Le Parfum des îles Borromées/VII
VII
Vers cinq heures de l’après-midi, Dompierre allant prendre un bain, vit émerger de l’eau une tête aux longs cheveux gris plaqués et ruisselants contre des joues rasées. C’était celle du révérend Lovely. Le clergyman l’interpella aussitôt au milieu même de son essoufflement, et avec un accent tout à fait outrageux pour la langue française.
— Aoh ! dit-il, je souis très satisfaite de vô trouver à côté de moâ, monsieur Dompierre ; je aimé biaucoup la conversèchone. Voulez-vous caoser ?
— Avec le plus grand plaisir, mon révérend ; et malgré que l’eau me paraisse un milieu peu favorable à une conversation suivie…
— Christ enseigna dans la barque, jusqu’au piou forte de la tempête. Il n’y a point de maôvaise endroite pour prêcher le parole de Dieu ; mais il y a des endroites qui sont maôvaises pour le salut de nos âmes.
— Que voulez-vous dire ? fit Gabriel en prenant pied, et intrigué par le préambule du clergyman qui avait jusqu’alors manifesté pour lui tant d’indifférence qu’il était peut être la seule personne à l’hôtel, à qui il n’eût pas passé subrepticement, en sortant de table, le petit « Testament » de poche, à reliure molle.
— Cette pays, dit le clergyman, est maôvaise.
— Allons donc, mon révérend, vous voulez rire ! vous vous portez, je pense, aussi bien que moi, et tout le monde a bonne mine autour de nous. Est-ce que par hasard mistress Lovely ?
— Nô, il ne s’agit pas de mistress Lovely, qui a le vieil âge et qui a fini d’être troublée. Mais tout le monde n’est pas ainsi, et véritablement, le climat de cette pays est maôvaise pour les âmes…
— Mais il me semble, au contraire, que la beauté y abonde, et elle est, si je ne me trompe, un des attributs de Dieu ?
— Nô, dit le clergyman en sautillant dans l’eau, cette biauté ne vaut rien du toute véritablement, elle est perfide, et je pense qu’elle vient du Malin !…
Le jeune homme dissimula un besoin irrévérencieux de sourire, en faisant un plongeon, et revint se mettre à la disposition de son prédicant qui avait monté l’échelle et s’essuyait posément, assis sur le sable, au soleil.
— Le Malin ? dit Gabriel.
— Je nommé ainsi, avec familiarité, le Démon, monsieur Dompierre ; véritablement il faut trembler quand il prend le figuioure aimèble !…
— Si vous voyez le Malin sous les choses aimables, je suis inquiet, en effet, pour plusieurs personnes et pour vous-même, mon révérend ! Le Malin vous a touché, je vous en préviens, je le vois qui vous touche, puisque j’ai du plaisir en votre compagnie… Et, entre nous, je ne sais ce qui me retient de vous dire le nom de quelqu’un qui me confessa que votre présence lui était un objet de délectation…
Le révérend Lovely se releva vivement en achevant de s’habiller.
— Il ne convient pas d’introduire la flatterie dans une sujet aussi pleine de gravité, jeune homme. La flatterie c’est l’ouvertioure par où le Démon il entre dans le home ; et là, une fois assise, il est terrible.
— Brrr ! fit Gabriel malgré lui, à la seule représentation des ravages que le Malin pouvait causer dans le home du révérend Lovely.
— Mèriez-vous ! s’écria le bonhomme tandis qu’il passait son gilet. Il crut que Dompierre ne l’avait pas entendu, à cause des mouvements qu’il faisait dans l’eau, et reprit :
— Mèriez vous ! mèriez-vous avec une jeune miss de votre pays !
— Sans doute, sans doute !… mais je ne suis pas pressé.
Il avait rajusté sa redingote d’alpaga et il s’en alla en jetant encore la conclusion pratique qu’il avait promptement tirée de cette rencontre :
— Mèriez-vous, monsieur Dompierre, mèriez-vous !
Celui-ci demeura un peu perplexe en réfléchissant au sens de la conversation du clergyman. Lui conseillait-il le mariage à l’instigation de quelqu’un qui avait un intérêt à ce faire ? Avait-il eu vent de sa liaison, et déplorait-il qu’il fût l’occasion d’un scandale ? Ou bien enfin s’était-il tout simplement épanché lui-même en tâchant de fournir à autrui les moyens de ne pas tomber, à son âge, dans les tentations brûlantes dont il avait peut-être à souffrir ? Les trois hypothèses étaient également plausibles.
En sortant de l’eau, Dompierre aperçut sur le sol un petit volume relié à l’anglaise. C’était le Nouveau Testament. Il le ramassa en souriant et, le soir, il le remit au révérend Lovely, sous le prétexte qu’il avait dû l’oublier.
— Nô ! nô ! dit le révérend, c’est à vous ! Si vous avez trouvé cette livre, il est à vous… Je souhaite, ajouta-t-il, que vous en fassiez le lectioure, car c’est une livre piou profitable encore en cette pays que partout ailleurs… Regâdez ! voilà encore le miousic qui vient ici presque tous les soirs ; eh bien ! cette chose nous fait mal, croyez-moi, cette chose est maôvaise !
Une troupe napolitaine, composée de quatre femmes et d’une dizaine d’hommes, préludaient en effet, devant l’hôtel, sur leurs violons et leurs mandolines, au concert quasi quotidien. Les personnes qui ne se lassaient pas de cette musique brûlante et de ces mouvements un peu bruyants, prenaient place dans le hall, autour de petites tables de marbre où l’on servait les glaces.
La troupe, après quelques chansons peu variées, se tria, et trois couples vinrent au milieu des assistants exécuter la tarentelle. Les hommes étaient tous beaux ; une des femmes, blonde, assez grande, et à la fois souple et gauche dans ses mouvements, avait un charme rude et puissant. Les couples tournaient dos à dos, se cherchant toujours du regard, maniant avec frénésie les castagnettes, et excités par les autre instruments, par les voix, et de temps à autre par les applaudissements du public. À la fin, les regards s’étant joints, ils demeuraient, la femme renversée en arrière, comme vaincue, l’homme penché sur elle, les yeux dans les yeux, flanc à flanc, les mains hautes tenant les castagnettes immobiles, semblant pâmés dans tout leur corps ; la bouche seule et les prunelles ardentes se dévorant à la courte distance du souffle.
La révérend Lovely, qui avait regardé le spectacle jusqu’à la fin, tourna soudain les talons et se dirigea dans l’ombre du jardin, en levant les yeux au ciel. Mais la jolie fille qui avait eu le succès de la tarentelle et allait commencer le tour de l’assistance, une sébile à la main, courut à lui, et on le vit se retourner du côté de la lumière pour prendre de la monnaie dans son gousset. C’était le prix du scandale. Du moins fit-il ses efforts pour ne point recevoir le sourire troublant de la danseuse napolitaine.
Gabriel faisait remarquer la petite scène à Mme Belvidera qui était assise auprès de lui, et tout en lui racontant les conseils impromptus que le révérend lui avait donnés au bain.
— Prenez garde, dit-elle ; il y a ici une jeune fille de vos compatriotes qui est tout à fait en âge d’épouser un homme comme vous. Vous ne lui déplaisez pas assurément ; et, bien que vous déconcertiez un peu sa sœur aînée qui lui tient lieu de maman, vous n’avez pas de défauts assez saillants pour ne pas lui représenter un parti sortable. Il y aura ou il y a déjà peut-être un complot organisé contre… ou pour votre intéressante personne !…
— Je n’aime pas ces plaisanteries-là !… Voyons ! je vous parle en riant de la conversation énigmatique du bonhomme Lovely, à cause de ce qu’elle a d’imprévu et d’amusant ; et vous me répondez de votre plus grand sérieux…
— Mais c’est sérieux, un jeune homme en présence d’une jeune fille ! c’est une réunion tellement sérieuse que tout autour d’eux conspire à les rapprocher, les gens et les choses, les hasards fertiles ; c’est une entente secrète, mystérieuse, une espèce de sourde volonté de la nature qui agite et met tout en branle dans le but de les unir !
— Pourquoi me dites-vous cela ? Vous savez bien qu’il m’est très désagréable de vous entendre parler de tout ce qui n’est pas vous, votre amour, et l’espoir de le prolonger, d’y consacrer toute ma vie. De plus, vous savez qu’il y a dans ce cas particulier quelque chose qui m’est tout spécialement désagréable, qui devrait vous interdire même de l’envisager comme réalisable ; faut-il vous rappeler la circonstance de la grotte ?…
— Enfant ! enfant ! tout ça ne signifie rien, et cette circonstance est une chose qui pèse bien peu contre la détermination d’une femme. Qui sait ? elle a pu même produire tout le contraire de ce que vous imaginez ! Ah ! comme vous nous connaissez peu !… Et vous me demandez pourquoi je vous parle de cela, moi ? Mais peut-être bien parce que je ne peux pas plus faire autrement que les autres ; peut-être parce que j’obéis aussi à cette force secrète, à la conspiration universelle en faveur du mariage ! Peut-être est-il naturel aussi que je vous parle avant tout autre de cette éventualité, parce que je suis la personne qui la redoute le plus ?…
— Tout cela m’agace au plus haut point. Je préfère rompre toute relation avec les Chandoyseau !
— Ce n’est pas moi qui vous ai poussé à les connaître, mon ami.
— Eh ! pouvais-je prévoir la chute de cette jeune fille au milieu de nous ? Ah ! tenez ! je fais le serment de ne plus nouer de relations avec aucune famille, avant d’avoir posé les questions suivantes : Avez-vous une ou plusieurs fille, sœur, cousine, amie ou connaissance à quelque degré célibataire et ayant atteint l’âge nubile ou sur le point d’y parvenir ? — Non. — N’avez-vous en aucune de vos entournures ni veuve, ni divorcée ? N’avez-vous personne qui soit en instance de divorce, voire même de séparation de corps ? — Non. — Eh bien ! topez là, je suis des vôtres…
Les Napolitains ayant quitté le hall, jouaient des airs de valses dont les sons adoucis arrivaient agréablement par les grandes baies ouvertes. Quelques Américaines et des Viennoises se balançaient avec élégance au bras de jeunes gens en smocking.
Mme de Chandoyseau, qui allait de groupe en groupe en parlant à tort et à travers, cogna familièrement de son face-à-main l’épaule de Gabriel, pendant qu’il causait avec Mme Belvidera, et elle lui dit, non sans une pointe de méchanceté :
— À qui donc ai-je entendu dire que monsieur Dompierre était un valseur émérite ? En tous cas, le bruit en est venu jusqu’à ma petite sœur qui le sait !…
Et elle passa, caquetant déjà plus loin.
— C’est un peu fort ! dit le jeune homme à Mme Belvidera, j’ai envie de me sauver.
— Il est trop tard ! fit-elle en riant, vous voilà pris dans le piège. Il faut que vous valsiez avec Solweg !
— Pas avant d’avoir valsé avec vous.
— Non, non ! ne faites pas cela, je vous en prie ; il n’y a jusqu’à présent que les jeunes filles qui dansent : allez inviter la petite Solweg, c’est moi qui vous l’ordonne ; et je ne vous plains pas tant !…
Solweg parut fort surprise quand il la salua en la priant de lui accorder cette valse. Elle eut un mouvement d’hésitation infiniment bref, et le regarda un instant, bien en face, de ses yeux bleus. Elle les rabaissa aussitôt et lui donna le bras sans mot dire. Il était résolu à interpréter tout ce qui la concernait dans le sens le plus défavorable, et la première phrase mentale par quoi se formula en lui son impression première, fut : « Eh bien ! décidément, ma petite, tu n’as pas froid aux yeux !… » Il ne se souvenait pas avoir vu jamais deux yeux se poser si franchement en face des siens. « Voyez-vous ça ! continua-t-il, avec cette fatuité dont les hommes se départissent rarement, en présence du plus maigre encouragement féminin, vous vous dites, mademoiselle, que je suis un fêtard ni trop décati, ni trop bête, et qui mélangerait volontiers au plaisir qu’il goûte avec une belle maîtresse, celui d’un flirt un peu hardi avec une fraîche peau blonde !… Ah ! ah !… Votre sœur songe à vous marier, vous n’y voyez pas d’inconvénient, quant à vous ; mais vous n’avez pas tant d’exigence !… Attends un peu ! ma petite ! »
Ils avaient fait plusieurs tours de valse en silence. Il remarqua qu’elle était fort légère et dansait admirablement. Elle avait un parfum délicat. Son bras qu’il soutenait de la main, avait une forme exquise ; et, comme elle était dégantée, la finesse de sa main le frappa particulièrement. « Mon vieux ! fit-il à part lui, tu n’as jamais eu moins de veine que de te trouver éperdûment amoureux juste au moment où une petite caille aussi douillette te tombe dans le bec ; quelle délicieuse aubaine tu vas rater là ! »
— Comme vous semblez être aimée de madame votre sœur, mademoiselle ! Et je suis sûr que vous êtes son amie, au moins autant ! Je parierais que vous avez les mêmes goûts !
— …Mon Dieu ! monsieur !…
À part lui : « Mon Dieu, monsieur ! ça veut dire que tu t’en moques des goûts de ta sœur, comme ta sœur le fait elle-même, en son for intérieur ! Tu ne sais pas plus qu’elle quels sont tes goûts, ni même si tu en as. Seulement tu le fais moins à la pose que ta godiche de sœur ; tu ne tiens pas à avoir des goûts. Bon ! bon ! laissons ça !… »
— Madame de Chandoyseau nous a tous séduits ici, mademoiselle, c’est une femme de l’esprit le plus charmant, et vous devez avoir à Paris de délicieuses relations…
Elle le regarda avec une moue très jolie et très intelligente au fond du bleu limpide de ses yeux, et sans répondre.
« Bien ! bien ! fit-il en lui-même, tu te dis que je te verse des banalités que tu trouves un peu longues pour le début ! Tu aimes que ça ne traîne pas, toi ; tu t’étonnes que je ne t’aie pas fait jusqu’à présent un compliment s’adressant directement à toi ; ou bien que je ne t’aie pas pressé le bras dans ma main au lieu de lanterner dans les bêtises, comme un collégien. Eh bien ! bernique, ma petite, tu peux te fouiller ! je suis ici de corvée, moi, tu n’as pas l’air de t’en douter : on m’a commandé de valser avec toi, petite péronnelle, et je valse, et je valse, aïe donc ! Je valse même pas mal, comme tu vois ! ça n’est déjà pas si désagréable ! il y en a qui s’en contenteraient !… Mais quant à faire l’aimable, le spirituel, ou bien quant à ouvrir le flirt, non, ma belle, non ! rien de fait !… Ah ! parce que tu m’as vu dans la grotte, parce que tu sais que je n’y vais pas par quatre chemins avec la belle Italienne, tu penses que je n’ai plus à me gêner avec toi : il y a presque une complicité, presque une connivence entre nous ; et parce que tu me laisses voir que je te botte assez, tu te demandes pourquoi je n’y vais pas avec toi à la bonne franquette ? Eh bien ! non ! non ! Je continuerai d’être banal et décent : je te dirai des choses stupides et convenables ; je ne presserai pas ton bras, malgré qu’il ne soit pas mal du tout, ça, je ne dis pas non ! »
— Avouez, mademoiselle, que l’on vous avait trompée en vous disant que j’étais un valseur ; mais je crois, en revanche, que je le deviendrais en dansant avec vous…
— Mais, monsieur, fit-elle simplement, personne ne m’a prévenue que vous fussiez un valseur… je m’en aperçois seulement…
— Ah ! ah ! c’est donc un tour de madame de Chandoyseau ?…
— Comment ! monsieur, que dites-vous ?
Il se demanda un moment s’il aurait la cruauté de lui confirmer qu’il ne l’avait invitée que sur la prière de sa sœur. Mais il se sentait en veine d’infamies ; il en eût commis de pires à l’égard de cette enfant, si l’occasion lui en eût fourni. Son amour pour l’Italienne le rendait enragé comme une bête contre tout ce qui pouvait avoir en dehors d’elle le parfum d’une simple galanterie.
— Mais, mademoiselle, reprit-il, il n’y a qu’un moment, madame de Chandoyseau me remplit de confusion en m’avertissant que le bruit de cette réputation était parvenu jusqu’à vous, et qu’il ne tenait qu’à moi de le démentir. La modestie me commandait de ne pas hésiter…
Elle rougit, et son joli bras eut une petite secousse nerveuse. Il ressentit une mauvaise joie de se venger de la sottise de Mme de Chandoyseau en humiliant sa petite sœur à son occasion. De plus, il avait conscience, par sa façon de brutaliser Solweg, d’éloigner de son idylle toute cette famille et de détourner définitivement de lui ces yeux bleus au regard imperturbable qui portaient toujours l’image de la grotte d’Isola Bella.
Il reconduisit la jeune fille à sa place et revint à la sienne.
— Maintenant, dit-il à Mme Belvidera, ai-je gagné le droit de danser avec vous ?
— Vous avez gagné le droit d’être mis au ban de notre société, car il est clair que vous avez maltraité cette jeune fille qui vient de s’asseoir le cœur gros, blessée évidemment en quelque chose de très intime, et qui ne pourra être consolée que par sa bête de sœur dont la première parole va la faire sangloter.
— Vous prêtez à tout le monde votre sensibilité, et vous êtes d’une générosité incompréhensible envers cette petite que vous ne connaissez pas plus que moi !…
— Avouez que vous avez été méchant avec elle… J’ai suivi tous ses mouvements et les vôtres : je ne vous ai jamais vu une aussi mauvaise figure.
— Mais non : j’ai été seulement aussi banal et aussi sot que possible. N’est-ce pas même généreux de ma part, car au moins elle ne s’illusionnera pas sur la valeur du « parti » que je représente ?
— Taisez-vous, je vous déteste, allez-vous en !
— C’est à cause de vous que j’ai fait ce que vous me reprochez !
Il la regardait assise nonchalamment dans une berceuse d’osier. Ses magnifiques cheveux noirs avaient, sous les lampes à incandescence, des reflets bleuâtres et moirés que le léger balancement de son corps faisait mouvoir le long des épaisses torsades ondulées. Elle le regardait de ses grands yeux sombres embellis par l’émotion que lui donnaient confusément sa réelle pitié pour la jeune fille et un sourd plaisir tout de même, de le sentir transformé, devenu cruel, incivil et méchant à cause de sa passion pour elle. Elle avait aussi une véritable colère contre lui. Et elle contraignait tout cela en lui parlant du bout des dents, avec un sourire immobile et feint, sous les regards de tout le monde. Ses beaux bras étaient demi-nus, et sa main, ornée d’une simple perle qu’elle levait jusqu’à la lèvre pour en dissimuler les contradictions involontaires, ramenait constamment l’attention de son amant sur sa bouche dont la seule vue lui faisait trembler les jarrets.
— Allez-vous-en, je ne veux plus vous voir ! dit-elle.
— Si ! si ! fit-il en se penchant pour la saluer, ce soir, à dix heures, près du bassin, dans le jardin des annexes…