillote.

Intérieur aussi misérable que l’extérieur. De meubles point. Au fond, sur le sol de terre, une litière d’herbe qui avait été récemment foulée. Plusieurs calebasses rangées au bas du mur. Dans un angle, un canastero contenant un restant de cassave, un morceau de pécari pendu à l’une des perches de la toiture. En tas, deux ou trois douzaines de fourmis bachacos et de comejens rôtis, dont les Indiens Bravos font leur nourriture. Enfin, sur une pierre plate, un foyer où brûlait encore un tison d’où suintait une fumée lourde.

« Le propriétaire de cette case, fit observer Valdez, devait être là… avant notre arrivée…

— Et il ne peut être loin, ajouta Jacques Helloch, et c’est sans doute lui qui a tiré ?… »

Valdez secoua la tête.

« Ces Indiens n’ont ni fusils ni pistolets, dit-il. Un arc, des flèches, une sarbacane, c’est tout.

— Il faut pourtant savoir… » s’écria Jacques Helloch, qui, repris de ses inquiétudes, se demandait si les Quivas d’Alfaniz n’erraient pas aux environs.

Et alors, de quels dangers seraient menacés les voyageurs campés au pic Maunoir ! Et, lorsqu’ils seraient en marche vers Santa-Juana, à quelles agressions devaient-ils s’attendre !…

Jacques Helloch et Valdez sortirent de la paillote, leurs armes en état, et, se dissimulant derrière les arbres et les taillis, ils cheminèrent dans la direction du coup de feu.

La case qu’ils venaient de quitter n’appartenait pas même à un sitio. Nulle part, aux alentours, trace de défrichement ou de culture, pas un plant de légumes, pas d’arbres fruitiers, pas un herbage pour le bétail.

Jacques Helloch et Valdez, prêtant l’oreille, l’œil aux aguets, s’avançaient à petits pas.

Aucun bruit autre que le cri des hoccos et le sifflement des pavas, égarés sous les ramures, ou le frôlement d’un animal sauvage secouant le rideau des broussailles.

Depuis vingt minutes, ils allaient ainsi, se demandant s’il ne convenait pas de revenir à la paillote, puis de là au campement, lorsqu’ils crurent entendre des gémissements à courte distance.

Valdez fit signe de se courber sur le sol, — non pour mieux entendre, mais pour n’être point vus, avant que le moment fût venu de se montrer.

Au-delà d’un buisson de calebassiers nains s’ouvrait une clairière où les rayons de soleil pénétraient à flots.

En écartant les branches du buisson, Valdez put observer cette clairière sur toute son étendue, et il reconnut que les gémissements venaient de ce côté.

Jacques Helloch, accroupi près de lui, le doigt à la détente de sa carabine, regardait à travers les branches.

« Là… là ! » dit enfin Valdez.

Tant de précautions n’étaient pas nécessaires, — en cet instant du moins. On ne distinguait, à l’autre extrémité de la clairière, au pied d’un palmier moriche, que deux individus.

L’un gisait sur le sol, immobile, comme s’il eût été endormi ou plutôt comme si la mort l’eût couché à cette place.

L’autre, agenouillé, lui relevait la tête et poussait ces gémissements dont on comprit alors la cause.

Il n’y avait aucun danger à s’approcher de ces Indiens, et le devoir s’imposait de leur porter secours.

Ce n’étaient point de ces Bravos, errants ou sédentaires, qui se rencontrent sur les territoires du haut Orénoque. Valdez reconnut à leur type qu’ils appartenaient à cette race des Banivas, dont il était lui-même.

L’un, — celui qui ne donnait plus signe de vie, — paraissait être un homme d’une cinquantaine d’années, l’autre un jeune garçon âgé de treize ans.

Jacques Helloch et Valdez tournèrent le buisson et se montrèrent à dix pas.

Aussitôt qu’il aperçut les deux étrangers, le jeune Indien se releva.

L’effroi peint sur sa figure, il hésita un instant. Puis, après avoir une dernière fois soulevé la tête de l’homme tombé au pied de l’arbre, il s’enfuit, sans que le geste amical que lui adressait Valdez eût pu le retenir.

Tous deux coururent vers l’homme, ils se penchèrent sur lui, ils le redressèrent, ils écoutèrent sa respiration, ils mirent la main sur son cœur…

Le cœur ne battait plus. Aucun souffle de respiration n’entrouvrait ses lèvres décolorées.

L’Indien était mort, — mort depuis un quart d’heure à peine, car son corps ne présentait ni la froideur ni la raideur cadavérique. Sous son guayuco, taché de sang, on voyait sa poitrine trouée d’une balle à la hauteur des poumons.

Valdez examina le sol et, entre les herbes rougies, il ramassa un projectile.

C’était la balle d’un revolver du calibre de six millimètres et demi.

« Le calibre de ceux qui sont à bord de la Gallinetta, fit observer Jacques Helloch… ceux de la Moriche ont huit millimètres… Est-ce que ?… »

Et sa pensée se porta sur Jorrès.

« Il faudrait tâcher, dit-il, de ramener l’enfant… Lui seul peut nous apprendre dans quelles conditions cet Indien a été frappé, et peut-être quel est son assassin…

— Sans doute, répondit Valdez, mais où le retrouver ? La peur lui a fait prendre la fuite…

— Ne serait-il pas retourné à la paillote ?…

— C’est peu probable. »

Peu probable, en effet, et, en réalité, cela n’était pas.

Le jeune Indien ne s’était écarté que d’une centaine de pas sur la gauche de la clairière. De là, caché derrière un arbre, il observait les deux étrangers. Lorsqu’il comprit qu’il n’avait rien à craindre d’eux, quand il les vit donner leurs soins à l’Indien, il fit quelques pas en avant de manière à se rapprocher.

Valdez l’aperçut, se redressa, et l’enfant sembla prêt à s’enfuir de nouveau.

« Parlez-lui, Valdez », dit Jacques Helloch.

Le patron de la Gallinetta prononça quelques mots en langue indienne pour appeler le jeune garçon. Puis, après l’avoir rassuré par ses paroles, il l’engagea à les rejoindre. Il lui demanda même de venir les aider à rapporter l’Indien à la paillote…

Non sans un peu d’hésitation, l’enfant parut se décider. À l’effroi qui se peignait sur sa figure succéda une vive douleur, et des gémissements s’échappèrent de sa poitrine.

Il revint à pas lents, et, dès qu’il fut près du corps, il s’agenouilla tout en pleurs.

Ce jeune Indien, de physionomie douce, de constitution vigoureuse, semblait être amaigri par les privations et la misère. Et comment eût-il pu en être autrement dans les conditions où il vivait, au fond de cette forêt déserte, à l’intérieur de cette case, seul avec l’Indien qui gisait sur le sol ? À sa poitrine pendait une de ces petites croix que distribuent les missionnaires catholiques aux prosélytes des missions. Il paraissait intelligent, et comme Jacques Helloch venait de parler en espagnol à Valdez, il dit qu’il comprenait cette langue.

On l’interrogea.

« Comment t’appelles-tu ?…

— Gomo.

— Quel est cet Indien ?…

— Mon père…

— Le malheureux !… s’écria Jacques Helloch. C’est son père qui vient d’être tué… »

Et comme l’enfant pleurait, il lui prit la main, il l’attira près de lui, il le consola par ses caresses.

Gomo se remit, et ses yeux retinrent quelques larmes. Un sûr instinct lui disait qu’il avait là, dans ces étrangers, des protecteurs, des amis…

Valdez lui demanda alors :

« Qui a frappé ton père ?

— Un homme… Il est venu au milieu de la nuit… Il est entré dans la case…

— Cette case qui est là ?… reprit Valdez, en dirigeant sa main vers la paillote.

— Oui… il n’y en a pas d’autre de ce côté.

— D’où venait cet homme ?…

— Je ne sais pas.

— Était-ce un Indien ?…

— Non… un Espagnol.

— Un Espagnol !… s’écria Jacques Helloch.

— Oui… et nous l’avons compris, quand il nous a parlé, répondit Gomo.

— Et que voulait-il ?…

— Il voulait savoir si les Quivas étaient arrivés dans la forêt de la Parima…

— Quels Quivas ?… demanda Valdez aussi vivement que son compagnon aurait pu le faire.

— Les Quivas d’Alfaniz… répondit Gomo.

— La bande de ce forçat évadé ! »

Et aussitôt, Jacques Helloch d’ajouter :

« Ont-ils donc été vus par ici ?…

— Je ne sais pas, répondit l’enfant.

— Et tu as entendu dire qu’ils s’étaient montrés sur le territoire ?…

— Non.

— Mais… les as-tu rencontrés… autrefois ?…

— Oui… oui ! »

Et les yeux du jeune Indien, dont les traits respiraient l’effroi, se mouillèrent de nouvelles larmes.

Valdez l’ayant pressé de questions, il raconta que ces Quivas et leur chef avaient surpris le village de San-Salvador, où demeurait sa famille, dans le nord de la sierra Parima, qu’ils en avaient massacré tous les habitants, que sa mère avait été tuée, que son père et lui, ayant pu parvenir à se sauver, s’étaient réfugiés dans cette forêt, qu’ils avaient bâti cette case, où ils vivaient depuis dix mois environ…

Quant à la présence des Quivas dans le pays, Gomo ne pouvait donner aucun renseignement. Son père et lui ne savaient pas s’ils avaient été signalés aux environs de l’Orénoque.

« Et cet Espagnol, qui est venu la nuit dans ta case, vous a demandé des informations là-dessus ?… reprit Valdez.

— Oui… et il s’est mis en colère, parce que nous n’avions pas pu lui répondre.

— Et il est resté ?…

— Jusqu’au matin.

— Et alors ?…

— Il a voulu que mon père lui servît de guide pour le conduire du côté de la sierra.

— Ton père a consenti ?…

— Il a refusé, parce que cet homme ne lui donnait pas confiance.

— Et cet homme ?…

— Il est parti seul, au jour, quand il a vu que nous ne voulions pas le conduire.

— Il est donc revenu ?…

— Oui… environ quatre heures après.

— Quatre heures après ?… Et pour quelle raison ?…

— Il s’était égaré à travers la forêt… il ne pouvait retrouver la direction de la sierra, et, cette fois, il nous menaça de son revolver… il jura qu’il nous tuerait si nous refusions…

— Et ton père a été obligé…

— Oui… mon père… mon pauvre père ! répondit le jeune Indien. L’Espagnol l’avait saisi par le bras… il l’avait entraîné hors de la case… il le forçait à marcher devant lui… Moi, je les suivais… Nous avons été ainsi pendant une heure… Mon père, qui ne voulait pas guider cet homme, faisait des détours sans trop s’éloigner… Je le comprenais bien, car je connais la forêt… Mais l’Espagnol finit par le comprendre aussi… Il devint furieux… il accabla mon père d’injures… il le menaça de nouveau… Mon père, que la colère prit alors, se précipita sur l’Espagnol… Il y eut une lutte qui ne dura pas longtemps… Mon père étant sans armes… Je ne pus lui porter secours… Un coup de feu partit… et il tomba, tandis que l’homme s’enfuyait… Je relevai mon père… Le sang sortait de sa poitrine… Il n’avait plus la force de parler… Il voulut revenir vers la case… Il ne put se traîner que jusqu’ici… où il est mort !… »

Et l’enfant, tout plein de cet amour filial qui caractérise les tribus indigènes du haut Orénoque, se jeta en pleurant sur le corps de l’Indien.

Il fallut le calmer, le consoler, et surtout lui donner à entendre que l’on vengerait son père… On retrouverait l’assassin… on lui ferait expier son crime…

À ces paroles, les yeux de Gomo se rouvrirent, et, à travers ses larmes, brilla le feu de la vengeance.

Jacques Helloch lui posa une dernière question.

« Tu as bien vu cet homme ?… demanda-t-il.

— Oui… je l’ai vu… et je n’oublierai jamais sa figure.

— Peux-tu nous dire comment il était vêtu… sa taille… ses cheveux… ses traits ?…
jean l’attira, le combla de caresses. (Page 330.)

— Il était vêtu d’une veste et d’un pantalon de marinier.

— Bien.

— Il était un peu plus grand que vous… ajouta Gomo en regardant Valdez.

— Bien.

— Il avait les cheveux très noirs… toute sa barbe… noire aussi…

— C’est Jorrès !… dit Jacques Helloch.

— C’est lui ! » dit Valdez.

Alors, tous deux, ils proposèrent à Gomo de les suivre.

« Où ? demanda-t-il.

— Au fleuve, à l’embouchure du rio Torrida, où se sont arrêtées nos pirogues.

— Des pirogues ?… répondit-il.

— Ton père et toi, vous ne saviez pas que deux falcas sont arrivées hier soir ?

— Non… mais si nous n’avions pas été emmenés dans la forêt par l’Espagnol, nous vous aurions rencontrés ce matin, à l’heure de la pêche…

— Eh bien, mon enfant, dit Jacques Helloch, je te le répète, veux-tu venir avec nous ?…

— Et vous me promettez que nous chercherons l’homme qui a tué mon père…

— Je te promets que ton père sera vengé…

— Je vous suis…

— Viens donc… »

Tous deux, emmenant le jeune Gomo, reprirent le chemin de l’Orénoque.

Quant à l’Indien, on ne l’abandonnerait pas à la dent des fauves. Il appartenait à ces tribus Banivas du village de San-Salvador, converties au christianisme, et dont la population avait été massacrée par la bande des Quivas.

Aussi Jacques Helloch se proposait-il de revenir dans l’après-midi avec quelques-uns des mariniers, afin de donner à ce corps une sépulture chrétienne.

Ce fut Gomo qui les conduisit par le plus court, et sans avoir repassé devant la paillote, ils regagnèrent le campement en une demi-heure.

Il avait été convenu entre Jacques Helloch et Valdez qu’ils ne diraient rien de Jorrès. Mieux valait se taire sur les rapports qui existaient, à n’en pas douter, entre Alfaniz et lui. Inutile d’ajouter dans l’esprit de leurs compagnons de nouvelles appréhensions à tant d’autres.

En effet, la situation était très aggravée par ce fait que l’Espagnol connaissait le lien de parenté qui unissait Jean au colonel de Kermor. Alfaniz l’apprendrait par lui, et, pour assouvir sa haine contre le colonel, ce misérable chercherait à s’emparer de son enfant.

Il est vrai, — ce qui était rassurant dans une certaine mesure, — c’est que les Quivas n’avaient point paru aux environs du fleuve. En effet, si leur présence avait été signalée dans la sierra Parima, l’Indien et son fils en auraient eu connaissance. Jacques Helloch se contenterait de dire que l’Espagnol, après s’être enfui, s’était pris de querelle avec cet Indien qui refusait de lui servir de guide jusqu’à la Mission de Santa-Juana, et, que, au cours de cette querelle, il y avait eu mort d’homme.

Cette leçon fut faite à Gomo, et il la comprit, car ses yeux pétillaient d’intelligence. Il ne parlerait à personne ni des Quivas ni d’Alfaniz.

Quelle surprise pour le sergent Martial, pour Jean et pour Germain Paterne, lorsque Jacques Helloch leur présenta Gomo à son retour au campement, et leur raconta de son histoire ce qu’il était convenu de dire !

Chacun fit très bon accueil au jeune Indien, et Jean l’attira, le combla de caresses, quand il apprit que ce pauvre enfant était maintenant seul au monde… On ne l’abandonnerait pas… Non !… on ne l’abandonnerait pas !…

Et même l’arrivée de Gomo put être regardée comme providentielle, puisque Jean, lui ayant demandé s’il connaissait la Mission de Santa-Juana :

« Je la connais, répondit-il, et j’y suis allé plusieurs fois avec mon père.

— Et tu nous y conduiras ?…

— Oui… oui !… Vous n’êtes pas comme ce méchant homme… qui voulait nous avoir pour guides… »

Sur un signe de Valdez, Gomo se garda d’en dire davantage.

Quant à l’auteur de l’assassinat commis sur la personne de l’Indien, ni Jacques Helloch ni Valdez ne pouvaient avoir le moindre doute, après le portrait que l’enfant avait fait du meurtrier. Et s’ils en avaient eu, ces doutes auraient cessé, lorsqu’on eut constaté qu’un revolver avait été dérobé dans le rouf de la Gallinetta.

C’était celui du sergent Martial.

« Mon revolver volé, s’écria-t-il, et volé par ce bandit, et il a servi à assassiner ce malheureux Indien !… Un revolver qui m’avait été donné par mon colonel !… »

Et, en vérité, le chagrin du vieux soldat fut aussi grand que sa colère. Si jamais Jorrès lui tombait sous la main…

Gomo se montra très touché des soins dont il fut l’objet. Après le déjeuner, on acheva l’organisation du campement du pic Maunoir que devaient occuper les mariniers des falcas, et les préparatifs du voyage pour les passagers, en vue d’une séparation qui pouvait durer… on ne savait.

Entre-temps, Gomo avait appris de Jean quel but ses compagnons poursuivaient en se rendant à la Mission de Santa-Juana.

Sa figure s’était aussitôt altérée.

« Vous allez rejoindre votre père… dit-il.

— Oui, mon enfant !

— Vous le reverrez donc… et moi… je ne reverrai plus jamais le mien… jamais ! »

Dans l’après-midi, Jacques Helloch, Germain Paterne, et les mariniers de la Moriche quittèrent le campement, et se dirigèrent vers la clairière.

Gomo les accompagnait, et Jean avait eu la permission de les suivre.

En une demi-heure, on fut arrivé à l’endroit où le corps de l’Indien gisait au pied du palmier. Les hommes, qui s’étaient munis de pioches, creusèrent une tombe assez profonde pour ne pas être atteinte par les fauves.

Le corps y fut déposé, après que Gomo, tout en larmes, eut embrassé son père une dernière fois.

La fosse comblée, Jean s’agenouilla sur le bord, à côté du jeune garçon, et tous deux s’unirent dans une même prière.

On revint au campement.

Jean n’avait pas été trop fatigué. Il répondait de lui. La force ne lui ferait pas défaut pendant le voyage. Il en donna l’assurance à Jacques Helloch et au sergent Martial.

« J’ai si bon espoir !… » répétait-il.

La nuit venue, les passagers regagnèrent le rouf des pirogues, tandis que les mariniers se disposaient à veiller sur le campement.

On avait fait une place à bord de la Gallinetta, pour Gomo. Mais le pauvre enfant ne dormit guère et de gros soupirs troublèrent fréquemment son sommeil.