Librairie Fischbacher (p. 25-36).

Chapitre IV

Le Dimanche au Nid.

C’est aujourd’hui dimanche.

On ne fait pas de leçons le dimanche, parce que c’est le jour du repos.

Jean, Jeanne et Pierrot vont à l’église tous les dimanches avec Papa et Maman.

Louisette n’y est pas encore allée parce qu’elle est trop petite.

Elle voudrait bien y aller, et elle demande :

« Maman, est-ce que je peux aller à l’église avec toi ? »

— « Est-ce que cela ne t’ennuiera pas de rester tranquille pendant très longtemps ? » dit Maman.

— « Oh ! non, Maman, je suis sûre que cela ne m’ennuiera pas. »

— « Seras-tu bien sage si je t’emmène ? »

— « Oh ! oui, Maman, je serai bien sage. »

— « Alors, je veux bien t’emmener. »

Louisette est si contente qu’elle en saute de joie.

« Nounou ! » crie-t-elle, en montant l’escalier aussi rapidement que ses petites jambes peuvent la porter. « Mets vite mon chapeau et mon manteau, s’il te plaît : je vais à l’église avec Maman. »

Louisette est bientôt habillée, et elle met sa menotte dans la main de Maman.

Papa ne peut pas aller à l’église aujourd’hui, parce qu’il doit voir une pauvre femme qui est malade.

Louisette est très fière d’aller à l’église ; elle marche gravement, comme une grande personne, à côté de Maman.

Il y a beaucoup de monde dans l’église.

Louisette se demande d’où tout ce monde peut venir.

Il y a aussi des petits garçons et des petites filles.

Louisette s’assied à côté de Maman et lui demande tout bas :

« Faut-il que j’ôte mon chapeau, comme Jean et Pierrot ? »

Mais Maman dit :

« Non, les dames et les petites filles n’ôtent pas leurs chapeaux : ce sont seulement les messieurs et les petits garçons qui le font. »

Louisette est très étonnée.

Elle se demande pourquoi les dames n’ôtent pas leurs chapeaux, et elle pense que c’est peut-être parce que c’est trop difficile pour elles, comme elles ont un élastique ou des épingles pour tenir leurs chapeaux, tandis que les messieurs n’en ont pas.

On chante un cantique.

Louisette aime beaucoup la musique, et elle trouve que le monsieur qui joue de l’orgue joue très bien.

Puis on fait la prière.

Après cela, le pasteur monte dans la chaire.

Louisette connaît bien le pasteur, parce qu’il vient souvent voir Papa et Maman.

Quelquefois, il donne des bonbons aux enfants.

Louisette trouve qu’il a l’air très drôle dans sa longue robe noire avec du blanc autour du cou.

Elle se demande s’il est content de la voir à l’église. Elle est sûre qu’il l’a regardée.

Le sermon est un peu long.

Louisette ne comprend pas ce que le pasteur dit. Elle commence à être fatiguée et regarde autour d’elle.

Tout à coup, elle voit un petit chien jaune qui est entré dans l’église pendant que la porte était ouverte, et qui tâche de se cacher, parce qu’il sait bien que les chiens ne doivent pas entrer dans l’église.

Il a découvert sa maîtresse : c’est une vieille dame qui est assise juste devant Louisette.

Le petit chien jaune court se cacher sous la robe de sa maîtresse.

Puis, Louisette voit paraître, sous la jupe de la vieille dame, un petit bout de museau, puis le museau tout entier, puis les deux yeux du petit chien.

Le petit chien regarde Louisette, et il a l’air si drôle, avec la jupe de sa maîtresse sur sa tête comme un capuchon, qu’elle ne peut pas s’empêcher de rire.

Elle rit tout haut.

Maman fait : « Sch ! » très bas.

Le pasteur regarde Louisette, et la vieille dame se retourne et la regarde, et le monsieur qui joue de l’orgue la regarde aussi.

Louisette, toute rouge et très honteuse, cache sa figure sur la manche de Maman.

Enfin, le service est fini.

Louisette est contente de sortir de l’église.

C’est bien fatigant de rester assise si longtemps.

Quand on est sur la route, Maman demande :

« Qu’est-ce qui t’a fait rire, Louisette ? »

— « C’est le petit chien, Maman : il avait l’air si drôle sous la robe de la vieille dame ! »

— « Il faut tâcher de ne pas rire à l’église. »

— « Oui, Maman. Je suis bien fâchée d’avoir ri. »

Papa est de retour à la maison quand les enfants y arrivent.

Tout le monde a faim, et on se met à table tout de suite pour déjeuner.

« As-tu été sage à l’église, Louisette ? » demande Papa.

— « Elle a ri tout haut pendant le sermon, » dit Jean.

Louisette baisse la tête, et deux larmes tombent dans son assiette.

Mais Maman dit :

« Jean, ce n’est pas bien d’être si prêt à parler des fautes des autres. Louisette a été très sage tout le temps, excepté quand le petit chien l’a fait rire ; et elle est très fâchée d’avoir ri. »

Maman met son bras autour de Louisette qui est assise à côté d’elle sur une grande chaise, et elle lui donne un baiser.

Louisette sourit et se sent tout à fait heureuse de nouveau.

Après le déjeuner, on fait une jolie promenade dans les champs ; et après la promenade, maman montre aux enfants de belles images.

« Qu’est-ce que cette image représente ? » demande maman.

— « Je sais, moi ; » dit Jean.

— « Attends un peu, Jean. Nous commencerons par les petits, et si les petits ne comprennent pas les images, les grands les leur expliqueront. »

Jean est très fier d’être appelé grand, et il attend son tour pour parler.

« Sais-tu ce que cette image veut dire, Louisette ? » demande maman.

— « Oui, maman. Ça, c’est Jésus, et ça, ce sont les petits enfants. »

— « Et qu’est-ce que Jésus fait aux petits enfants ? »

— « Il les embrasse. »

— « Et il les bénit ; » dit Jeanne.

— « Oui ; et qu’est-ce que cela veut dire, qu’il les bénit ? »

Jeanne ne sait pas.

« Peux-tu me le dire, Jean ? »

— « Je crois que cela veut dire qu’il les rend heureux. »

— « Oui, c’est cela. En bénissant les petits enfants, Jésus leur promettait d’être toujours leur ami, et lorsqu’on a Jésus pour ami, on est toujours heureux. »

« Maman ; » dit Pierrot. « Si Jésus était ici maintenant, est-ce que tu nous mènerais vers lui, comme les mamans des petits enfants le faisaient ? »

— « Oui, certainement. Mais je n’ai pas Dans le jardin, font tourner la corde et maman saute en tenant sa robe.
Maman saute à la corde
besoin qu’il vienne ici pour mener mes chéris à lui. Tous les jours, je demande à Jésus de vous bénir et de vous rendre sages, et je sais qu’il entend ma prière, parce qu’il est toujours tout près de nous. »

Maman et les enfants chantent un petit cantique qu’ils aiment beaucoup, et que vous connaissez tous, sans doute :

« Une belle patrie,
Dans les hauts Cieux. »

Puis maman dit :

« Allez jouer au jardin jusqu’au dîner. »

« Veux-tu venir avec nous, maman ? » demande Jeanne. « Nous voulons sauter à la corde. Jean et Pierrot aiment mieux jouer avec leurs toupies que de jouer avec nous, parce qu’ils sont des garçons, et nous avons besoin de quelqu’un pour tourner la corde.

Maman dit :

« Oui, je veux bien jouer un peu avec vous, » et les petites filles sont bien contentes.

Maman saute la première, pendant que Jeanne et Pierrot tournent la corde.

Maman saute très bien.

Elle a sauté vingt-cinq fois sans s’arrêter.

Maintenant, c’est au tour de Jeanne de sauter ; Maman tourne la corde avec Louisette.

Jeanne a sauté huit fois.

Louisette saute une fois, et puis la corde se prend dans ses petites jambes.

Elle sautera mieux quand elle sera plus grande.