Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Quelquefois les chevaus vont carapassonnez »

Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 297).

CCCVIII.


Quelquefois les chevaus vont caparassonnez
De drap d’or & dargent richesse inestimable
Toutefois, arrivez en la fumante estable
On leur oste l’habit duquel ils sont ornez
 
Et ne leur reste rien sur les dos estonnez
Que lasseté, sueur & playe dommageable
Dont l’esperon, la course & le fais les accable
Deffaillant sous les bonds en courbettes tournez
 
Ainsi marche le prince accompagné sur terre
Puis quand le trait subit de la Parque l’enferre
Tous ses honneurs luy sont incontinant estez
 
Car de tant de ressors, & provinces sujettes
Les rois n’emportent rien sous les tombes muettes
Que les forfais commis en leurs principautez.