Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 251).
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Que tel grand nuageux auteur de moi se moque,
Parce qu’à la clarté j’ai voué mon effort ;
L’on m’y verra persévérer jusqu’à la mort,
Dussé-je en devenir la fable de l’époque.

Toute impropriété de termes me suffoque.
J’inscris sur mon drapeau : Le mot propre, d’abord !
C’est mon constant souci. Sans relâche il me mord,
Et je ne puis souffrir sur ce nulle équivoque.

D’avance je n’admets au sein du paradis
Qu’un Dieu qui clamera : « Je dis ce que je dis.
Je ne dis que cela. Que cela te suffise. »

De cet unique dieu je serai le dévot ;
Et mon culte pour lui tiendra dans ma devise :
Que le mot soit la chose et la chose le mot.