Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Comme ne craindre point la blessure mortelle »

Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 115).
CXXIIII.


Comme ne craindre point la blessure mortelle
N'est pas incontinant tesmougnage certain
De constance ou de foy, procedant tel dedain
Ou d'un estonnement, ou d'un ceur infidelle ;

Ainsi tousjours la peur de la mort ne ruiselle
Ou d'une mesfiance, ou d'un jugement vain,
Ou d'un ceur entasché de pensement vilain,
Ains d'une passion humaine & naturelle.

La constance à mourir principalement doit
S'asseoir en JESUS-CHRIST, & combien elle soit
Aus uns beaucoup plus forte, aus autres plus debile

Moyennant toutefois que telle infirmité
Vienne t'avoir forfait contre la Deité
Ne desesperant point ; telle mort est utile.