Librairie Fischbacher (p. i-ii).

Préface


C’est une chose reconnue qu’il est très difficile d’écrire pour les petits enfants. La simplicité sans niaiserie, la grâce sans mièvrerie, la gaîté naïve et le sérieux sans pédanterie, le naturel pris sur le fait, telles sont les qualités qu’exige cette littérature enfantine à peine connue parmi nous.

Ce petit livre me semble les réunir à un degré remarquable. Quatre jeunes enfants, leurs parents, la vie de famille à la campagne, les animaux et les plantes, en voilà les éléments. Et cela est si vrai, si frais, si vivant, qu’on serait bien fâché d’y rencontrer de plus nombreux personnages et de plus grands événements. Les phrases sont courtes et semblent faites exprès pour ne pas décourager le petit lecteur encore inhabile qui perdrait facilement le sens d’une longue période. Quelle bonne fortune pour les mères, pour les institutrices… un livre si attrayant que le petit élève demandera à prolonger la leçon afin d’en savoir davantage sur ces enfants qui sentent et parlent comme lui !

Pour écrire ainsi il faut les aimer, ces petits ; mais il faut aussi avoir vécu avec eux et les avoir bien observés. C’est là évidemment le secret de ce charme de naturel et de vie qui caractérise « Le Nid ».

E. de Pressensé.