Le Mirage perpétuel/LES PAYSAGES/Alhambra

Librairie Paul Ollendorff (p. 25-26).


ALHAMBRA



Décor frêle où pleura une reine moresque,
Plafonds à la persane et lustres andalous,
Retrait mystérieux sculpté comme un bijou,
Labyrinthe couvert de fines arabesques !

Promenant son ennui d’amante romanesque
Derrière ces vitraux scellés et ces verrous
Ah ! quel soir que celui d’automne triste et doux
Où parvint auprès d’elle un cœur chevaleresque…


Dalles rouges encor d’un meurtre furieux !
Dernier sourire, hélas, dans un dernier adieu,
Et tumulte bientôt recouvert de silence.

Le harem a gardé l’odeur fade du sang,
Et comme en un caveau on respire en passant
De ces deux amants morts la tragique présence.