Le Puits de la vérité/L’homme préhistorique



L’HOMME PRÉHISTORIQUE



Il y a toute une catégorie de savants qui ne sont guère sérieux vraiment. Ce sont ceux qui opèrent dans la préhistoire, dans les temps obscurs qui ont précédé ceux sur lesquels nous avons des documents explicites. Ils tâchent de reconstruire ces civilisations hypothétiques, ce qui serait louable s’ils ne faisaient surtout appel à leur imagination qui n’est pas démesurée. Leur triomphe est quand ils découvrent une antique sépulture qui leur livre le squelette d’un homme évidemment très vieux. Alors une hypothèse est bientôt construite qui, généralement, manque d’originalité. Invariablement, le crâne exhumé signale une race nouvelle. Comme ils se figurent que tous les hommes de ces époques anciennes devaient être identiques les uns aux autres, la moindre différence de volume ou de forme dans un crâne leur suffit pour cela. Ainsi on vient de découvrir, paraît-il, au Canada, les restes d’un géant, qui remonteraient, d’après le terrain, à une antiquité très haute et aussitôt le découvreur certifie qu’ils proviennent « d’une race préhistorique de géants, qui habitait cette partie de l’Amérique avant les Indiens. » Il y a des gens qui font dans l’ordinaire de la vie des raisonnements de cette force, mais on les regarde de travers. Quand on travaille dans le préhistorique, il paraît que c’est permis. Qui ne se rend compte, avec un peu de bons sens, qu’il y a toujours eu des géants et même qu’aux époques primitives, ils furent plus ou moins considérés comme des dieux, comme des merveilles ? On devait les inhumer avec un soin particulier. Et, de fait, beaucoup de sépultures préhistoriques fournissent des crânes anormaux. Ce qui doit nous parvenir le plus souvent comme spécimens des races primitives, ce sont des phénomènes !


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