Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 213).
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Ta parure, ce sont tes cheveux ténébreux !
Elle est quasi royale et presque sans seconde.
Sur elle ton orgueil très justement se fonde,
Car elle eût fait celui de l’amante d’un preux.

Quand tu les déroulais à mes yeux amoureux,
Je me croyais aimé de quelque Frédégonde !
Je pense encor qu’ils sont les plus beaux en ce monde
Et ferais volontiers douze sonnets sur eux !

Tu les laissais, parfois, tomber comme une tente
Sur moi, dans notre lit. Sous leur masse flottante
Je discernais ton masque au galbe alexandrin

Qui luisait paiement, comme un masque d’albâtre…
Alors, je me croyais l’esclave souverain
Non plus de Frédégonde, mais de Cléopâtre !