Le Signe (Raynaud)/Lendemain

Pour les autres éditions de ce texte, voir Lendemain.

Le SigneLéon Vanier, éditeur des Décadents (p. 7).
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LENDEMAIN


À Maurice du Plessys


Au lendemain du bain d’amour en des chairs roses,
Des étreintes où l’on se donne éperdument,
On a du charme à se reprendre lentement
Les paupières de lassitude encore closes.

C’est une langueur douce et comme qui dirait
L’aimable fleur d’une heureuse convalescence
Dans des odeurs de mousseline, une autre enfance
Revenue avec des grâces, un soir discret.

Oh ! le bruit pareil au bruit de la mer lointaine
Que fait la vie en remontant à chaque veine,
Ce bruit, tel qu’en un songe inconscient, l’ouïr !

Et croire qu’on va, tant les nerfs à se détendre
Ont un chatouillement délicatement tendre, —
Comme à des parfums trop subtils, — s’évanouir !