Chez Cazals & Ferrand, Libraires (p. 106-107).

LES BONNES RELIGIEUSES.


Jadis Iogeoit près d’un Couvent femelle
Certain Quidam, friand d’un tel Gibier,
Et chaque nuit il voyoit ſans chandelle
Par l’huis ſecrct entrer maint Cordelier.

Si faut-il bien, dit-il, de cette porte
Tâter auſſi. Pour ce mit une nuit
L’habit clauſtral, & parmi la cohorte,
Deſſous le froc fut d’abord introduit.
Or il n’entroit qu’autant de béats Peres
Qu’elles étoient de révérendes Meres ;
Fixe en étoit le nombre au rendez-vous :
Chacun trouvoit toujours même monture,
Et là par rang ils ſe pourvoyoient tous.
Advint qu’en fin Pere Bonaventure
Ne trouvant point de gîte, oh qu’eſt ceci ?
Dit-il, puis le long de la Sale

S’en va tâtant & trouva tout rempli ;
Tout étoit double, & d’une ardeur égale,
Tous travailloient en fils de St François.
Alte-là, dit le Moine, en élevant ſa voix,
Il eſt ici du mécompte, mes Peres.
Mais de ce bruit nos Moines peu diſtraits
Crierent tous, ſans quitter leurs affaires,
Allons toujours nous compterons après.