Le Mirage perpétuel/L’AMOUR/Statuette d’or blond, petit corps électrique

Librairie Paul Ollendorff (p. 107-108).






Statuette d’or blond, petit corps électrique,
Merveilleux instrument de peine et de plaisir,
Corde sonore sous l’archet de mon désir,
Je t’aime d’un amour étrange et frénétique.

Comme si j’avais bu des philtres redoutés
Quand j’aspire en tremblant ta chevelure blonde
La douceur de ta peau dissout en moi des mondes
Et nous sommes déjà l’un par l’autre hantés.


Le calice neigeux et frais de ton sourire
Incline avec amour ses pétales rosés
Vers mes lèvres toujours brillantes de baisers,
Ton cœur contre mon cœur vibre comme une lyre,

Et tel est entre nous l’étroit enchantement
Que nous sentons parfois dans nos longues veillées
Les fibres de notre être à ce point embrouillées

Que de nous séparer est un déchirement.