Paul Ollendorff, éditeur (p. 35-36).

XIII


Chère, écrire au crayon, c’est parler à voix basse.
Or, quand j’aurai besoin de causer avec moi,
Les jours où je suis triste, où je sais bien pourquoi,
Ma main pour suivre mieux ma pensée un peu lasse,

Et voulant qu’aussitôt écrit le vers s’efface,
Prendra le crayon d’or gentil que je vous dois,
Puis le tenant avec tendresse entre les doigts
Tracera : « Le chagrin ne dure pas, il passe. »


« Les souvenirs, rubans de toutes les couleurs,
« Que nous avons flétris et fanés de nos pleurs
« Alors qu’ils attachaient nos bonheurs éphémères,

« Et les chansons d’amour sans noblesse et sans art
« Qu’il fallut dédier à des cœurs de hasard,
« Rien ne dure. Évoquons de nouvelles chimères ! »