Le Signe (Raynaud)/Ton Ombrelle

Pour les autres éditions de ce texte, voir Ton Ombrelle.

Le SigneLéon Vanier, éditeur des Décadents (p. 8).
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TON OMBRELLE


Elle émerveille avec son si gai coloris
Ton ombrelle, défi qui s’offre au jour qui blesse
D’où descend sa morsure adoucie en caresse
À ta joue où se creuse un délicat souris ;

Et, fermée, à tes doigts, les jolis airs fleuris
Qu’elle a, dans les dessous d’arbres lourds de paresse
À tuer toute fleur aimable qui se dresse,
Pour en amener à ta jupe les débris !

Oui, toujours, quelle s’ouvre en auréole, ou quelle
Danse au bout de tes doigts fins gantés, ton ombrelle,
J’en aime, autour de toi, le voltigeant éveil.

Et moi seul, sais combien cette fleur de toilette
T’enjolive, alors qu’elle envoie à ta voilette
Ainsi qu’une poussière éteinte de soleil !