Le Sonnet de l’oreille

L’IdoleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 16-17).




LE SONNET DE L’OREILLE





Elles ſeraient la nacre au bord des coquillages
Si les nacres avaient ces humaines blancheurs ;
Elles ſeraient le roſe & le ſatin des fleurs,
Si les roſes vivaient aux barreaux des treillages.

Il ſemble qu’une fée, en de lointains pillages,
Ait pris leur éclat frais à toutes les fraîcheurs ;
Leur coloris eſt fait de toutes les couleurs,
Et la lumière y trace, exquiſe, des fillages.


C’eſt la volute & c’eſt la conque ; c’eſt la chair
Devenue arabeſque avec ſon ourlet clair
Où préſide une loi d’harmonie ancienne ;

Et vous avez, malgré la date du ſculpteur,
Des airs de curieuſe & de Pariſienne
Qui fait des mots & qui provoque le conteur.