Le Moine et le Philosophe/Tome 3/I/XXXV



CHAPITRE XXXV.

L’âne du Moine, et comment il arriva
que l’ânesse de Balaam parla.


Note de l’Éditeur.

Si le Jésuite ou le Chroniqueur, auteurs de cet ouvrage, avaient la réputation de Sterne, nous ne supprimerions pas ce chapitre, qui est un peu long, mais qui est original. Nous le rétablirons dans une seconde édition, si elle a lieu. Nous dirons seulement que l’âne du moine qui avait appartenu au vilain, et dont le Chroniqueur fait ici l’histoire, après avoir fait celle de ses ancêtres, lesquels rendirent de grands services à Israël, appartenait en ce moment à une mère abbesse qui allait prendre les eaux, accompagnée d’un moinillon, gros et gras, âgé de vingt à vingt-deux ans. L’onagre avait les oreilles pendantes, il marchait pensif, soupirait et gémissait ; tout-à-coup il renverse la mère abbesse, s’agenouille, et sentant approcher le moment de sa mort, il se met en prières.

Un âne en prières !… quel conte !… Ne vous hâtez pas de prononcer, et attendez d’avoir lu ce que nous vous dirons peut-être un jour.