Librairie de France (p. 72-86).

VII


Un an environ après ces événements, M. Grillé eut une première attaque. Rentrant chez lui, un matin, vers onze heures, il ne put gravir son escalier, s’assit sur une marche après avoir posé auprès de lui sa boîte à violon. Un voisin l’avait trouvé là suffoquant.

On s’empressa. Des secours immédiats arrêtèrent les progrès du mal dont l’inquiétude était la cause principale. Le médecin ordonna le repos et les promenades au grand air. Mais M. Grillé n’avait guère le temps de se reposer ni le moyen de recommencer les frais de voiture.

Octave Celine, qui avait des relations dans tous les mondes, raconta çà et là les malheurs de son vieux collaborateur. Tout en étant peu scrupuleux et pas du tout débrouillard, Celine avait de la bonté, de cette bonté particulière aux poètes ; c’est-à-dire qu’un être obscur l’eût laissé indifférent, tandis que M. Grillé était, pour Celine, un génie malheureux.

Après quelques jours de pérégrinations, Celine vint frapper à la porte du bonhomme et lui fit la proposition de ce qui lui paraissait être une excellente aubaine.

— « Connaissez-vous, dit Celine, une dame Muret ? — Non… C’est une femme très aimable qui n’a que le défaut d’être née à Dakar de parents africains. C’est une négresse. Elle possède une jolie fortune et une propriété sur la route de Prinché à Turturelle, avec une vue merveilleuse sur la Loire. En somme, ce n’est pas loin d’ici, l’air y est très pur. Mme Muret aime beaucoup les artistes. Elle chante un peu. En l’accompagnant au piano et en lui faisant de la musique, vous aurez payé largement, comme elle l’entend, une hospitalité qu’elle est heureuse de vous offrir pendant un mois ou deux. »

Le père Grillé se confondit en remerciements, ajoutant qu’il serait tout à la disposition de cette aimable dame pour jouer du piano et, si elle le désirait, lui donner des leçons de chant. Il dit sa reconnaissance toute particulière pour M. Celine.

Une lettre de Mme Muret confirma l’invitation :

« Venez, cher monsieur, écrivait-elle, j’adore les artistes et vous serez reçu comme doit l’être un artiste.

Je regrette que ma maison ne soit pas assez spacieuse pour me permettre de vous recevoir avec toute votre famille. Venez toujours ; vous resterez le temps qu’il vous plaira et croyez, cher monsieur, à mes sentiments dévoués…

Hermance Muret,
à Rûlami
(commune de Prinché). »

M. Grillé réclama à ses élèves le montant de ses cachets, remit l’argent qu’il reçut à Mme Grillé et partit dans les premiers jours de juillet pour Rûlami.

En calèche découverte il suivit la rive gauche de la Loire, sur une petite route très droite et à mesure que la voiture s’éloignait de Turturelle, le paysage devenait charmant.

Du côté du fleuve, il y avait des prairies d’un vert très doux, coupées par de longues lignes de peupliers et par des petites rigoles dont l’eau brillait au soleil.

Çà et là, un groupe de faneurs achevait de dresser un meulon ou quittait la prairie, l’ouvrage terminé, remontait vers la route, hommes et femmes coiffés de chapeaux de paille et portant sur leurs épaules des fourches ou des râteaux aux manches longs.

Le coteau qui bordait la route était boisé avec des éclaircies où des habitations très blanches apparaissaient, les volets clos.

De la ville venait une rumeur si peu distincte qu’elle semblait se confondre avec le bruit que faisait la brise dans les arbres. L’odeur du foin coupé passait en l’embaumant, sur le chemin tranquille.

M. Grillé était parti inquiet, se demandant où il allait, nerveux comme le sont tous les malades obligés à un déplacement. Il arriva à Rûlami déjà mieux, tout ranimé par l’air qu’il respirait et le spectacle d’une nature exquise.

Une allée couverte montait de la route à la maison, suivant une pente assez raide au bout de laquelle il y avait une large esplanade bordée de plates-bandes fleuries de géraniums, avec au centre une pelouse de forme rectangulaire ornée aux encoignures de gros massifs de coléus et de pétunias.

L’habitation carrée très simple, assez élevée, occupait un coin reculé de cette espèce de terrasse et dominait la vallée de trois côtés. À l’autre extrémité, derrière de hautes haies de lauriers épais qui les dissimulaient, on devinait d’importantes servitudes.

On fit entrer M. Grillé dans le salon ; son émerveillement augmenta. Les fenêtres opposées à l’entrée s’ouvraient sur un panorama admirable. Les prairies qu’il venait de côtoyer se déroulaient à ses pieds dans toute leur beauté ; cela faisait plusieurs lieues de verdure traversées par le fleuve immense.

La ville se dessinait sur l’autre rive et les tours de la Cathédrale aux fines arêtes, surmontées de petits dômes élégants du xvie siècle, s’harmonisaient avec la nature voluptueuse et semblaient à deux pas de là, comme si la distance avait été calculée pour qu’elles fissent partie du décor.

L’accueil de Mme Muret fut parfait. Elle répéta plusieurs fois : « Je suis heureuse, je suis très heureuse, monsieur Grillé, vous allez bien vous reposer, je suis très heureuse !… »

M. Grillé s’inclinait profondément : « Madame, répondait-il, je suis confus de vos bontés ! »

La négresse avait environ trente ans, elle était de taille moyenne, sans autre originalité que sa noirceur. Ses gestes aisés étaient ceux d’une femme comme il faut et soulignés par un visage sérieux.

En disant : « Je suis très heureuse », elle ne souriait pas, semblait plutôt pénétrée de compassion qu’enjouée.

Très simplement vêtue, elle portait une matinée jaune avec des dentelles noires ; à son poignet droit brillait un épais bracelet d’or.

M. Grillé, favorablement impressionné, se retira après le repas de midi dans la chambre qui lui avait été réservée.

C’était une des plus agréables de la maison. La fenêtre donnait sur la vallée. M. Grillé s’en approcha ; son émotion s’apaisait. Plus maître de lui, il se vit tel qu’un de ces fortunés dont parla Virgile et tout aussitôt voulut se prouver qu’il comprenait son bonheur.

En se penchant, il remarqua les branches élevées d’un cèdre qui abritaient sa chambre des rayons trop ardents du soleil et murmura : « Loetissimus umbrae… »

L’ameublement de la pièce était simple et n’offrait rien d’hostile aux regards d’un artiste. M. Grillé se plut très vite à Rûlami. Les journées s’organisèrent tout naturellement. Le matin il était levé pour le petit déjeuner après lequel il emportait quelques numéros du Monde musical dans un coin du petit bois qui descendait vers la route.

M. Grillé lisait peu et se perdait en contemplations devant la campagne. À travers le feuillage des chênes et des sapins, il apercevait le bleu du ciel, l’argent du fleuve et le vert des prés.

Armé d’une longue vue, il promenait son regard dans tous les sens et quand il avait aperçu un voilier au loin, sur la Loire, il revenait ravi et parlait à Mme Muret de nochers et de naïades.

Ou bien il remontait derrière Rûlami, sur un plateau couvert de cultures. Il regardait jaunir les blés et les seigles, s’étonnait des traitements bizarres appliqués à la vigne, des flots de sulfate de cuivre dont on inondait les ceps, pour prévenir le mildiou.

Le liquide d’un bleu clair coulait sur le vert foncé des feuilles, y faisait des taches, dégoulinait jusque sur le sol et derrière le vigneron qui arrosait, M. Grillé, le nez tourné vers la terre, se figurait qu’il voyait des turquoises, et son imagination lui faisait transformer le paysan en un calife aux inépuisables richesses, qui semait, pour son seul plaisir, de précieuses pierres.

Quelquefois, M. Grillé prenait une ombrelle jaune, apportait un pliant et venait causer avec les travailleurs. Il posait des questions claires et on lui faisait des réponses qu’il trouvait le plus souvent inintelligibles. Les paysans parlaient de leur métier comme d’un ensemble de secrets indivulgables ou ne pouvant se traduire qu’en un langage compliqué.

Leur prononciation augmentait encore les difficultés imposées à M. Grillé qui, après une étude réfléchie, remarqua combien les dispositions musicales de ces hommes étaient contrariantes. Pour dire la terre ils prononçaient la târe et pour dire un billard ils prononçaient un billère.

M. Grillé s’en tint à cette observation, abandonna fréquemment le plateau pour le bois et descendit une fois jusqu’à la Loire. Là il rencontra des pêcheurs et s’en revint stupéfait de leur patience. Mais comme il fallait remonter l’allée de Rûlami, il se sentit très fatigué, arriva fourbu et ne recommença jamais une excursion de ce genre.

M. Grillé, à onze heures, avait terminé sa promenade ; il se préparait alors au grand déjeuner et ne se présentait à table qu’après avoir endossé sa redingote.

Dans l’après-midi, après une sieste plus ou moins prolongée, il se mettait au travail, composait des méthodes et des exercices, copiait de la musique, arrangeait des morceaux. Mme Muret l’attendait vers quatre heures et c’était le moment où elle lui demandait de lui jouer quelque chose ou d’accompagner une mélodie. On faisait ainsi de la musique jusqu’à l’heure du dîner, lequel était le plus souvent très court.

Jusqu’à neuf heures du soir, on passait au jardin. Le domestique apportait deux photophores qu’il posait sur une petite table de pierre, en un coin de la terrasse. M. Grillé s’asseyait dans un fauteuil d’osier. Mme Muret l’écoutait causer poésie ou théâtre ; le visage sérieux de la négresse augmentait de compassion lorsque M. Grillé disait ses mécomptes, les jalousies dont il avait été l’objet et la nullité artistique de ses confrères.

Des moustiques tourbillonnaient autour des lumières, l’air était doux. L’instant terminait le mieux du monde une journée d’été dont tous les instants avaient été agréables.

À cette heure, l’immense panorama disparaissait dans la nuit ; une tache rose dans le ciel indiquait la ville dont la rumeur très faible ne parvenait plus jusqu’à Rûlami qu’avec des bouffées de brise.

Mme Muret se retirait un peu après neuf heures ; M. Grillé lui souhaitait une bonne nuit et rentrait aussi.

Certains soirs, Mme Muret qui aimait passionnément les chevaux, faisait sortir de l’écurie Tururu et Croate, deux bêtes superbes, qui mangeaient dans sa main une poignée d’avoine.

Elle disait à Tururu : « Tiens, mignon, tu es content », et à Croate : « Toi, je ne t’aime pas, tu es bête. » Elle se tournait vers l’assistance et reprenait : « N’est-ce pas ? Lui, il est bête ! » Puis revenait à Tururu avec une provision d’avoine et de termes aimables : « Oh ! le beau poulet, oh ! oh ! » Tururu soufflait, allongeait la tête vers la négresse, tirait sur le licol que le cocher maintenait.

Croate impatient piaffait, creusait de ses sabots le sol ratissé, écornait les plates-bandes, laissait de déplorables traces de son passage dans le jardin propre et soigné.

Mme Muret disait encore : « Est-il bête ! » tandis que le cocher, les bras levés, tenait ferme les chevaux que l’ombre apeurait, les reconduisait à l’écurie en criant : « Pull hup ! »

M. Grillé se prêtait complaisamment à la circonstance, feignait d’admirer Tururu et Croate qu’il ne parvenait pas à distinguer l’un de l’autre, car ils avaient à peu près même robe et l’obscurité rendait encore plus difficile la distinction à faire.

Lorsque Croate faisait quelques pas, encombrait l’espace de sa croupe, hennissait en piaffant, M. Grillé se reculait très loin, affectait un air souriant qui dissimulait un réel effroi et préférait de beaucoup les soirs où les chevaux ne sortaient pas.

L’extrême simplicité de Mme Muret avait conquis M. Grillé. Elle était si parfaitement européenne de manières et d’allure, si dénuée d’originalité et de snobisme, que le bonhomme finissait, au bout de huit jours, par ne plus faire attention à la couleur de sa bienfaitrice.

La dame était pour lui la propriétaire de Rûlami et il n’aurait su lui trouver aucune autre attribution en dehors de ce titre qui expliquait tout, jusqu’à la présence de M. Grillé dans ce charmant séjour.

Le dimanche qui suivit l’arrivée du professeur, Mme Muret avait eu à dîner plusieurs personnes. Un monsieur d’une cinquantaine d’années, très élégamment mis, avec un feutre gris, une longue redingote de même couleur, des guêtres blanches, était apparu vers six heures, conduisant un mail qui contenait trois dames, deux âgées et une jeune fille blonde de vingt-trois ans environ. Celle-ci avait une toilette rose.

M. Grillé, de sa fenêtre, avait assisté à l’arrivée du mail. Nullement intimidé lorsque eurent lieu les présentations, il remarqua seulement une anormale familiarité entre Mme Muret et le monsieur élégant. Le monsieur s’était mis, sans plus de façons, à la place du maître de la maison ; il avait découpé le rôti et semblait habitué de ces manières ; il parlait d’ailleurs agréablement. Les deux vieilles dames à la fois très effacées et très indifférentes, causaient entre elles sans que personne prêtât attention à leurs propos. Le monsieur élégant adressait la parole à M. Grillé, lui disait son admiration pour la Patti… « si passionnée, ajoutait-il, dans le rôle de Juliette, vraiment fait pour elle… »

— « Roméo, répondait M. Grillé, est une œuvre charmante, toute pleine de cette poésie suave qui n’appartient qu’à Gounod et à Lamartine. »

Après le dîner, au jardin, la jeune fille avisa un hamac suspendu entre deux tilleuls et s’y blottit. Le monsieur s’approcha d’elle en lui présentant un étui à cigarettes ; elle en prit une, l’alluma en disant très haut : « Merci, papa ! ». M. Grillé observait alors Mme Muret. Celle-ci conservait son impassibilité et ses gestes simples. M. Grillé se retira à neuf heures comme il faisait chaque soir. On répondit gracieusement à ses révérences.

Quand il fut dans sa chambre, il entendit des rires bruyants et eut bientôt la certitude qu’une détente s’était produite après son départ, parmi les invités qui étaient rentrés dans le salon. Il entendit aussitôt résonner le piano et la voix de Mme Muret qui chantait un air d’opérette inconnu de M. Grillé.

Celui-ci ferma la fenêtre, s’imposa une absolue discrétion et se coucha. Il était minuit lorsque le mail quitta Rûlami. M. Grillé s’endormit tristement, un peu inquiet de l’espèce de révélation qu’avait été pour lui la réunion du dimanche.

Quand il se réveilla le lendemain, le malaise ne l’avait pas quitté et persista jusqu’au moment où il revit Mme Muret.

M. Grillé était un digne homme que l’hospitalité la plus généreuse n’eut pas retenu dans une maison d’une fréquentation seulement douteuse.

Son inquiétude prit des proportions démesurées. Où était-il ? D’où venait cette dame Muret ? En somme, il était arrivé là comme un étourdi, sans avoir pris les renseignements nécessaires.

Au déjeuner, Mme Muret lui demanda si aimablement comment il avait passé la nuit, s’excusa du bruit qu’on avait fait la veille avec une si complète bonne grâce qu’il en fut tout rasséréné. « Ce sont de bons amis, disait Mme Muret, d’excellents amis. Ils viennent souvent maintenant, car ils ne tarderont pas d’habiter Turturelle… »

M. Grillé se dit qu’il ne devait pas exagérer ses soupçons et comme, après un petit tour au village de Prinché, il put se convaincre de la bonne réputation de Rûlami, il se calma entièrement.

Pourtant, les visites du mondain dont M. Grillé s’obstinait sans y prendre garde à ignorer le nom, se multiplièrent. Il venait souvent le matin, avec sa fille. On entendait de loin le mail qui gravissait la pente de Rûlami, au grand trot. Le domestique qui servait le déjeuner de M. Grillé disait : « C’est le baron et Mlle Lakmé. »

Mme Muret venait tout aussitôt, accueillait le baron à l’entrée du salon et le faisait entrer après avoir embrassé Lakmé. Celle-ci prenait alors la direction des bois et disparaissait sous les feuilles.

M. Grillé, un matin, suivit Mlle Lakmé et la vit s’asseoir sur le banc même qu’il choisissait d’habitude.

Le soleil était brûlant ; l’endroit où était le banc était un peu découvert ; la lumière abondante en faisait une niche dorée où la robe rose et le chapeau de paille brillaient comme des bijoux, changeaient de matière sous les rayons de feu qui traversaient les branches.

La jeune fille semblait une fée apparue là dans ses plus beaux atours. Le contraste de l’ombre épaisse et de cette vision éclatante eut ravi un artiste moins sensible que M. Grillé qui s’arrêta un instant dans la petite allée, les mains jointes, le regard plein de gravité, tandis qu’il appropriait à son extase des phrases musicales qui lui venaient tout naturellement à la mémoire.

Il s’approcha de Mlle Lakmé avec laquelle il n’avait échangé jusqu’à cette heure que des paroles banales. Mlle Lakmé n’était pas très jolie, mais elle avait les traits du visage assez fins et ses mouvements étaient plutôt gracieux. Le cadre exquis où elle se trouvait ce matin-là la faisait presque belle et M. Grillé ne doutait pas que la nature aidant, quelques mots aimables ne tombassent des lèvres de Mlle Lakmé. Il eut une désillusion complète et rapide.

La petite fée de l’instant d’avant était une brute.

On pouvait, après l’avoir interrogée, la comparer, quant à son âme, à un sportman, à un huissier ou à une perruche, mais non à une demi-déesse, encore moins à un être humain.

Elle causait avec un son de voix un peu rauque, par monosyllabes ironiques ou agressifs qui éloignaient toute réponse directe aux questions qu’on lui posait. Cela engendrait une espèce d’enchevêtrement informe et rendait ses idées impossibles à saisir.

Rien n’était curieux comme les efforts de M. Grillé, homme simple, cérémonieux, poli et franc pour comprendre le langage de cette petite compliquée sournoise qui se croyait naturelle parce qu’elle se donnait le ton et l’insolence d’un voyou.

Tous les mots et tous les sourires de Mlle Lakmé signifiaient : « Pauvre vieux ! Si tu savais jusqu’à quel point je me moque de la beauté, de la musique, de la peinture, de la nature et du charme de la conversation, tu ne te donnerais pas tant de peine. Il faut que tu sois un peu naïf pour te figurer, à ton âge, que je pense à autre chose qu’à l’argent et au prurit. Tu me rases, je ne te l’envoie pas dire ; zut ! assez ! »

Avec sa cigarette éteinte au coin des lèvres, sa voix de souteneur et ses petits yeux gris d’homme d’affaires implacable et dur, Mlle Lakmé symbolisait, si vous voulez, la Société contemporaine.

M. Grillé, avec sa sincérité, sa ridicule redingote, la façon dont il essayait d’ennoblir ses moindres gestes et ses phrases, la jeunesse de ses enthousiasmes, c’était, si vous voulez encore, le romantisme,… le romantisme impuissant devant l’indifférence brutale et toujours avide d’images éclatantes, attiré par le miroitement des faux bijoux dans la clairière ensoleillée.