Le Mirage perpétuel/L’AMOUR/Mon cœur trop étroit pour la haine

Librairie Paul Ollendorff (p. 113-114).






Mon cœur trop étroit pour la haine
Était large pour deux amours,
J’avais un ami de toujours,
J’aimais une dame lointaine.

Contre notre misère humaine
Je me croyais double secours :
L’une avait des yeux de velours
L’autre des serments par vingtaine.


Sans même qu’ils se soient connus,
Et presque la même semaine,
Ils m’ont trahi et méconnu ;

J’en ai quelque tristesse vaine :
Je me fusse tué pour eux,

Ils m’ont bien trompé tous les deux.