Le Roi Mystère/Partie 1/15

Nouvelles éditions Baudinière (p. 101-108).
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1re partie

XV

BENVENUTO CELLINI

Le roi Mystère remontait la Butte par des chemins déserts ; son front semblait encore penché sur cette terre funèbre qui avait entendu son serment, et la vision du petit cimetière habitait encore son regard souverain. Le vent qui vint le fouetter au visage dès qu’il arriva au sommet de son ascension parut le rendre à la réalité. Sa figure si sombre se rasséréna et la pensée terrible qui, les instants précédents, le dominait tout entier, sembla faire place à quelque chose de très doux et de très humain…

D’un pas déterminé, il redescendit la Butte du côté de la rue Gabrielle. Avant d’arriver à la Vieille-Rue-des-Moulins, il s’arrêta devant des terrains vagues. Là, il regarda autour de lui et sauta par-dessus une barrière de planches qui bordait un pauvre champ envahi par des tas d’ordures et des tessons de bouteilles. Soudain, il se trouva arrêté par un vaste bâtiment dont la façade donnait certainement sur la Vieille-Rue-des-Moulins.

Il contourna le bâtiment par derrière et ne s’arrêta que lorsqu’il fut devant une petite porte creusée dans le mur même de sa bâtisse. Il tira une clef de sa poche et ouvrit cette porte. Celle-ci laissa voir un escalier sombre et décrépit.

R. C. ayant encore jeté un regard inquisiteur sur les terrains vagues, certain de n’avoir pas été aperçu, referma la porte et, malgré la quasi-obscurité, gravit l’escalier avec une rapidité telle qu’il n’y avait point de doute qu’il ne connût admirablement l’étrange masure.

Mystère avait certainement franchi la hauteur de trois étages sans rencontrer un seul palier. On pouvait donc en conclure que cet escalier avait été construit jadis pour uniquement desservir l’appartement auquel il allait aboutir. Et, à la vérité, c’était bien là un passage secret qui conduisait à une mansarde meublée le plus pauvrement du monde. Une tenture dissimulait la porte de l’escalier par laquelle entra Mystère. Un lit de fer occupait un coin en face ; à côté, une « commode » contre le mur et, pendue au mur, une misérable glace. Au-dessus du lit, un portrait de femme et, seul de tous les objets qui étaient là, ce portrait semblait avoir de la valeur ; non point que le cadre en fût riche, mais le tableau était certainement d’un maître. La signature de l’artiste en était absente.

Cette tête était merveilleusement jolie, pleine de grâce et de douce noblesse. C’était une blonde aux yeux noirs profonds d’Andalouse ; le nez était un peu busqué, très légèrement, suffisamment pour ajouter à cette physionomie enchanteresse un rien de ce caractère un peu altier que tout homme est heureux de rencontrer chez la femme qu’il aime. Ce portrait avait été peint par un amant.

En entrant, après avoir soigneusement refermé sa porte, R. C. s’en fut à de vastes placards qui tenaient tout un côté de la mansarde, les ouvrit avec des clefs spéciales, y prit quelques vêtements, un béret, une boîte qu’il jeta sur une table de toilette, et immédiatement se mit à l’ouvrage.

D’abord, il ouvrit la boîte et en tira une soyeuse barbe blonde, et, après avoir puisé à nouveau dans le petit coffret, il en tira une perruque qu’il disposa fort artificieusement sur son front, et dont la teinte était, ma foi, tout à fait pareille à la teinte des cheveux du portrait.

C’était même une chose surprenante que la ressemblance en blond de R. C. et du portrait de cette femme. C’étaient les mêmes yeux noirs, les mêmes traits réguliers et fins, le même ovale aristocratique, le même teint de lait. Un frère ne ressemble point davantage à sa sœur, ni un fils à sa mère !…

Mystère n’est plus reconnaissable. Et quand il aura revêtu ces vêtements qu’il a jetés sur son lit, le large pantalon de velours à côtes, le veston brun de velours, qu’il aura noué sur sa chemise molle la cravate « Lavallière », il vous apparaîtra comme le plus Montmartrois des artistes.

Robert Pascal, qui avait son atelier à la Grande-Hôtellerie-de-la-Mappemonde, se qualifiait modestement, bien qu’il fût un peu peintre, beaucoup sculpteur et tout à fait artiste, ouvrier décorateur.

Mais ses amis, qui savaient ce dont il était capable, le nommaient Benvenuto Cellini !

Nous comprendrons sans doute l’enthousiasme parfait que dénote une semblable appellation quand nous aurons poussé, avec R. C., redevenu Robert Pascal, la petite porte qui donnait de sa mansarde dans son atelier.

Cet atelier était une vaste pièce quadrangulaire admirablement éclairée par un immense vitrage qui avait à moitié remplacé la toiture en zinc couvrant autrefois les mansardes.

Dès que l’on avait mis les pieds dans l’atelier de Pascal, on s’apercevait que cet ouvrier décorateur était surtout un orfèvre comme il n’en existe plus guère de nos jours.

Bien peu des objets qui se trouvaient là — il était facile de s’en rendre compte à première vue — avaient connu le moule. Tout cela avait été tordu, travaillé, ciselé par la main de l’ouvrier, et il n’eût pas été imprudent de prétendre que le principal, sinon l’unique procédé de l’ouvrier, était le martelage.

Ainsi, il était impossible de découvrir dans tout l’atelier un seul tour. Robert Pascal prétendait quand on s’en étonnait, que le tour a sur le métal des effets déplorables ; il allonge les pores en les étirant et les relâche ; il rend la matière plus molle et plus flasque, tandis que le martelage met le métal dans la meilleure condition moléculaire possible. Bref, il était complet dans son art, comme l’avaient été Binnelleschi, Lorenzo Ghiberti, Verrocchio, et, plus tard, Francia et Benvenuto Cellini, le plus illustre de tous, dont les locataires de l’Hôtellerie-de-la-Mappemonde lui faisaient dès maintenant partager la gloire.

Robert Pascal, ayant traversé tout l’atelier, tira les verrous d’une porte qui donnait sur le palier ; puis, tout doucement, il tira à lui cette porte, dont le panneau s’ornait d’un des plus beaux médaillons qui se puissent rêver, un véritable bijou en cuivre repoussé représentant Marguerite de Valois, aux plus beaux temps de la gloire amoureuse de la reine de Navarre.

Robert risqua un coup d’œil sur le palier et écouta… Puis il repoussa la porte sans la fermer complètement, retraversa son atelier et, se dirigeant vers une enclume ronde qui était placée près du grand vitrage, il saisit sur une tablette un marteau et une feuille d’argent qui s’y trouvaient déposés.

En vérité, Robert Pascal était bien pressé de travailler, ce matin-là. Il avait déjà appliqué sa feuille d’argent, qui mesurait environ, en long et en large, vingt-cinq centimètres, et dont l’épaisseur ne dépassait guère deux millimètres, sur l’enclume. Il est probable que le dessein de l’artiste était de transformer cette feuille en un vase, car au milieu de cette feuille, se trouvait déjà dessiné le cercle marquant la partie qui devait rester plate et servir d’embase.

Levant son marteau d’une main, maintenant de l’autre la feuille d’argent sur l’enclume, le voilà qui commence son œuvre. Il frappe. Il frappe et il voit la feuille prendre peu à peu la forme sphérique.

Pascal est en train d’emboutir sa pièce, c’est-à-dire de rendre celle-ci concave d’un côté, convexe de l’autre. Et il frappe, il frappe encore…

À un moment, il s’arrête de frapper, il écoute… Et puis il frappe, il frappe trop fort, il frappe maintenant avec rage ; la pauvre feuille d’argent est en lambeaux… Il frappe encore jusqu’au moment où il entend que l’on frappe à la porte ; alors, il jette loin de lui son marteau et court à la porte qu’il ouvre.

Une jeune femme tout en noir est sur le seuil.

— Entrez, mademoiselle… dit Robert Pascal.

Et Gabrielle Desjardies entre…

Ce n’est plus la figure désespérée que nous avons vue apparaître sur le seuil du salon Pompadour de la place de la Roquette. Cette face d’outre-tombe est revenue à la vie, ces joues ont repris de la couleur, ces yeux n’ont plus leur regard d’épouvante.

Gabrielle s’avance vers Robert d’un mouvement si spontané, tout son être gracieux tendu vers lui, les mains en avant cherchant déjà celles du jeune artiste, que l’on devine qu’il y a dans ce mouvement-là une reconnaissance infiniment douce et qui brûle de s’exprimer.

— Oh ! mon ami !… dit-elle.

C’est tout ce qu’elle trouve… C’est du moins tout ce qu’elle dit… Elle s’arrête pleine de confusion, car elle vient de s’apercevoir qu’elle est tout contre, tout contre la poitrine du jeune homme, si près de son cœur qu’elle pourrait l’entendre battre…

Et alors elle recule un peu, si peu qu’un spectateur désintéressé de cette petite scène, après avoir jugé que le premier mouvement qui avait précipité Gabrielle vers Robert était de reconnaissance, n’aurait pas hésité à estimer que le second qui l’en éloignait était d’amour…

Robert Pascal n’était pas moins troublé que la jeune fille : peut-être l’était-il davantage, car enfin, si elle n’avait dit que trois mots, il n’avait pas encore prononcé une parole, lui… Mais ses yeux parlaient pour lui, son regard enveloppait Gabrielle.

Il parvint cependant le premier à rompre le charme de ce trouble délicieux. Il pria la jeune fille de s’asseoir et lui dit, sur un ton qu’il parvint à rendre des plus naturels :

— Eh bien ! Gabrielle, vous avez sans doute de grandes nouvelles à m’apprendre ?…

— Vous savez bien que mon père est sauvé ! s’écria la jeune fille.

— Certes ! Je le sais depuis que vous avez poussé cette porte, répliqua Robert Pascal. Car cela seul, n’est-ce pas, pouvait faire votre regard si brillant, votre physionomie si rayonnante, vos gestes si vivants… Quand je vous ai vue pour la dernière fois, il y a trois jours, Gabrielle, vous sembliez une morte et vous voilà ressuscitée… En faut-il davantage pour m’apprendre que votre père est sauvé ?

— Mon ami ! C’est à vous qu’il doit la vie !… C’est à vous qu’il devra l’honneur…

— À moi ? s’écria le jeune homme, en montrant les marques de la plus sincère stupéfaction. À moi ?…

— Oui, à vous !… Je ne sais ce que vous faisiez pendant ces trois jours d’absence, ces trois longs jours interminables, ces jours de folie où j’attendais ici un mot de vous comme vous me l’aviez ordonné, pendant que mon père attendait l’heure prochaine où il allait marcher à l’échafaud… Je ne sais ce que vous faisiez… mais mon cœur me dit que pas une minute de ces trois jours ne s’est écoulée sans que vous ayez travaillé pour nous, pour lui… pour son salut… pour sa délivrance… pour la réalisation de ce rêve insensé auquel je ne voulais, je ne pouvais pas croire : l’évasion d’un condamné à mort !… Et mon cœur ne me trompe pas !…

— Gabrielle, savez-vous où j’étais pendant ces trois jours-là ?

— Non !

— J’étais à Saint-Valery-sur-Somme !

— À Saint-Valery-sur-Somme !… Et que faisiez-vous à Saint-Valery-sur-Somme ?

— Je chassais le canard sauvage !

— Pourquoi me dites-vous cela, Robert ? Je ne vous crois pas…

— Il faut toujours me croire, Gabrielle, même quand je vous dis que je chasse le canard sauvage… L’hiver, quand je ne travaille pas, c’est ma distraction favorite…

— Je ne puis croire que vous ayez eu le cœur de vous distraire, mon ami, quand vous me saviez plongée ici dans un aussi sombre désespoir…

— Bah ! fit Robert en souriant, ne savais-je pas aussi que la source de ces larmes serait bientôt tarie, et que tant de douleur aurait une fin prochaine ?… Si vous aviez eu confiance en moi, Gabrielle, votre torture aurait cessé bien avant ces trois jours-là… Mais voilà, vous n’aviez pas confiance en moi…

— Vous raillez, Robert, et vous me chagrinez… Eh quoi ! dans ce moment où nous ne devrions plus avoir de secrets l’un pour l’autre, dans ce moment où ma reconnaissance infinie est prête à vous donner ma vie en échange de celle de mon père que vous avez sauvée, vous continuez à jouer ce jeu de l’indifférence, auquel je n’ai jamais cru, vous persistez à prétendre que vous n’êtes pour rien dans les événements providentiels qui se succèdent dans ma triste existence depuis que je vous connais… Vous allez jusqu’à vouloir me faire croire que vous ne vous y intéressiez même pas !…

— Si, Gabrielle, je m’y intéressais, vous le savez bien, puisque c’est moi qui ai parlé de vous à mon tout-puissant ami, et c’est à cet ami seul que doit aller votre reconnaissance… Si vous aviez eu confiance en moi comme j’avais confiance en la toute-puissance de cet ami, les trois jours que vous avez passés ici, dans la solitude, vous auraient paru moins terribles… Eh bien ! Gabrielle, que dites-vous de mon ami ?

— Le roi Mystère ?…

— Oui, le roi Mystère…

— Il faut bien que j’y croie puisque vous me dites que c’est lui qui a sauvé mon père !…

— Vous ne l’avez donc pas vu ?

— Cette nuit ? Oh ! oui, je l’ai vu !… fit Gabrielle d’une voix tremblante…

— Il m’avait fait savoir en effet qu’il vous verrait cette nuit, dit Robert…

— Quand vous a-t-il fait savoir cela ?…

— Mais, dans la lettre, reprit le jeune homme, où il me priait de vous avertir d’avoir à vous trouver cette nuit même, à deux heures, sur le terre-plein de l’Opéra.

— Et vous avez reçu cette lettre à Saint-Valery-sur-Somme ?

— La voici ! fit le jeune homme.

Et il tira de son portefeuille une enveloppe qui portait comme suscription ceci : « Monsieur Robert Pascal, Hôtel de France, Saint-Valery-sur-Somme. »

Le timbre de cette enveloppe avait été oblitéré par le cachet de la poste.

— Lisez ! dit Pascal en tirant la lettre de son enveloppe. Gabrielle lut :

« Mon cher Robert,

» Vous seriez tout à fait aimable de prévenir Mlle Desjardies d’avoir à se trouver après-demain, jeudi, à deux heures du matin, sur le terre-plein de la place du nouvel Opéra. Sitôt qu’elle sera arrivée, je le saurai et j’irai moi-même la rejoindre et la conduire auprès du procureur impérial. Elle devra prendre le bras de l’homme qui viendra à elle en lui disant simplement : « R. C. » Conseillez-lui bien de ne s’étonner de rien, et de ne poser aucune question. Comment va la chasse ? On signale du côté de Saint-Valery-sur-Somme un grand passage de canards sauvages. Quand nous revenez-vous ?

» Grandes amitiés. Signé : R. C. »

— C’est étrange ! fit Gabrielle, très émue. Alors, l’homme en noir qui m’a pris le bras quand j’arrivais sur le terre-plein de l’Opéra, c’était votre ami !… C’était le roi Mystère !…

— Vous ne l’avez donc pas interrogé ?…

— Non ; vous me l’aviez défendu dans la lettre qui me dictait toute ma conduite… et qui m’a été remise d’une façon si bizarre… Elle ne portait ni date… ni timbre… elle ne portait que votre écriture et elle avait été glissée sous ma porte… et rien ne pouvait me faire croire qu’elle vînt de Saint-Valery-sur-Somme…

Il y eut un silence entre les deux jeunes gens, puis Gabrielle prit les mains de l’artiste et lui dit sur un ton d’adorable prière :

— Ainsi, Robert, vous me jurez que vous n’êtes pour rien dans les événements de cette nuit, que vous ne les connaissez pas, que j’ai été la première à vous apprendre qu’au moment même où on allait le conduire à l’échafaud — car l’affreuse chose devait avoir lieu cette nuit, cette nuit même — mon père a été sauvé par une intervention divine ?… Vous me jurez que je suis la première à vous apprendre tout cela ?…

— Je vous le jure, Gabrielle.

Robert Pascal n’avait pas hésité à dire : « Je vous le jure ! »

— C’est bien, fit Gabrielle un peu triste, c’est bien ; je vous crois… J’aurais désiré que la dette d’immense reconnaissance que j’ai contractée l’eût été surtout vis-à-vis de vous, mon ami ; j’en ferai donc deux parts, dont la meilleure vous est encore réservée, puisque sans vous je n’aurais pas connu ce tout-puissant ami qui fait des miracles pour vous être agréable, et puisque… puisque je vous aime, Robert…

C’était la première fois que Gabrielle prononçait ces trois mots. Le jeune homme comprit que Gabrielle, désormais, lui appartenait et qu’il n’avait qu’à étendre les bras pour qu’elle fût à lui. Chose curieuse, son front, tout à l’heure si rayonnant, se rembrunit. Et c’est d’une voix glacée qu’il laissa tomber ces mots dans le silence cruel qui, tout à coup, les séparait.

Si mon ami n’avait pu sauver votre père, Gabrielle, m’aimeriez-vous ?

La jeune fille n’hésita pas :

— Je serais morte en vous aimant, Robert.

Robert n’était pas encore satisfait.

— C’est donc mon ami qui vous a sauvé la vie à tous les deux, fit-il, c’est mon ami qu’il faut aimer, Gabrielle !

— J’admire votre ami, répliqua Gabrielle, d’une voix singulière, mais c’est vous que j’aime, Robert !…

— Gabrielle ! Gabrielle ! s’écria Robert, en proie à une étrange exaltation… Je suis jaloux… Je suis terriblement jaloux de mon ami !…

La jeune fille fixa Pascal de ses beaux grands yeux pleins de douleur et d’amour.

— Pour vous, dit-elle, je suis prête à commettre le plus abominable des crimes, celui de l’ingratitude. Je ne penserai même plus à votre ami, votre pensée seule m’occupera le cœur. Je ne veux plus connaître votre ami, de qui cependant dépend toute la sécurité de mon père. Je vous aime, Pascal ; ce n’est pas l’autre que j’aime, c’est vous !

— Que voulez-vous dire ? s’écria l’ouvrier orfèvre. Gabrielle ! Je ne vous comprends pas !…

— Comprenez, Robert, reprit Gabrielle en baissant la voix, comprenez que votre ami a des yeux aussi effrayants que les vôtres sont doux…

— Alors, mon ami ne vous plaît pas, Gabrielle ?

— Comment pourrais-je dire cela d’un homme qui a sauvé mon père ? répondit la jeune fille. Seulement, voyez-vous, c’est un homme…

— C’est un homme ?… demanda avec anxiété et insistance Robert Pascal.

— C’est un homme qui me fait peur ! dit Gabrielle en frissonnant.

Robert Pascal, à ces mots, attira doucement la jeune fille sur sa poitrine haletante. Cette fois, elle n’eut aucun mouvement de recul. Elle se laissa aller en toute confiance et en tout amour sur ce cœur généreux, et ses lèvres ne se dérobèrent point au baiser passionné qui venait enfin de sceller le pacte qui liait désormais leurs âmes et leurs corps…