Le Premier livre illustré de mes petits enfants/XVIII

CE QU’ÉTAIT LA VIEILLE DAME


— Ah ! ah ! Mesdemoiselles, fit la vieille dame en riant, comme vous voilà devenues sérieuses. Il paraît que mes historiettes ne vous réjouissent que médiocrement, Rassurez-vous, je n’en raconterai pas davantage et je m’en vais.

Avant de m’éloigner, je veux dire un mot à cette petite fille qui cueille des pâquerettes.

Adèle, ma mignonne, vous êtes certainement une aimable enfant, mais vous le seriez plus encore si vous négligiez moins votre personne : souvenez-vous que les mamans n’ont aucun plaisir à caresser les enfants qui ont le visage, les mains et les vêtements souillés. Sur ce, Mesdemoiselles, je vous tire ma révérence et vous souhaite une bonne promenade, termina la vieille femme.

Après son départ, les petites filles respirèrent plus librement et se communiquèrent leurs impressions :

— C’est une sorcière, s’écria l’une d’elle.

— Ou bien une fée, ajouta sa voisine.

— C’est plutôt une ogresse, dit une troisième.

— Mesdemoiselles, interrompit la maîtresse de pension, il n’y a de sorcières, de fées et d’ogresses que dans les contes inventés pour vous amuser. La personne qui vient de vous parler est simplement l’inspectrice des écoles. Elle connaît tous les enfants de la ville et tient registre de leur conduite.

Que cette aventure vous serve de leçon et vous rappelle que les enfants doivent se montrer respectueux envers les personnes âgées de toutes conditions.




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