Le Monastère/Chapitre XXII

Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, tome 13p. 271-278).
CHAPITRE XXII.


mort de shafton.


Oui, la vie t’a quitté. Chaque pensée, chaque pétillante passion, chaque énergique affection, le sentiment du mal extérieur et du chagrin inférieur, ont abandonné à la fois ce pâle cadavre qui est devant moi ; et je suis cause que ce qui parlait, se mouvait, pensait, agissait, souffrait ainsi qu’un être vivant, n’est plus que la forme effrayante d’un peu d’argile ensanglantée, qui sera bientôt la vile pâture des vers.
Ancienne comédie.


Je crois qu’il est peu de duellistes heureux (si l’on peut donner le titre d’heureux à une supériorité si fatale) qui aient vu leur mortel ennemi à leurs pieds étendu sur la terre, sans désirer de racheter de leur propre sang le sang qu’ils venaient de répandre. Cette indifférence était encore plus loin du cœur de Halbert Glendinning, qui, n’étant pas habitué à la vue du sang humain, fut non seulement accablé de chagrin, mais frappé de terreur lorsqu’il vit sir Piercy Shafton gisant devant lui sur le gazon, et vomissant le sang comme s’il était chassé par une pompe aspirante. Il jeta son épée toute sanglante, et se hâta de s’agenouiller pour soutenir sa victime, essayant en même-temps, mais en vain, d’étancher le sang de sa blessure, qui semblait couler plus intérieurement qu’à l’extérieur.

L’infortuné chevalier parlait par intervalle, lorsque ses douleurs le lui permettaient ; et ses paroles, à peine intelligibles avaient encore l’empreinte de ce caractère affecté, mais non sans générosité.

« Très-rustique jeune homme, dit-il, ta fortune a été plus forte que la science de la chevalerie, et l’Audace a renversé la condescendance, de même que l’épervier a parfois poursuivi et vaincu le noble faucon. Fuis et sauve-toi ! Prends ma bourse, elle est dans la poche de mon haut-de-chausses de soie de couleur incarnat, et elle mérite d’être acceptée par un paysan. Aie soin que mes malles et mes habits soient envoyés au monastère de Sainte-Marie. » En cet instant sa voix s’affaiblit, et son esprit et sa mémoire semblèrent sur le point de l’abandonner. « Je donne, continua-t-il, mon justaucorps de velours, avec les culottes pareilles… pour… oh !… le bien de mon âme.

— Reprenez courage, sir chevalier, » dit Halbert, que la pitié et le remords avaient presque mis hors de lui ; « j’espère qu’avant peu vous serez bien portant. Oh ! que n’avons-nous un chirurgien !

— Y en eût-il vingt, ô très-généreuse Audace, ce qui serait un très-beau spectacle, je ne pourrais survivre ; ma vie est à son dernier période. Salue de ma part la rustique nymphe que j’appelais ma Discrétion. Ô Claridiania ! véritable impératrice de ce cœur saignant, qui maintenant éprouve la plus grande tristesse ! Place-moi tout de mon long sur la terre, très-rustique vainqueur, né pour éteindre la lumière brûlante de la très-heureuse cour de Féliciana. Ô saints et anges ! dames et chevaliers ! masques et théâtres ! gentilles devises ! joyaux et broderies ! amour, honneur et beauté !… » Tandis que, murmurant ces derniers mots, qui lui échappaient comme par mégarde, il se rappelait sans doute la gloire de la cour d’Angleterre, le galant sir Piercy Shafton raidit ses membres, poussa un profond soupir, ferma les yeux, et demeura sans mouvement.

Le vainqueur, dans son désespoir, s’arracha les cheveux en regardant la pâle figure de sa victime ; la vie, pensait-il, ne l’a pas entièrement abandonné : mais sans d’autre secours que le sien, il ne voyait pas comment il pourrait la lui conserver.

« Pourquoi, » s’écria-t-il dans son vain repentir, « pourquoi l’ai-je forcé à ce funeste combat ? Que Dieu n’a-t-il permis que j’endurasse les injures les plus offensantes, plutôt que d’être le sanglant instrument de cette action épouvantable ! Deux fois maudit cet endroit de fâcheux augure, que j’ai choisi pour le lieu du combat, quoique je susse qu’il est hanté par une sorcière ou par un démon ! Dans tout autre lieu que celui-ci, j’aurais pu avoir du secours, ou en élevant la voix pour en appeler, ou en courant pour en aller chercher. Mais ici, on ne peut guérir personne, et personne ne peut entendre mes cris, excepté le méchant esprit qui m’a conseillé cette horrible conduite. Ce n’est point son heure : quoi qu’il en soit, j’essaierai le charme, et s’il peut m’envoyer du secours, il le fera ou apprendra à quelle extrémité peut se porter un homme désespéré, même envers ceux de l’autre monde. »

Il ôta de son pied son soulier couvert de sang, et répéta la formule d’évocation que le lecteur connaît déjà ; mais il n’obtint aucune réponse, et ne vit aucune apparition. Le jeune homme, avec l’impatience que lui donnait son désespoir et la hardiesse téméraire qui était la base de son caractère, s’écria : « Fée, sorcière, démon, es-tu sourd lorsque je demande du secours, et prêt seulement lorsqu’il s’agit de vengeance ? Parais et réponds-moi, ou je comblerai la fontaine, j’arracherai ton buisson de houx, et laisserai ce lieu aussi désert et aussi dépouillé que je le suis de consolation et d’assistance. » Cette invocation pleine de fureur et de délire fut soudain interrompue par un son éloigné, ressemblant à un cri sortant de la gorge du ravin. « Grâces soient rendues à sainte Marie ! » dit le jeune homme se hâtant de remettre sa bottine, « j’entends la voix de quelque homme, qui pourra m’aider de ses conseils, et me prêter son secours dans cette affreuse extrémité. »

Halbert Glendinning, ayant remis sa bottine, poussa des cris par intervalle pour répondre à ceux qu’il avait entendus, et courut avec la vitesse d’un daim poursuivi, dans les sentiers pierreux, comme si le paradis eût été devant lui, l’enfer et les furies derrière, et comme si son éternelle misère ou son éternelle félicité eût dépendu de sa promptitude. Dans un espace de temps, qui eût été extrêmement court pour tout autre que pour un montagnard écossais, ému par un intérêt profond et passionné, le jeune homme atteignit l’entrée du ravin où le ruisseau, qui sortait de Corrie-nan-Shian, se déchargeait, et s’unissait aux eaux de la petite rivière de Glendearg.

Là, il s’arrêta et regarda de côté et d’autre dans la vallée, sans apercevoir une seule forme humaine ; le cœur lui manqua. Mais les sinuosités du vallon pouvaient empêcher qu’il ne découvrît la personne dont la voix s’était fait entendre ; cependant elle ne devait pas être éloignée, quoiqu’il ne pût la voir. Les branches d’un vieux chêne qui s’élevait, appuyé contre un rocher escarpé, offrirent à son esprit hardi un moyen d’arriver à ce lieu d’observation, quoique beaucoup d’hommes eussent tressailli à l’idée d’une semblable entreprise. S’élançant de terre, l’actif jeune homme saisit la branche la plus basse, grimpa dans l’arbre ; et en une minute il atteignit le haut du rocher d’où il put découvrir un homme descendant la vallée. Ce n’était point un berger, ce n’était point un chasseur, et cependant peu d’autres traversaient le désert, surtout en venant du nord ; car nos lecteurs doivent se ressouvenir que le ruisseau, sortait d’un vaste et dangereux marais qui suivait cette direction.

Mais Halbert Glendinning ne s’arrêta pas à considérer quel pouvait être le voyageur, ou le terme de sa route. C’était assez pour lui qu’il pût voir dans ce moment un être dont il pourrait recevoir des avis et du secours. Il descendit de la sommité du rocher, s’élançant sur les branches du chêne les plus avancées et qui s’agitaient dans le vague de l’air, parvint au pied de l’arbre dans une fente ou brèche du roc, et s’accrochant au rameau le plus voisin du sol, il se laissa glisser sur la terre, et telle était l’athlétique élasticité de ses nerfs pleins de jeunesse, qu’il tomba avec autant de légèreté et avec aussi peu de mal que le faucon qui s’abaisse en tournoyant.

Reprendre sa course avec la rapidité de l’éclair à travers la vallée fut pour lui l’affaire d’un moment ; et, comme il tournait successivement les angles des bords sinueux de la vallée sans rencontrer ce qu’il cherchait, il commençait à craindre que la figure qu’il avait vue à une certaine distance ne se fût évanouie dans l’air, et ne fût qu’une illusion enfantée par son imagination ou par les esprits dont on croyait cette vallée la demeure.

Mais, à sa grande joie, comme il tournait un sombre et immense rocher, il vit droit devant lui et à très-peu de distance une personne dont l’habit, quoiqu’il ne jetât qu’un coup d’œil, lui parut être celui d’un pèlerin.

C’était un vieillard avec une longue barbe, et qui portait sur sa tête un chapeau dont les larges bords étaient rabattus. Une tunique de serge noire, analogue au vêtement appelé communément manteau de hussard, lui couvrait les bras de sa partie supérieure, tandis que la partie inférieure descendait presque jusqu’à terre. Un bissac, une gourde, pendaient de son épaule, et pour compléter son équipage il tenait à la main un gros bâton ; sa marche était pesante comme celle d’une personne accablée par la fatigue d’un pénible voyage.

« Que la paix soit avec vous, bon père ! dit le jeune homme, Dieu et Notre-Dame vous ont envoyé pour me prêter votre assistance.

— Et en quoi, mon fils, une si frêle créature que moi peut-elle vous servir ? » répondit le vieillard étonné d’être accosté par un si beau jeune homme dont les traits étaient décomposés par l’anxiété, la figure enflammée par le mouvement qu’il venait de se donner, les mains et plusieurs parties de son vêtement tachées de sang.

« Un homme frappé mortellement est gisant dans la vallée, près d’ici. Venez avec moi, venez avec moi ! Vous n’êtes plus jeune, vous avez de l’expérience, vous jouissez au moins de tous vos sens, je suis presque abandonné des miens.

— Un homme blessé à mort est ici dans ce lieu désert ? s’écria l’étranger.

— Ne vous arrêtez pas à me questionner, mon père, répondit le jeune homme, mais venez promptement à son secours. Suivez-moi, suivez-moi, sans perdre un seul moment.

— Mais, mon fils, répliqua le vieillard, nous ne devons pas suivre si légèrement les guides qui se présentent d’une manière si inattendue au milieu d’un horrible désert. Avant de te suivre, je dois apprendre de toi ton nom, ton projet et la cause…

— Je n’ai pas le temps d’expliquer tout cela, dit Halbert ; je te dis seulement qu’il est question de la vie d’un homme et tu dois m’aider à le secourir ou je t’entraînerai de vive force !

— Tu n’auras pas besoin de cela, dit le voyageur ; si c’est vraiment comme tu l’annonces, je te suivrai de bon cœur d’autant plus que je ne suis pas tout à fait ignorant dans l’art de la médecine, et que je porte dans ma valise ce qui pourra être nécessaire à ton ami. Cependant marche plus lentement, je t’en prie, car déjà je suis harassé de fatigue. »

Avec l’impatience comprimée d’un superbe coursier forcé par son cavalier de marcher au pas sur le grand chemin, Halbert accompagna le voyageur, accablé d’une inquiétude qu’il s’efforçait de cacher afin de ne pas effrayer son compagnon qui évidemment craignait de se fier à lui. Lorsqu’ils furent parvenus au lieu où ils devaient se détourner de la large vallée pour entrer dans le Corrie, le voyageur fit une pause, comme s’il n’eût pas voulu quitter la grande route. « Jeune homme, dit-il, si tu as de mauvaises intentions contre ces cheveux gris, ta cruauté gagnera peu de chose, je n’ai point de vains trésors qui puissent tenter le voleur ou l’assassin.

— Et moi, dit le jeune homme, je ne suis ni l’un ni l’autre, et cependant, Dieu du ciel ! je puis être un homicide, à moins que votre aide ne vienne assez à temps pour sauver ce pauvre blessé.

— Est-ce vraiment ainsi ? dit le voyageur ; et les passions humaines troublent-elles le sein de la nature même dans sa plus profonde solitude ? Mais pourquoi m’étonnerais-je qu’où les ténèbres habitent, les œuvres ténébreuses pussent abonder ? On connaît l’arbre à son fruit. Guide-moi, malheureux jeune homme, je te suivrai ! »

Et avec une meilleure volonté qu’il n’en avait montré jusqu’alors, l’étranger fit tous ses efforts, et semblait oublier sa propre fatigue pour suivre le pas de son guide impatient.

Quelle fut la surprise d’Halbert Glendinning lorsqu’il fut arrivé dans l’endroit fatal, de ne pas trouver la moindre trace du corps de sir Piercy Shafton ? La place du combat était bien reconnaissable. Le manteau du chevalier avait disparu aussi bien que son cadavre, mais le justaucorps était là, et le gazon sur lequel le blessé avait été couché était teint de plusieurs sombres taches d’un sang cramoisi.

Comme il regardait autour de lui avec terreur et étonnement les yeux d’Halbert tombèrent sur la fosse qui avait été creusée pour la sépulture et qui, quelques instants auparavant semblait attendre pour une victime. Elle n’était plus ouverte et elle paraissait avoir reçu l’hôte attendu ; car la terre formait une espèce de monticule, et le gazon était replacé avec tout le soin que met en pareil cas un habile fossoyeur. Halbert demeura glacé d’effroi. Son esprit était sans cesse frappé de l’idée que la petite élévation de terre qu’il voyait devant lui renfermait un être qui tout récemment se mouvait et jouissait de la vie, et que sur une futile provocation il l’avait rendu aussi froid et aussi inanimé que le gazon qui le recouvrait. La main qui avait creusé la tombe avait complété son ouvrage : et quelle autre main pouvait-ce être que celle de l’être mystérieux et d’une nature douteuse que sa témérité avait évoqué, et qu’il avait presque identifié avec sa destinée ?

Comme il demeurait en silence, se tordant les mains, levant les yeux au ciel, et se repentant amèrement de sa hardiesse, il fut réveillé par la voix de l’étranger, qui avait conçu de nouveaux soupçons sur son guide en trouvant le lieu de la scène si différent de ce dont lui avait parlé Halbert en le conduisant. « Jeune homme, dit-il, as-tu accoutumé ta langue à la fausseté, pour retrancher seulement quelques jours de la vie d’un homme que la nature aurait bientôt rappelé dans son sein sans avoir besoin d’un crime de ta part pour hâter son départ ?

— Au nom du ciel !… au nom de Notre-Dame ! s’écria Halbert…

— Ne jure point ! » dit l’étranger l’interrompant, » ni par le ciel, parce qu’il est le trône de Dieu, ni par la terre, parce qu’elle est son marchepied, ni par les êtres qu’il a créés, parce qu’ils sont faits de poussière et d’argile ainsi que nous. Que ton oui soit oui, et que ton non soit non : dis-moi, en un mot, pourquoi et à quel dessein tu as forgé une telle histoire, afin d’écarter de sa route un voyageur fatigué.

— Comme je suis chrétien, dit Glendinning, je l’ai laissé ici blessé à mort, et maintenant je ne sais où il est, et je pense que la tombe que tu vois renferme ses dépouilles mortelles !

— Et qui est celui au sort duquel tu portes tant d’intérêt ? dit l’étranger ; comment se fait-il que cet homme blessé ait été enlevé et enterré dans ce lieu solitaire ?

— Son nom, » dit Halbert après un moment de silence, « est sir Piercy Shafton. Ici, en ce même lieu, je l’ai laissé baigné dans son sang ; et je ne sais pas plus que toi quelle puissance l’en a fait disparaître.

— Piercy Shafton ! s’écria l’étranger, sir Piercy Shafton de Wilverton, qu’on dit être parent du grand Piercy de Northumberland ? Si tu l’as tué et que tu retournes dans les dépendances de l’orgueilleux abbé, il livrera ton cou à la corde. Il est bien connu, ce Piercy Shafton, c’est le vil instrument dont se sont servis des hommes plus habiles ; c’était un cerveau brûlé, un champion du pape, employé comme un enfant perdu par des têtes d’une plus profonde politique, et dont la volonté était plus propre à nuire que sa valeur n’était bonne à combattre le danger. Viens avec moi, jeune homme, et évite les fâcheuses conséquences que cette action attirera sur toi. Guide-moi vers le château d’Avenel, et tu trouveras pour récompense protection et sûreté. »

Halbert s’arrêta de nouveau et recueillit à la hâte ses esprits. Il semblait que la vengeance avec laquelle l’abbé devait poursuivre le meurtrier de Shafton, son ami et en quelque sorte son hôte, devait être cruelle ; et cependant, parmi le grand nombre d’observations qu’il avait faites avant leur duel, il avait oublié de réfléchir à la conduite qu’il avait à tenir en cas que sir Piercy Shafton tombât sous ses coups. S’il retournait à Glendearg, il était persuadé que, sur toute sa famille et même sur Marie Avenel, il attirerait le ressentiment de l’abbé et de la communauté ; au lieu que s’il fuyait, il se pouvait qu’il fût seul regardé comme l’auteur de cette coupable action, et que l’indignation des moines ne vînt point fondre sur la tour paternelle. Halbert, se rappelant aussi l’amitié que témoignait tout le monastère aux habitants de la tour, et particulièrement l’affection du sous-prieur pour Édouard, s’imagina facilement que lorsqu’il serait éloigné de Glendearg, en avouant son crime à ce digne ecclésiastique, il pourrait assurer une puissante protection à sa famille. Ces pensées se présentèrent rapidement à son esprit, et sa fuite fut résolue. La société de l’étranger et sa sauvegarde offerte vinrent à l’appui de son dessein ; mais il ne savait comment concilier l’invitation que le vieillard lui faisait de le conduire au château d’Avenel avec les relations de Julien, qui se trouvait alors possesseur illégitime de ce domaine. « Bon père, dit-il, je crains que vous ne vous mépreniez sur l’homme chez lequel vous voulez me donner un refuge. Avenel reçut Piercy Shafton en Écosse, et son lieutenant Christie de Clint-Hill l’amena lui-même à Glendearg.

— Je suis instruit de tout cela, dit le vieillard. Cependant si tu veux te fier à moi, avec autant de confiance que j’en ai mis à ton égard, tu recevras de Julien Avenel un accueil favorable, ou du moins tu seras certain d’y être en sûreté.

— Mon père, répliqua Halbert, quoique je puisse mal concilier ce que tu dis avec ce que Julien Avenel a fait, cependant comme je ne mets que peu d’importance au salut d’une créature aussi indigne que je le suis, et comme tes paroles semblent celles de la vérité et de l’honneur, et enfin comme tu m’as suivi avec tant de sécurité, je te rendrai la pareille, et t’accompagnerai au château d’Avenel par une route que toi-même ne pourrais jamais découvrir. » Il se mit en marche, et le vieillard le suivit pendant quelque temps sans proférer une parole.