Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Ne craignant point la mort, le bras de la constance »

Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 69).
LXXXIX.


Ne craignant point la mort, le bras de la constance
Quant tu chancelleras tes piés rasseurera,
Quant tu tresbucheras plus haut t'eslevera
Te tirant de peril, si le peril t'offence :

Leve toy seulement, haste toy, & t'avance
De gaigner ce dous port, ou quiconque anchrera
D'un visage asseure, jamais ne sentira
Les accidens fascheus d'une injuste nuisance :

Grand de toutes pars les tonnerres souffreus,
Tonnent de tout costé les orages affreus,
Et mille horreurs de mors volent devant ta face ;

Parmy les flots esmeus du monde tempestant
Sans pallir,n ou fremir immobile, & constant
Quant chacun transira, tu vivras en bonace.